Urbi et Orbi: la paix est la responsabilité de tous
», a regretté le Souverain Pontife, s’adressant au monde entier et aux dizaines de milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre, après la messe de Pâques. «Nous avons vu trop de sang versé, trop de violence. Nos cĹ“urs aussi se sont remplis de peur et d'angoisse, alors que tant de nos frères et sĹ“urs ont dû s'enfermer pour se protéger des bombes».
Le Christ ressuscité n’est pas une illusion a d’abord expliqué François, et aujourd’hui «plus que jamais, nous avons besoin de lui, à la fin d’un Carême qui ne semble jamais se terminer». En effet, a commenté le Saint-Père, après deux ans de pandémie aux conséquences dramatiques, au lieu de sortir du tunnel main dans la main, «nous montrons que nous avons encore en nous l'esprit de Caïn, qui regarde Abel non pas comme un frère, mais comme un rival, et réfléchit à la manière de l'éliminer». Aujourd’hui plus que jamais, a-t-il répété, «nous avons besoin de Lui, qui vient parmi nous et nous dit à nouveau : "La paix soit avec vous".»
Les blessures de Jésus sont doublement nôtres, a continué l'évêque de Rome, «nôtres parce qu'elles lui ont été infligées par nous, par nos péchés, par notre dureté de cĹ“ur, par la haine fratricide ; et nôtres parce qu'il les porte pour nous, il ne les a pas effacées de son Corps glorieux, il a voulu les garder, les porter en lui pour toujours», des plaies qui sont le signe «de la lutte qu'il a menée et gagnée pour nous, avec les armes de l'amour, afin que nous puissions avoir la paix, être en paix, vivre en paix.»
La paix pour l’Ukraine martyrisée
Comme à son habitude, le Souverain Pontife a ensuite égrené les régions du monde en souffrance, en commençant par «l’Ukraine martyrisée»: «Puisse une nouvelle aube d'espoir se lever bientôt sur cette terrible nuit de souffrance et de mort ! Choisissons la paix. Arrêtons de montrer nos muscles pendant que les gens souffrent.». Le Primat d’Italie suit depuis le début de la guerre de la Donbass en 2014 très attentivement la situation en Ukraine, «Allons-nous mettre fin à l'humanité, ou l'humanité renoncera-t-elle à la guerre ?», a-t-il demandé, faisant siens les mots du manifeste Russell-Einstein, paru en 1955 en pleine guerre froide.
«Je porte dans mon cĹ“ur toutes les nombreuses victimes ukrainiennes, les millions de réfugiés et de personnes déplacées à l'intérieur du pays, les familles divisées, les personnes âgées restées seules, les vies brisées et les villes rasées», a assuré François, avant d’avoir une pensée particulière pour enfants orphelins qui fuient la guerre et pour les enfants du monde entier «ceux qui meurent de faim ou du manque de soins, ceux qui sont victimes d'abus et de violence et ceux à qui on a refusé le droit de naître.»
La paix pour le Moyen-Orient
Continuant sa bénédiction, l’évêque de Rome a ensuite appelé à la paix au Moyen-Orient : d’abord pour Jérusalem «Puissent les Israéliens, les Palestiniens et tous les habitants de la Ville Sainte, ainsi que les pèlerins, connaître la beauté de la paix, vivre dans la fraternité et accéder librement aux Lieux Saints dans le respect mutuel des droits de chacun.». Puis, pour les peuples du Liban, de Syrie et d’Irak, en particulier pour toutes les communautés chrétiennes vivant au Moyen-Orient, sans oublier la Libye, et le Yémen «qui souffre d'un conflit oublié de tous, qui continue de faire des victimes : que la trêve signée ces derniers jours redonne espoir à la population», a-t-il souhaité.
Le Pape François a aussi demandé au Seigneur le don de la réconciliation pour la Birmanie et pour l’Afghanistan.
La paix sur le continent africain
Le Souverain Pontife a par la suite déplacé son curseur sur le continent africain, où il est attendu début juillet au Soudan du Sud et en République Démocratique du Congo, «Que la paix règne sur l'ensemble du continent africain, afin que cessent l'exploitation dont il est victime et l'hémorragie provoquée par les attentats terroristes - notamment dans la région du Sahel - et qu'il trouve un soutien concret dans la fraternité des peuples».
Dans le cĹ“ur du Saint-Père également, l’Éthiopie «touchée par une grave crise humanitaire», la République du Congo, blessée par les violences, et les populations d’Afrique du Sud frappées cette semaine par inondations dévastatrices dans lesquelles sont mortes plus de 400 personnes.
Accompagner l’Amérique
Enfin, François a eu un mot pour les peuples d’Amérique latine, «qui, dans certains cas, ont vu leurs conditions sociales s'aggraver en ces temps difficiles de pandémie, exacerbés également par des cas de criminalité, de violence, de corruption et de trafic de drogue» et également pour le Canada, où il est invité à se rendre: «Demandons au Seigneur ressuscité d'accompagner le chemin de réconciliation que l'Église catholique canadienne suit avec les peuples autochtones», a-t-il déclaré.
Enfin, chaque guerre entraîne des séquelles qui touchent toute l’humanité, a rappelé le Saint-Père, du drame des réfugiés en passant par la crise économique et alimentaire «Face aux signes persistants de la guerre, ainsi qu'aux nombreuses et douloureuses défaites de la vie, le Christ, vainqueur du péché, de la peur et de la mort, nous exhorte à ne pas céder au mal et à la violence», a-t-il souligné, avant une conclusion enthousiaste: «Laissons-nous envahir par la paix du Christ ! La paix est possible, la paix est nécessaire, la paix est la responsabilité première de tous !»
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici