? Monaco, Mgr Gallagher souligne l¡¯importance du dialogue et de la rencontre
Alexandra Sirgant ¨C Cité du Vatican
Mgr Paul Richard Gallagher achève deux jours de visite dans la principauté de Monaco. Accueilli au Palais Princier par Albert II de Monaco le dimanche 26 décembre, l¡¯archevêque britannique a participé, en présence de la famille princière, à la procession des reliques de la sainte corse martyrisée en 304 sous le règne de l¡¯empereur Dioclétien. Le 27 janvier, jour de la fête de la sainte Dévote, le Secrétaire pour les relations avec les États et les organisations internationales a présidé la célébration eucharistique dans la cathédrale de l¡¯Immaculée-Conception, avant de rencontrer dans l¡¯après-midi les membres de l¡¯Église locale. Près de 80 prêtres, diacres, religieuses et responsables des associations diocésaines étaient réunis dans la chapelle de la Miséricorde pour rencontrer Mgr Gallagher, qui a centré son discours sur l¡¯action diplomatique menée par le Saint-Siège dans le monde.
Dépeignant la situation internationale actuelle, où se dessine, l¡¯archevêque britannique a rappelé l¡¯importance du Jubilé de l¡¯espérance, qui «se veut une réponse spirituelle aux maux temporels qui frappent un grand nombre de pays». Des pays déchirés par des conflits interminables, comme en Ukraine ou au Proche-Orient, d¡¯autres également affectés par des carences sanitaires et humanitaires, «parfois aggravées par le fléau du terrorisme» tels que le Soudan, l¡¯est de la République démocratique du Congo, le Mozambique ou encore les pays du Sahel.
Tant de situations dramatiques, condamnées hebdomadairement par le Pape François, mais dont les appels pour la paix peinent parfois à trouver un écho. «Peut-on considérer sa démarche comme dérisoire parce qu¡¯impuissante?», s¡¯est alors interrogé le diplomate du Vatican devant le corps ecclésial monégasque, avant de rappeler l¡¯importance de redonner aux conflits «une dimension humaine». «L¡¯essentiel ne réside pas dans l¡¯efficacité immédiate de ces appels, mais dans l¡¯acte même de nommer les guerres et les conflits, afin qu¡¯ils ne sombrent pas dans l¡¯oubli et que les victimes puissent bénéficier d¡¯une attention et d¡¯une solidarité mondiale», a-t-il souligné.
Rendre compte des destins brisés qui se cachent derrière les statistiques s¡¯applique également aux défis migratoires auxquels fait face la Mare Nostrum, qui borde la principauté de Monaco. Le Secrétaire pour les relations avec les États et les organisations internationales a poursuivi en rappelant que si l¡¯hospitalité devait être «fondée sur le respect de nos lois et de nos équilibres sociaux et culturels», elle ne pouvait faire oublier «un impératif fondamental», celui de «collaborer avec les pays de départ pour permettre à leurs habitants de vivre dignement sur leur terre, en citoyens libres et épanouis». «Une nation, une culture, qui perd la faculté de s¡¯ouvrir à la dimension transcendante de la dignité de la vie risque non seulement de perdre son âme, mais aussi son humanité», a-t-il martelé.
Une diplomatie de l¡¯espérance et de la miséricorde
À défaut de faire taire les armes, la diplomatie vaticane doit être «une voix d¡¯espérance», «un vecteur de solidarité et une force d¡¯action morale», offrant ainsi «un réconfort aux populations en détresse», a poursuivi Mgr Gallagher. Rappelant les relations diplomatiques qu¡¯entretient le Saint-Siège avec 184 États, l¡¯évêque a dressé les contours de l¡¯action vaticane, visant avant tout «à protéger la vie et la dignité de chaque être humain en diffusant un socle moral universel au service du bien commun». La résolution des conflits passe, selon le Secrétaire pour les relations avec les États, par «la création de réseaux, l¡¯encouragement au dialogue même entre belligérants, quels qu¡¯ils soient, et par des efforts pour résoudre ces crises sans jamais humilier les vaincus, afin de poser les fondations d¡¯une paix véritablement juste et durable». Une logique de la rencontre, en cette année jubilaire, souhaitée par le Saint-Père lors dernier. Le dialogue, «y compris avec les interlocuteurs considérés comme les plus ¡°gênants¡±», représente «le seul moyen de briser les chaînes de la haine et de la vengeance qui emprisonnent».
Mgr Gallagher a conclu son discours en soulignant l'importance du rôle de l¡¯Église locale, «qui relaie les préoccupations des communautés, tout en contribuant à diffuser les valeurs fondamentales de paix et de dignité humaine». «Que vous soyez prêtres, diacres ou responsables des services diocésains, soyez à votre niveau ce levain dans la pâte humaine où ¡°amour et vérité se rencontrent, justice et paix s¡¯embrassent¡°» (Ps 84, 11), a-t-il déclaré.
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