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Guerre au Nord-Kivu (Illustration) Guerre au Nord-Kivu (Illustration) 

RD Congo: plus de 62 000 enfants touchés par les attaques dans le Nord-Kivu selon Save the Children

«Depuis le début de l'année, des groupes armés du Nord-Kivu ont attaqué plus de 150 écoles, affectant plus de 62 000 enfants», a déclaré l’ONG humanitaire Save the Children dans un rapport publié mardi 09 mai. Elle appelle les parties à ne pas «utiliser les écoles à des fins militaires, et le gouvernement de la RDC à inclure la sécurité des écoles dans les prochains pourparlers de paix».

Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican

La situation sécuritaire dans le Nord-Kivu reste préoccupante et des alertes sont lancés pour la prise en main de la situation par le gouvernement. Dans un rapport rendu public mardi 09 mai, l’ONG humanitaire Save the Children alerte sur la situation des milliers d’enfants congolais qui sont victimes des multiples attaques dans cette zone, appellant à la responsabilité du gouvernement congolais.

Des écoles, cibles d’attaques dans le Nord-Kivu

«Des groupes armés ont pris pour cible des écoles, brûlant souvent des bureaux et des chaises et privant les enfants d'un espace sûr pour apprendre», a informé l’ONG qui défend les droits des enfants. Selon ce rapport qui fait état de la situation, surtout des écoles, «150 écoles ont été attaquées sur un total d'environ 6 800 dans la province du Nord-Kivu». Et parmi ces nombreuses écoles, victimes d’attaques et foyers de violences, «dix-huit sont actuellement occupées par des groupes armés et 113 sont utilisées comme abris temporaires pour les personnes déplacées, selon les données du Cluster Éducation de la RDC, dirigé par le ministère de l'Éducation».

À travers des témoignages, plusieurs enfants ont confirmé cette prise en otage des écoles par des groupes armées, les empêchant de fréquenter, ou complètement détruits. C’est le cas par exemple de «Alphonsine, 13 ans, originaire de Nyiragongo», quittant son village pour vivre désormais dans un camp de déplacés. Elle témoigne: «un jour, j'ai rencontré le directeur de notre école et deux de mes amis dans le camp. Le directeur m'a dit que notre école avait été détruite par des bombes». C’est aussi le cas de Juliana, enseignante dans une école des partenaires de Save the Children dans la zone qui affirme que «notre école était un champ de bataille; tout le matériel scolaire et les pupitres en bois ont été utilisés comme bois de chauffage par les groupes armés qui occupaient notre école. Les élèves et les enseignants ont quitté les villages pour des endroits plus sûrs», a-t-elle déclaré. Toutefois, Juliana garde l’espoir que «la paix reviendra bientôt pour que nous puissions reprendre notre travail».


Nord-Kivu, foyer de violences

«Cette année, le Nord-Kivu a connu une augmentation surprenante des attaques violentes contre les communautés, y compris les écoles», a déploré Amavi Akpamagbo, directeur national de Save the Children en RDC. À cause de ces violences, «le droit des enfants à l'éducation est menacé».

Outre le fait que des écoles soient endommagées par ces nombreux groupes armées, «d'innombrables filles et garçons dans tout le pays ne peuvent pas aller à l'école car ils fuient la violence et vivent dans des camps». Par conséquent, a fait observer l’ONG, «la République démocratique du Congo connaît l'une des crises humanitaires les plus complexes et les plus durables au monde, avec 14,2 millions de personnes ayant besoin d'aide».

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09 mai 2023, 15:03