Mali: dans le diocèse de San, de nombreux défis après cent ans d'é±¹²¹²Ô²µÃ©±ô¾±²õ²¹³Ù¾±´Ç²Ô
Françoise Niamien - Cité du Vatican
Il y a cent ans, la terre de Mandiakuy, qui appartenait autrefois au Soudan français, devenu aujourd’hui le Mali, recevait «la petite graine de l’Évangile». Elle fut semée précisément le 9 octobre 1922 par trois missionnaires de la congrégation des «Pères Blancs» : Félix Théaudière, Ernest Duvernois et Eugène Ratisseau.
Le centenaire d’évangélisation de Mandiakuy, qui est devenu en 1964 le diocèse de San, a été célébré à la paroisse Notre Dame du Sacré CÅ“ur de Mandiakuy. C’est de cette première paroisse que sont nées les sept autres qui forment l’actuel diocèse.
Après cent ans d’évangélisation
Cent ans après, le diocèse de San «s’étend sur une superficie de plus 20.000 Km2 avec environ cinquante mille catholiques, soit 5,12 % d’une population majoritairement musulmane», explique à notre micro Mgr Hassa Florent Koné. Il en est le 3e évêque depuis le 8 janvier 2022, après Mgr Jean Gabriel Diarra (1988-2019), et Mgr Joseph Perrot (1964-1988).
«Le diocèse s’est enrichi de huit grandes paroisses, 53 prêtres autochtones, de nombreux religieux et religieuses, étoffés par huit congrégations religieuses et une centaine de catéchistes», confie-t-il. Le diocèse compte également des institutions et structures tant éducatives, sociales, caritatives qu’associatives. Pour ce qui est des maisons de formation des futurs prêtres, Mgr Hassa révèle «que le diocèse est doté d’un petit séminaire d’une trentaine de petits séminaires, d’un moyen séminaire diocésain de 27 séminaristes». Concernant le séminaire propédeutique et le grand séminaire inter-diocésain, San compte une vingtaine de grands séminaristes.
Enraciner davantage la foi
En dépit de ses nombreux acquis, il y a encore de nombreux défis à relever, assure l’ordinaire du lieu. Le premier est celui de «l’annonce d’une foi encore plus enracinée face aux recours de plus en plus de chrétiens vers divers dieux», énumère Mgr Hassa. Pour l’évêque, relever ce défi passe par construction de communautés chrétiennes de Base (CCB) solides, enracinées et ferventes dans la prière, par le témoignage et la solidarité organique. «L’éducation des nombreux chrétiens à la connaissance de leur identité, de leur rôle et de leur place dans l’Église et l’édification d’une famille chrétienne solide face aux menaces qui guettent la famille», font également partie des défis du diocèse. À cela s’ajoute celui de l’autonomie financière qui reste l’un «des défis majeurs pour un diocèse rural qui éprouve de nombreuses difficultés financières à créer les biens matériels supports indispensables à la pastorale».
Dialogue inter-religieux
Un autre défi à relever par le diocèse de San, après le centenaire de son évangélisation, est celui du dialogue inter-religieux et de l’œcuménisme. «Pour une population majoritairement musulmane avec un important nombre adeptes de la religion traditionnelle», aux yeux de Mgr Hassa, le défi du vivre-ensemble s’impose. L’ évêque estime que la culture du dialogue entre les différentes religions est d’une importance capitale dans un pays comme le Mali qui, depuis plus d’une dizaine d’années, vit une situation d’insécurité du fait du terrorisme.
«Nous sommes tous frères et sÅ“urs. C’est ensemble dans la fraternité, la charité, la solidarité et la paix que nous arriverons en tant qu’Église famille de Dieu à relever tous ces défis pour le développement de notre diocèse tant au niveau de l’annonce de l’Évangile que de son autonomie financière», exhorte Mgr Hassa Florent Koné, qui appelle ses diocésains à poursuivre l’annonce de l’Évangile.
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