RDC: le Saint-Siège exige que le M23 cesse immédiatement les combats
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
«L’intégrité territoriale de la RDC doit être pleinement respectée.» En concluant son intervention lors de la 37e session spéciale du Conseil des droits de l’homme consacrée aux événements en cours en République démocratique du Congo, Mgr Ettore Balestrero a exigé l'arrêt de l’avancée du groupe armé M23 et son retrait des zones occupés. Cette réunion extraordinaire a été demandée par la RDC et décidera de l’envoi en urgence d’une mission d'enquête sur les exactions commises à l'est du pays: une initiative bienvenue selon Mgr Ettore Balestrero.
Malgré un cessez-le-feu signé en août 2024 entre l’armée congolaise et les forces du M23, le groupe armé soutenu par le Rwanda a lancé de nouvelles offensives, pris la ville de Goma le 26 janvier 2025 et se dirige désormais sur la ville de Bukavu.
La réouverture de l'aéroport de Goma
Les conséquences de cette attaque ont conduit à «une énorme perte tragique de vies humaines et une augmentation inquiétante des violations des droits de l'homme», a estimé le représentant du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève en Suisse. Selon l’ONU, au moins 2 900 personnes ont été tuées lors de la prise de la ville de Goma par le M23 et les forces rwandaises.
De plus, la situation sécuritaire a entraîné des pillages et a provoqué le déplacement de plus de 700 000 personnes, contraintes de fuir leurs foyers. Mgr Ettore Balestrero, qui fut nonce en RDC de 2018 à 2023, alerte également sur le sort des soldats des Nations unies, regrettant que plusieurs aient «été tués ou blessés dans l'exercice de leurs fonctions».
Face à la crise humanitaire qui englobe toute la région de Goma, le nonce demande la «réouverture immédiate» de l’aéroport de Goma, tombé entre les mains du M23, afin de procéder à l’évacuation des blessés graves et l’approvisionnement de l’aide humanitaire.
Le respect du droit humanitaire
Réaffirmant la solidarité et la proximité du Saint-Siège envers la population qui subit ces conflits depuis une trentaine d’années et les familles qui ont perdu des proches, Mgr Ettore Balestrero a rappelé à l’armée congolaise comme aux rebelles du M23 «leurs obligations en vertu du droit international humanitaire» et a encouragé les parties à reprendre les négociations dans le cadre du processus de Luanda. Initié en 2022 par l’Angola, il vise à mettre autour de la table les différents acteurs des conflits dans l’est de la RDC pour trouver des solutions durables, et un mécanisme de paix et de stabilité. Ce samedi 8 février, les deux présidents congolais et rwandais sont attendus en Tanzanie pour tenter de trouver une solution à la crise.
Lors de la prière de l’Angélus le dimanche 25 janvier, le Pape François avait appelé la communauté internationale à faire «tout son possible» pour résoudre le conflit par des moyens pacifiques.
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