COP26: à la BBC, le Pape évoque le climat comme défi de civilisation
Delphine Allaire – Cité du Vatican
«Le changement climatique et la pandémie de Covid-19 mettent en évidence la vulnérabilité radicale de tous et de tout, et soulèvent de nombreux doutes et questions sur nos systèmes économiques et l'organisation de nos sociétés», a affirmé le Souverain pontife, constatant que «nos sécurités se sont effondrées, notre appétit de pouvoir et notre soif de contrôle s'effritent».
Nous nous sommes découverts faibles et craintifs, a estimé le Pape, car plongés dans une série de «crises»: sanitaire, environnementale, alimentaire, économique, sociale, humanitaire et éthique.
Exigence de vision, compétences et exécution
Des crises transversales, «fortement interconnectées et annonciatrices d'une ‘â¶Ä™tempête parfaite’’, capable de briser les ‘â¶Ä™liens’’ qui unissent notre société au sein du précieux cadeau de la Création», a-t-il souligné, insistant sur «l’exigence d’une vision», des «compétences en matière de planification et une rapidité d'exécution, afin de repenser l'avenir de notre maison commune et de notre projet commun».
Conscient que ces crises mettent face à des choix radicaux difficiles, le Pape a rappelé que chaque moment de difficulté contient également des opportunités, «qui ne peuvent être gaspillées».
Changer de perspective, d'esprit et de regard
Il perçoit deux voies: des attitudes d'isolement, de protectionnisme, d'exploitation ou bien une véritable opportunité de transformation, un véritable point de conversion, et pas seulement dans un sens spirituel.
«Cette dernière voie est la seule qui mène à un horizon ‘â¶Ä™lumineux’’ et ne peut être poursuivie que par une coresponsabilité mondiale renouvelée, une nouvelle solidarité fondée sur la justice, sur le partage d'un destin commun et sur la conscience de l'unité de la famille humaine, projet de Dieu pour le monde», a observé le Pape François, qualifiant ce moment de «défi de civilisation», requérant «un changement de perspective, d'esprit et de regard», qui doit placer au centre la dignité de tout être humain.
Déraciner «les graines de l'avidité et de l'indifférence»
Répétant «qu’on ne peut sortir seul d’une crise», le Souverain pontife argentin a rappelé l’appel commun signé le 4 octobre avec des chefs religieux et des scientifiques. «À cette occasion, j'ai été frappé par le témoignage d'un des scientifiques qui a déclaré: ‘â¶Ä™Ma petite-fille, qui vient de naître, devra vivre dans un monde inhabitable d'ici 50 ans, si les choses continuent ainsi’’. Nous ne pouvons pas permettre cela!», a raconté François.
Ainsi, selon lui, l'engagement de chaque individu en faveur d'un tel changement de cap urgent est fondamental; un engagement qui doit également être nourri par sa propre foi et sa spiritualité. «Dans l'Appel conjoint, nous avons rappelé la nécessité d'Å“uvrer de manière responsable en faveur d'une ‘â¶Ä™culture de l'attention’’ pour notre maison commune et aussi pour nous-mêmes, en cherchant à déraciner les ‘â¶Ä™graines du conflit: l'avidité, l'indifférence, l'ignorance, la peur, l'injustice, l'insécurité et la violence’’».
L'humanité n'a jamais eu autant de moyens pour agir
Le Pape attend beaucoup de cette , considérant que l'humanité «n'a jamais eu autant de moyens» pour y parvenir qu'aujourd'hui, et exhortant fermement les décideurs qui participeront à l’événement à proposer «des réponses efficaces» à la crise écologique. Outre les participants à ce sommet en Écosse, nous tous sommes concernés.
«Nous pouvons tous -il faut le répéter, qui que nous soyons et où que nous soyons- jouer un rôle dans la modification de notre réponse collective à la menace sans précédent du changement climatique et à la dégradation de notre maison commune», a-t-il conclu.
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