Des ateliers sur la restauration de rue au Mali, Burkina Faso et au ³§Ã©²Ôé²µ²¹±ô
Françoise Niamien - Cité du Vatican
Selon les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS- 2015) en Afrique, plus de 91 millions de personnes contractent une maladie chaque année, entraînant 137 000 de décès ; soit un tiers de la mortalité mondiale dû aux maladies liées à l’alimentation. Les maladies diarrhéiques sont responsables de 70% de ces maladies d’origine alimentaire.
L’environnement socioéconomique urbain des pays de l’UEMOA est en général caractérisé par la présence de l’administration centrale dans les capitales nationales ou régionales qui offrent plus d’opportunités économiques et commerciales qu’en milieu péri-urbain ou rural. C’est ainsi que s’est développée la restauration de rue dans les grandes agglomérations africaines au niveau de tous les lieux qui accueillent un monde important.
C’est dans ce contexte et en cohérence avec les objectifs de l'Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, FAO, de lutter contre la pauvreté et la faim en Å“uvrant pour le développement agricole, l’amélioration de la nutrition et la sécurité alimentaire que le Grand-Duché de Luxembourg a financé une troisième initiative à travers le projet «Renforcement de la capacité de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments et amélioration de la qualité sanitaire de l’alimentation de rue au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal».
Un projet que nous explique Dr Mamadou Ndiaye, expert en Sécurité sanitaire des aliments au Bureau sous régional de la FAO, pour l’Afrique de l’Ouest, au cours d’une interview qu’il a accordée à Pope-Radio Vatican.
Que devons-nous comprendre par restauration de rue ?
La restauration de rue est l’ensemble des aliments et des boissons prêts à être consommés, préparés et/ou vendus par des vendeurs, spécialement dans les rues et dans des lieux publics similaires. C'est en fait, la définition que nous retenons de la conférence régionale FAO-OMS d'octobre 2005. Là, nous excluons tous les fruits et légumes vendus directement dans la rue.
Pourquoi l'organisation de ces ateliers ?
Dans la plupart des grandes agglomérations africaines, les populations fréquentes de plus en plus la restauration de rue. Et cette nourriture-là est indispensable pour les populations dont le pouvoir d’achat est de plus en plus faible. Cet état des choses ne peut qu’accroître la restauration de la rue. Malheureusement, ce développement n'a pas été accompagné en termes de dispositifs de contrôle et d'inspection de la qualité sanitaire, ce qui pose aujourd'hui un problème réel de santé publique. C'est pourquoi, en relation avec le Grand-Duché de Luxembourg, la FAO a mis en Å“uvre une initiative, un projet dit: «Renforcement de la capacité de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments et amélioration de la qualité sanitaire de l'alimentation de rues, au Mali, au Burkina Faso et au Sénégal». C’est en vue de faire le point sur les faillances à remédier pour l’amélioration de la qualité sanitaire de l'alimentation de rue, que le Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest organise ces trois ateliers de lancement pour faire le diagnostic au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal.
Comment expliquez-vous le choix de ces trois pays ?
Nous avons eu une première initiative de 2015 à 2018, qui a accompagné le Sénégal à disposer d'un plan national de réponse aux usagers de sécurité sanitaire des aliments. Ensuite, on a cherché à savoir les pays qui sont relativement voisins, en termes de dispositifs de contrôle et d'inspection. Des résultats de ces recherches, nous avons identifié le Burkina Faso. Ensuite, en vue de la promotion de la qualité et de l’accompagnement des services d’inspection, il a été plus aisé de voir les systèmes similaires. C’est ainsi, que le Mali vient d'être intégré. C'est un embryon que nous sommes en train de construire pour améliorer la qualité sanitaire, en soulignant une problématique majeure, à savoir la qualité sanitaire des aliments de rue.
Quel est l’objectif spécifique de ces ateliers ?
L’objectif spécifique de cette initiative est la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes nationales de la restauration de rue dans le cadre la mise en Å“uvre de notre projet.
Ce sont plusieurs acteurs qui interviennent dans ce domaine. Nous avons entre autres les fournisseurs de la matière première dont le rôle extrêmement important. Ils influent sur la qualité du produit final qui est servi. Aussi, les utilisateurs des techniques de transformation et de préparation. Ici, l’allusion est faite à tous ceux qui participent à la transformation de ces matières premières donc de la préparation de ces aliments ensuite du transport sur le lieu de vente. Nous avons également nos autorités locales qui ont une responsabilité dans le domaine du contrôle des aliments vendus dans la rue. Il y a plusieurs acteurs qui interviennent dans ce domaine. De ce fait, notre objectif réel est de les réunir, tous, autour d’une table ; tous ceux qui ont un rôle ou une responsabilité dans la qualité sanitaire de la restauration de rue.
Quels sont les résultats attendus par la FAO ?
Trois résultats fondamentaux attendus. D’abord la mobilisation des acteurs, ensuite la validation de la démarche méthodologique enfin, le plan de mise en Å“uvre du diagnostic et l'orientation de la production des documents de référence.
Quel est votre mot de la fin ?
Pour nous, il est très important de souligner la problématique de la qualité sanitaire des aliments, de la restauration de rue. C’est une question de santé publique.
Nous sommes tous clients de la restauration de rue. Il nous incombe de veiller à l’amélioration de la qualité sanitaire de cette restauration de rue. Cette mission de la FAO est très importante pour la simple raison qu’elle contribue à améliorer la santé des populations en Afrique de l'Ouest.
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