Les 鱹ê±ç³Ü±ð²õ de la ²Ñé»å¾±³Ù±ð°ù°ù²¹²Ôé±ð, «une logique de paix» pas «de frontières»
Delphine Allaire – Envoyée spéciale à Marseille
Après deux éditions italiennes, et des hypothèses «hasardeuses» pour raisons de situation politique à Beyrouth, Tunis, Rabat ou Sarajevo, la cité phocéenne accueille finalement les troisièmes Rencontres méditerranéennes. «Pendant trois jours, les jeunes ont découvert la richesse de Marseille. Ils manifestent à travers les 25 pays qu’ils représentent la Méditerranée au sens large», souligne le père Alexis Leproux, coordinateur des deux sessions jeunes et évêques. Ces derniers travaillent d’ailleurs sur les mêmes thématiques que leurs cadets. Ce jeudi 21 septembre, une conférence de la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, doit réunir jeunes et évêques sur un angle «économique» intentionnellement souhaité par le diocèse. «Ce que la Méditerranée représente par sa géographie, il revient aux peuples qui vivent sur ses rivages de le mettre en Å“uvre à travers les relations qu’ils tissent entre eux. Cela commence souvent par de simples relations commerciales», affirmait en effet le cardinal Jean-Marc Aveline aux médias du Vatican, le 29 juillet.
La composition des assemblées
Des groupes de travail mixtes et linguistiques entre jeunes et évêques auront lieu vendredi 22 septembre, jour d’arrivée du Pape dans la ville. Cette dernière journée doit permettre d’affiner le document d’une dizaine de pages solennellement remis au Saint-Père samedi matin devant 900 personnes au Pharo, et publié par la suite.
Les évêques de ces Rencontres proviennent d’une trentaine de pays, «sept à quinze évêques par rives». Pour l’Hexagone, sont représentés les évêques des provinces de Montpellier et de Marseille. De même, dans l’assemblée des 70 étudiants et jeunes professionnels de 25 à 33 ans figurent dix Français -hors Marseille- et dix Marseillais, encadrant le reste du groupe. Des observateurs extérieurs, comme des membres du dicastère pour le Service du développement humain intégral, entre autres, assistent également aux travaux.
Le défi de prochaines rencontres interreligieuses et Å“cuméniques
«La Méditerranée ne doit pas etre une frontière, mais un trait d’union. Elle ne doit pas être une frontière de paix, mais une paix sans frontière», plaide pour sa part le cardinal Lopez Romero, président des épiscopats d’Afrique du Nord, arrivé depuis quelques jours à Marseille. L’archevêque espagnol de Rabat (Maroc) souhaite qu’après Marseille, des Rencontres méditerranéennes interreligieuses et Å“cuméniques aient lieu «pour impliquer les mondes musulman, juif, et orthodoxe, plus nombreux que les catholiques dans de nombreux pays». Autre intervenant du Maghreb, Mgr Nicolas Lhernould, successeur de saint Augustin à l’évêché de Constantine-Hippone (Algérie), est lui accompagnateur du groupe de 70 jeunes. Il est marqué par l’émerveillement de ces jeunes, dont nombreux sont ceux qui «sont étonnés» qu’une rencontre de cette nature soit possible.
Israël, condensé des problèmes de la Méditerranée
Mgr Rafic Nahra, auxiliaire latin de Jérusalem participe lui pour la première fois à ces rencontres. À Bari et à Florence, la ville trois fois sainte était représentée par Mgr Pierbattista Pizzaballa, le patriarche latin. Cette fois, il y a aussi quatre jeunes de Terre sainte: une chrétienne palestinienne, un chrétien de Galilée, une chrétienne d’expression hébraïque et un juif, qui ailleurs n’auraient eu l’occasion de se rencontrer. «Participer à ces réunions me permet de voir ce que nous vivons en Israël a en réalité des dimensions beaucoup plus grandes», relève-t-il, déplorant les blocages politiques au dialogue interreligieux dans l’État hébreu.
Les migrations et la dignité humaine évangélique
Interrogé sur la situation à Lampedusa, Mgr Baturi, secrétaire général de la CEI et évêque de Cagliari (Sardaigne), appelle de ses vÅ“ux une «approche coordonnée» de l’immigration, thème central des Rencontres.
«Ce thème touche toute l’humanité (Afrique subsaharienne, Amérique latine, MO). Nous devons développer dans les pays les plus pauvres les conditions pour rester», répond le cardinal Lopez Romero, rappelant le thème de la 109e Journée du migrant et du réfugié dimanche 24 septembre «Libre de partir, libre de rester». En cela, la mission de l’Église sera toujours «d’annoncer et de dénoncer», observe le cardinal, déplorant que les jeunes Marocains ne puissent ainsi se rendre en Algérie voisine.
L’évêque de Constantine-Hippone ayant vécu 25 ans en Tunisie attire lui l’attention sur le désert avant la mer. La Méditerranée n'étant souvent que la dernière étape des meurtrières traversées. «Quand une personne souffre, nous avons le devoir imprescriptible de lui venir en aide, dans l’esprit du Bon samaritain», soutient Mgr Lhernould. «Ce n’est pas béat que de dire cela». L’évêque d’Algérie participant pour la première fois aux Rencontres rappelle aussi aux pays d’Afrique du Nord leur mission de ne plus être des pays de transit, mais aussi d’accueil. «Tout cela a du sens dès lors que nous ne sommes pas dans une logique de déplacement de frontières, c’est-à-dire de déplacement du problème».
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