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Le cardinal Michael Czerny, préfet du »å¾±³¦²¹²õ³Ùè°ù±ð pour le Service du »åé±¹±ð±ô´Ç±è±è±ð³¾±ð²Ô³Ù humain intégral, en mission au Liban du 19 au 23 février 2025. Le cardinal Michael Czerny, préfet du »å¾±³¦²¹²õ³Ùè°ù±ð pour le Service du »åé±¹±ð±ô´Ç±è±è±ð³¾±ð²Ô³Ù humain intégral, en mission au Liban du 19 au 23 février 2025.  

Le cardinal Czerny en visite au Liban, témoin du soutien du Pape

Du 19 au 23 février, le préfet du »å¾±³¦²¹²õ³Ùè°ù±ð pour le Service du »åé±¹±ð±ô´Ç±è±è±ð³¾±ð²Ô³Ù humain intégral se rend à Beyrouth (Liban) pour visiter et encourager les projets de l'Église locale et des organisations humanitaires. Il rencontrera notamment le grand mufti, le leader de la communauté sunnite libanaise et un groupe de réfugiés syriens. «Le défi des réfugiés est grand: tant d'enfants sont sans papiers et donc exposés à la traite et au travail des enfants», déplore le cardinal canadien.

Salvatore Cernuzio - Cité du Vatican

Parmi ses très nombreux voyages effectués à travers le monde ces dernières années, la mission au Liban que le cardinal Michael Czerny, s'apprête à effectuer du mercredi 19 au dimanche 23 février, s'annonce comme l'une des plus exigeantes et des plus intenses. Le préfet du dicastère pour le Service du développement humain intégral aura un programme chargé, notamment avec l'Assemblée plénière des patriarches et évêques catholiques du Liban (APECL) et une rencontre avec le grand mufti à Tripoli. Ce sera la première rencontre entre un cardinal et la plus haute autorité juridique islamique du pays. De plus, le cardinal canadien traversera un pays épuisé par la crise économique, par une longue impasse politique et dans lequel les bombardements israéliens, en plus de dévaster le sud, ont aggravé la situation des personnes déplacées et des réfugiés.

Comme l'indique le programme publié par le dicastère, le cardinal jésuite présidera un moment de prière au port de Beyrouth en mémoire de la dramatique explosion du 4 août 2020 qui a fait des milliers de morts et de blessés. Ensuite, parmi d'autres engagements prévus, il rencontrera des jeunes qui participent à une formation à la paix, visitera une école qui accueille des enfants de différentes confessions, et se rendra à Al Manhaj, un quartier connu comme les «favelas de la Méditerranée» en raison du taux extrêmement élevé de pauvreté et de toxicomanie qui y sévit. Pour conclure cette visite au pays du Cèdre, il rencontrera des migrants, des personnes déplacées et des réfugiés aidés par Caritas et le Service jésuite des réfugiés (JRS). Pour les médias du Saint-Siège, le cardinal Czerny assure qu’il visitera le pays levantin en gardant une pensée pour le Pape, hospitalisé à Gemelli: «Nous le confierons, lui et son rétablissement, à Notre-Dame du Liban».

Cardinal Michael Czerny, Préfet du Dicastère pour le service du développement humain intégral
Cardinal Michael Czerny, Préfet du Dicastère pour le service du développement humain intégral

Éminence, quel est le but de votre voyage au Liban?

Je m'y rends à l'invitation du patriarche d'Antioche des maronites, le cardinal Bechara Boutros Raï. L'invitation a été faite en novembre dernier mais il n'a pas été possible d'y aller, maintenant je suis heureux d'y aller et de témoigner du travail accompli par l'Église locale, surtout après la guerre qui a forcé un million de personnes à se déplacer pendant trois mois du sud du pays vers le nord.

Le Liban est un pays en souffrance qui traverse depuis des années une crise économique, sociale et politique, bien qu’un nouveau président ait été récemment élu. Après la guerre qui a dévasté le sud du pays, la nouvelle trêve semble devenir de plus en plus fragile. Par votre présence, quel message voulez-vous apporter?

Mon message est que le Saint Père pense, prie, est solidaire et envoie son affection au Liban. C'est le message principal que je suis très heureux d'apporter au pays. Je pense que la souffrance vécue par le peuple libanais et l'Église au cours de ces années est aussi un message d’espérance. Leur courage face à tant et tant de défis, qui continuent, mais qu'ils vivent avec intelligence et créativité montre cette espérance. Ces vertus sont importantes pour tant d'endroits dans le monde où les gens luttent pour vivre avec les différences.

C'est un programme avec de nombreux rendez-vous et rencontres. Il y aura également un moment avec un groupe de réfugiés syriens, représentant le million et demi de personnes qui résident sur le sol libanais. Qu'attendez-vous de cette rencontre?

Il est important d'apporter la proximité du Pape aux réfugiés et à tous ceux qui les représentent. Il est également important de faire un geste de remerciement et de soutien au peuple libanais qui, proportionnellement, porte le fardeau le plus lourd de tous les pays du monde. Au Liban, un habitant sur quatre est un réfugié. C'est un exemple pour un monde qui tend à la xénophobie. Mais le défi des réfugiés est de taille. L'insécurité est grande et il est assez terrible de constater que la majorité des enfants nés dans les camps ne sont pas déclarés et donc non-enregistrés par les autorités libanaises. De nombreux mineurs sont de ce fait sans papiers et vulnérables à la traite des êtres humains et au travail des enfants.

Panorama du port de Beyrouth, quelques mois après l'explosion du 4 août 2020
Panorama du port de Beyrouth, quelques mois après l'explosion du 4 août 2020

Parmi les souffrances du Liban que vous mentionnez, il y a l'explosion de 2020 qui a dévasté le port de Beyrouth...

Oui, cela reste une grande tragédie. Nous irons prier pour les victimes et leurs familles, comme l'a fait le Saint-Père en août 2024 lorsqu'il a rencontré les membres des familles. Il avait alors promis de se souvenir de leurs proches et de mêler ses larmes à celles des personnes déplacées.

L'entretien avec le Grand Mufti, le cheikh Abdel Latif Derian, l'autorité suprême de l'islam sunnite au Liban, figure également au programme.

Je suis très heureux de pouvoir le rencontrer. Il semble que je sois le premier cardinal à avoir cette rencontre et à parler directement avec lui. Je suis heureux de savoir que le Liban est un pays de dialogue où il existe des projets -que je visiterai- où musulmans et catholiques travaillent ensemble pour faire face aux défis et aux difficultés. Il me semble que c'est un bel exemple de fraternité en action.

François, et avant lui Jean-Paul II, ont qualifié le Liban de «pays-message de coexistence et de paix», notamment dans le discours au corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège en janvier 2025. Quel est votre espérance pour ce pays?

La grande espérance du Liban est qu'il puisse aller de l'avant, qu'il ait le courage d'affronter ses problèmes, de ne pas fuir et de ne pas se laisser pousser à l'extrême. Trouver des solutions n'est pas facile, nous devons nous efforcer de le faire ensemble. C'est ainsi que naît la véritable espérance, l'espérance chrétienne, la foi en la résurrection et en la vie que le Christ nous a apportées.

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18 février 2025, 09:33