Jubilé des forces armées: «mettre le Christ au cœur de nos unités»
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Témoins des conflits du monde entier, les militaires et membres de sécurité se rassemblent à Rome ces 8 et 9 février pour leur pèlerinage jubilaire. Parmi eux, une délégation d’une dizaine d’aumôniers du diocèse aux armées françaises, venus avec des militaires et gendarmes français.
Pour le padre Roland (padre est le nom donné aux aumôniers militaires), ce pèlerinage est d’abord le moyen de «faire une pause spirituelle afin de pouvoir revenir dans nos unités avec un peu plus de joie». Entouré par quatre gendarmes de la région Bourgogne qui sourient - «lui il prépare la paix, nous on prépare la guerre» - le diacre qui fut quinze ans militaire, explique sa démarche spirituelle: «Je viens chercher l’espérance dont j’ai besoin pour mon ministère, une espérance basée sur le Seigneur, pour mettre le Christ au centre de nos vies et essayer de mettre cette figure du Christ belle, généreuse, si puissante au cĹ“ur de nos armées».
De même, le padre Joël-Christophe, aumônier du service de santé des armées en région parisienne, lie l’espérance à la foi dans le Christ. «Si je ne crois pas, je n'ai rien à espérer». Cette foi, nourrie par la prière, incite alors à vivre l’Évangile au quotidien, pour se «prémunir de comportements qui peuvent déborder dans les relations internationales comme dans la pratique de la force». «C'est vraiment la parole de Dieu qui est notre rempart», assure-t-il.
La fragilité de la paix
La propagation de la paix du Christ est aussi la mission que s’est donné padre Romain sur les théâtres de guerre avec ses unités. Ordonné prêtre en 2020, et basé à Carcassonne, il explique: «la paix est déjà dans mon cĹ“ur, dans ma conscience, dans mon intellect et donc je suis là pour être un artisan de paix pour former les consciences et les cĹ“urs». Les aumôniers militaires, qui ne sont jamais armés, sont sur le terrain et dans les casernes pour «présenter le Prince de la Paix, pour éviter de tomber dans des esprits de vengeance, de jalousie, de justice purement humaine». «Je suis là pour donner un supplément d'âme, une force d'âme», ajoute-t-il.
La paix ne va pas de soi, estime padre Romain. Les conflits armés à travers le monde ou, pour chacun, les tensions dans les relations personnelles nous rappellent que «la paix, intérieure ou dans le monde, c’est quelque chose de très fragile». «On est obligé de s'investir, de prier, d'écouter la voix du Saint-Père pour progresser sur ce chemin, pour être des artisans de paix et progresser sur ce chemin de la paix». Les aumôniers participeront dimanche 9 janvier à la messe présidée par le Pape François en conclusion de ce Jubilé des forces armées.
Accueillir l'espérance de Dieu
À la tête de la délégation, Mgr Antoine de Romanet, évêque aux armées depuis 2017, souligne les paroles bienveillantes du Christ pour les forces armées, à l’instar de l’épisode du centurion qui demande à Jésus la guérison de son serviteur (). Et c’est justement en se tournant vers le Christ que peut naitre l’espérance, quand l’espoir est éteint, souligne l’ordinaire militaire. «Se tourner vers l'espérance, c'est ce qui dépend de Dieu. C’est accueillir la grâce de Dieu, accueillir ce regard plein d'espérance que Dieu ne cesse de porter sur moi et de porter sur Dieu ce regard en écho».
Le souffle de l’année jubilaire se poursuivra avec le jubilé des militaires en France, à Lisieux du 2 au 4 mai puis avec le Pèlerinage militaire international à Lourdes du 16 au 18 mai. Deux rendez-vous pour approfondir la relation avec le Christ, et comme le précise padre Roland, avoir toujours la volonté de se convertir «pour essayer de rejoindre le Seigneur et ceux qui nous sont confiés».
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