Crise au Mali : Les évêques appellent au dialogue
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Comme de coutume, la Conférence Episcopale du Mali, CEM en sigle, a tenu son Assemblée statutaire ordinaire, les 17, 18 et 19 janvier 2022, à l’archevêché de Bamako. Au cours de cette session, les évêques ont examiné la vie des institutions de la CEM. Ils ont également évalué le 50ème pèlerinage marial national qui s’est tenue à Kita en novembre 2021 et ont retenu les 19 et 20 novembre 2022 pour le prochain pèlerinage qui sera animé par le diocèse de San. Les évêques ont également échangé sur la vie de l’Eglise dans le monde et en Afrique. Ils ont ainsi pris des dispositions pour une bonne préparation du synode de 2023.
Très peinés et préoccupés
Concernant la situation de leur pays, les évêques maliens se sont dits «très peinés et préoccupés par ce qui nous arrive». Mais, «dans la foi en Dieu et confiants aux Maliennes et Maliens, ainsi qu’aux personnes et institutions qui nous viennent en aide, nous réaffirmons notre foi à la vertu du dialogue entre frères», a déclaré le président de la conférence épiscopale, Monseigneur Jonas Dembelé .
Appel au dialogue
Par ailleurs, les prélats appellent les autorités maliennes, la Cédéao ainsi que les autres instances internationales au dialogue pour trouver, dans la concession mutuelle, une solution acceptable par tous pour le bien de nos paisibles populations.
«Pouvons-nous viser le même but si nos intérêts sont divergents ?», interrogent les évêques. «Le but que nous devons prioritairement viser cette année 2022 est le retour de la paix, de l’unité de la cohésion. Par conséquent, nous devons taire nos égos pour mettre en avant l’intérêt supérieur du peuple».
La grâce d’une transition réussie
Les évêques ont salué la mémoire de l’ancien Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita, décédé le dimanche 16 janvier 2022 à Bamako. Ils ont aussi remercié les autorités du pays à travers le ministre des Affaires religieuses, du culte et des Coutume qui leur a rendu visite pendant leur assemblée. Tout en accordant leur bénédiction à la nation entière, ils ont priés pour que le Seigneur leur accorde la grâce d’une transition réussie.
La crise au Mali
Il convient de rappeler que le message des évêques intervient alors que le Mali vit une situation de crise persistante. La junte au pouvoir a demandé lundi au Danemark de retirer «immédiatement» la centaine de soldats arrivés récemment dans le pays en crise pour participer au groupement européen de forces spéciales Takuba initié par la France. Le gouvernement malien, dominé par les militaires arrivés au pouvoir à la faveur d'un putsch en août 2020, a indiqué que «ce déploiement est intervenu sans son consentement».
Exceptionnelle dans le contexte de crise sécuritaire et politique qui ébranle le Mali depuis des années, la demande de retrait de ce contingent danois survient en plein bras de fer entre la junte et une partie de la communauté internationale qui entend la voir tenir son engagement à rendre le pouvoir aux civils dans un avenir proche.
Les relations avec la France en particulier, engagée militairement au Mali et au Sahel depuis 2013, se sont sévèrement détériorées.
Depuis que l'organisation des Etats ouest-africains Cédéao a imposé au Mali le 9 janvier des sanctions soutenues par la France et différents partenaires du pays, la junte s'arc-boute sur la souveraineté du territoire.
Elle a riposté à la fermeture des frontières par la Cédéao en fermant ses frontières en retour. Elle soumet l'entrée des avions dans l'espace aérien du Mali à de nouvelles approbations et procédures. Elle dit par ailleurs avoir demandé la révision des accords de défense avec la France.
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