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Stanislas Kambashi,SJ – Cité du Vatican

Les habitants Kabasha, une localité située entre Butembo et Béni dans la province congolaise du Nord-Kivu, ont été surpris la nuit de mardi 8 au mercredi 9 novembre par les présumés ADF-Nalu qui ont tué, pillé, incendié, kidnappé et commis d’autres actes de barbarie avant de prendre la fuite. «Les bandits sont venus comme d’habitude. Ils étaient armés. C’était vers 1h00 du matin. Ils ont commencé par attaquer le poste de la police. Ils ont ensuite commencé à tirer des balles partout à Kabasha, à forcer des portes et piller tout ce qu’il y a comme boutiques et pharmacies», a témoigné l’abbé Roger Malengera, prêtre du diocèse de Butembo-Beni et curé sortant de la paroisse de la localité voisine de Maboya où avaient eu lieu une attaque similaire des mêmes présumés ADF-Nalu il y a trois semaines.

Proche de la paroisse catholique Notre-Dame de Fatima de cette localité, les assaillants ont tué à bout portant une femme âgée, qui n’a pu fuir à cause de sa vieillesse. Un bébé a aussi été retrouvé mort étouffé dans le centre de Santé de la localité.

Des actes de sabotage et le kidnapping

«Comme si cela ne suffisait pas, ils sont descendus au Centre de santé protestant CBCA, Communauté Baptiste au Centre d’Afrique, ils ont brulé la structure: salle d’opération, maternité, ect., comme à Maboya. Ils ont tout saccagé, puis ils ont pris la fuite et kidnappé une cinquantaine de personnes, dont le médecin du centre hospitalier», a poursuivi l’abbé Malengera. Parmi les personnes kidnappées se trouve le médecin du Centre de Santé.

Parmi les dégâts majeurs, le prêtre a signalé l’incendie de trois grands camions, des marchandises, des voitures, des véhicules qui transportaient des légumes et des boutiques de la place.

Arrivés dans la matinée de mercredi, des éléments de la police congolaise ont entamé des enquêtes sur place à Kabasha. D’autres se allés «à la poursuite de l’ennemi».

Les mêmes assaillants, les mêmes méthodes et le même mode opératoire

Pour l’abbé Malengera, les assaillants ne sont autres que les présumés ADF-Nalu, qui ont les mêmes méthodes et le même mode opératoire.

«C’est une histoire qui date de plus de 8 ans, ce sont les mêmes bandits, présumés ADF qui ont le même mode opératoire: bruler, kidnapper, tuer, incendier et puis ils s’infiltrent dans la nature, vers le Graben, dans le parc de Virunga. Ils fuient au pieds de la montagne Ruwenzori», a-t-il expliqué.

«Protégez les vulnérables que nous sommes»

Pour le prêtre, «la population de Kabasha est frustrée». Voir les hypertendus souffrir ainsi, les incendies et toutes ces atrocités donne l’«impression que le malheur est devenu notre pain quotidien. On est en train de nous tuer à petit feu», a-t-il regretté.

Le curé sortant de Maboya appelle les autorités congolaises à assurer la protection des populations et de leurs biens; «une population vulnérable, massacrée et abandonnée presqu’à son triste sort». Il a fait observé qu’il n’est pas normal de voir les mêmes actes de barbarie se répéter dans la même zone dans l’espace de trois semaines, en faisant allusion à la récente attaque des mêmes présumés ADF-Nalu à Mabaya. «Les plaies des attaques passées saignent encore», a-t-il confié.

L’abbé Malengera a appelé à ne perdre l’espérance, à ne pas baisser les bras, car «le mal ne triomphera pas toujours. Dieu est là, un jour l’ennemi sera dérouté», a-t-il lancé.

Dans la nuit du 19 au 20 octobre, mêmes présumés ADF-Nalu, groupe armé d’origine ougandaise, avaient fait une incursion à Maboya, une autre localité située sur la route entre Beni et Butembo; laissant derrière eux sept morts, des maisons saccagées, le centre de santé de la paroisse catholique incendié et bien d’autres dégâts.