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Michele Raviart - Cité du Vatican

Les mots de l'Eucharistie résonnent différemment dans le lieu de la mort et de la résurrection du Christ. Les prières adressées au Seigneur, «délivre-nous du mal», «je te laisse la paix je te donne ma paix» prennent un sens différent quand à quelques kilomètres de là, des milliers de personnes meurent et souffrent en permanence. C'est ce qu'a souligné le cardinal aumônier Konrad Krajewski, venu en Terre Sainte pour apporter la proximité du Pape et qui, samedi 23 décembre à l'aube, a concélébré avec le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, la sainte messe dans la basilique du Saint-Sépulcre. Après l'invocation pour la paix, «nous sommes restés longtemps en silence», a-t-il déclaré aux médias du Vatican, «un silence qui parle, parce que nous demandons cette paix. Nous implorons cette paix. Nous crions pour cette paix, dans le monde entier et ici en Terre Sainte».

L'unité de sang entre les Eglises

Après la messe, les deux cardinaux ont rencontré les frères qui gèrent le Saint-Sépulcre, puis se sont rendus à pied au patriarcat grec orthodoxe, tout proche, où ils ont rencontré Théophile III pour discuter des moyens d'aider ensemble les personnes les plus démunies, en particulier celles de Gaza. «Nous avons été témoins d'une véritable unité de sang entre les Églises, comme le dit le Pape François», a répété le cardinal Krajewski, «dans la volonté d'aider ensemble les personnes dans le besoin. Gaza est si proche, mais nous ne pouvons pas aider. Il n'y a pas d'eau, pas d'électricité. Il y a tant de blessés qui ne peuvent pas être transportés pour être soignés».

Le cardinal Krajewsky avec une famille de Jérusalem.

Appel avec Gaza

La matinée s'est poursuivie par une visite, en compagnie des travailleurs de la Caritas du Patriarcat latin, à des familles vulnerables du centre de Jérusalem, dont certaines sont logées gratuitement dans des appartements appartenant à la Custodie de Terre Sainte et au Patriarcat.

Après avoir essayé, toute la journée, de contacter la bande de Gaza, le cardinal Krajewski, accompagné du curé de Gaza, le père Gabriel Romanelli, a pu s'entretenir pendant 15 minutes par appel vidéo avec le père Giuseppe, le curé adjoint qui réside dans la paroisse et qui a été appelé au téléphone à plusieurs reprises par le Pape François ces derniers temps. «Ils sont pleins d'espoir même dans cette situation qui est vraiment très difficile à décrire», raconte l鈥檃umônier. Le père Giuseppe a confirmé que les habitants de Gaza ont faim, que l'eau n'est pas potable, qu'il y a de nombreux blessés.

La journée du cardinal Krajewski s'est achevée par un long moment de prière au Cénacle, où est née l'Eucharistie.«Prier dans ces lieux saints, être avec les gens et montrer la proximité du Saint-Père, tel est le but de cette mission», a souligné le cardinal, qui se rend, dimanche 24 décembre, à Bethléem pour préparer les célébrations de Noël.