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De nombreux pèlerins reportent leur voyage à Jérusalem en raison de la situation, alors que «les habitants de la Terre Sainte continuent à souffrir et mourir». Ce vendredi 8 mars, le cardinal Claudio Gugerotti, préfet du dicastère pour les Églises Orientales, exhorte les fidèles à répondre cette année encore à l'appel lancé en vue de la Collecte pontificale pour la Terre Sainte, qui aura lieu Vendredi Saint, afin que les personnes qui n'ont jamais manqué de la «proximité» du Pape François, ressentent «la solidarité chaleureuse de l'Église».

Depuis ses origines, l’Église a «sans cesse cultivé et avec passion la solidarité avec sa sÅ“ur Jérusalem», et une fois encore les fidèles sont invités à prendre part à «ce geste ecclésial», remontant à la fin du Moyen-Âge. Une tradition qui se révèle essentielle au «travail généreux» des Franciscains de la Custodie de Terre Sainte et des Églises orientales, qui prennent soin des Lieux Saints, qui sont les «signes de la mémoire des actions de Jésus», mais aussi des chrétiens «pierres vivantes de Terre Sainte». Et ce, précise le préfet, «malgré mille tragédies et difficultés, souvent causées par l'égoïsme des grands de ce monde».

Aider les Chrétiens à rester

Le grondement des armes porteuses de mort résonne dans le monde entier, il n'y a pas de répit en vue, et nombre de chrétiens de Terre Sainte «n'en peuvent plus et abandonnent les lieux où leurs pères et leurs mères ont témoigné de l'Évangile». Ils fuient parce qu’ils n’ont plus d’espoir. Et ce drame, poursuit le cardinal Gugerotti, est également une réalité en Irak, Syrie, au Liban et dans «tant d'autres terres». Leur cri ne doit pas rester lettre-morte.

Les dons récoltés lors de la prochaine collecte permettrons au Pape de «soutenir les Églises locales pour qu'elles trouvent de nouvelles voies, des lieux d’habitation, du travail, des formations  scolaires et professionnelles» à ces chrétiens de Terre Sainte. Car, s’ils partent, «si à Jérusalem et en Palestine, ils abandonnent leurs petits commerces destinés aux pèlerins qui ne s'y rendent plus, l'Orient perdra une partie de son âme, peut-être pour toujours», estime le préfet.

Un soutien à la formation et aux activités pastorales 

Aujourd’hui, la collecte pour la Terre Sainte est «la principale source de subsistance pour la vie qui se déroule autour des Lieux Saints, et l'instrument que l'Église s'est donné pour soutenir les communautés ecclésiales au Moyen-Orient», écrit le dicastère dans une note.

Au total, les dons reçus en 2023 ont atteint 6 571 893,96 euros. Cet argent sert à la formation, aussi à Rome, de séminaristes, prêtres, religieux et religieuses des Églises orientales, ainsi qu’aux structures qui les accueillent, comme l’Institut pontifical oriental. En Terre Sainte, les écoles du Patriarcat latin et l’Université Bethléem où sont inscrits 3 300 jeunes, musulmans et chrétiens, sont également soutenues. Plus de 1,2 million d’euros ont permis des activités éducatives, sociales et sanitaires, ou le maintien de structures pastorales dans les territoires de Jérusalem, de Palestine, d'Israël, de Jordanie, de Chypre, de Syrie, du Liban, d'Égypte, d'Éthiopie, d'Érythrée, de Turquie, d'Iran et d'Irak.

Aides post-séisme en Turquie et en Syrie

De l’argent a également été débloqué l’an dernier pour faire face aux situations d’urgence, pour aider par exemple les populations meurtries par le tremblement de terre du 6 février 2023. En Turquie, le dicastère apporte son soutien aux évêques et à Caritas, unis pour reconstruire des maisons familiales ou religieuses et restaurer des Églises. En Syrie, 7 000 personnes ont bénéficié et bénéficient d’un projet porté par le «comité d’urgence des Églises de Syrie», pour un budget d’un million de dollars. Le dicastère y a contribué à hauteur de 600 000 dollars.

Un projet à Gaza ou en Cisjordanie

Enfin, «le déclenchement de la guerre à Gaza, après les événements du 7 octobre dernier, a paralysé la Terre Sainte. Le manque de pèlerins et de touristes a mis en difficulté des milliers de familles», signale le dicastère qui «suit l'évolution de la situation, en manifestant sa proximité à travers la Délégation apostolique à Jérusalem, le Patriarcat latin et la Custodie de Terre Sainte».

Face à la situation dramatique que vivent les habitants de Terre Sainte, en particulier dans les zones de conflit, le Pape François a l'intention de «mettre en Å“uvre un projet à but humanitaire à Gaza ou en Cisjordanie qui pourrait aider la population à retrouver une vie plus digne et qui pourrait créer des opportunités d'emploi, une fois la guerre terminée», conclut la note du dicastère. Le projet pourrait être réalisé grâce aux offrandes des fidèles du monde entier, lors de la Collecte pour la Terre Sainte.