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Salvatore Cernuzio - Cité du Vatican

A Bethléem, lieu même de la naissance du Sauveur, ce lundi 25 décembre, le cardinal Konrad Krajewski a rencontré des personnes habillées en tenue de fête, avec des hommes en costume-cravate et des femmes en vêtements blancs, prêts à chanter «jusqu'au ciel», à remercier le Seigneur malgré tout et à exprimer la forte espérance que «cette guerre se terminera bientôt».

Des scènes qui ont étonné le cardinal lui-même. L鈥檃umônier du Pape s鈥檈st dit ému par la foi de ces chrétiens, ainsi que par le regard d'espérance porté par le groupe de proches des habitants de Gaza, rencontrés avec le patriarche Pierbattista Pizzaballa, avant le déjeuner de Noël organisé par la communauté franciscaine. «Lorsque cette maudite guerre prendra fin, nous devrons donc être prêts à aider ceux qui veulent rester et ceux qui veulent partir. Il faut penser aux maisons préfabriquées, réparer les écoles, par exemple, car sans école, comment les enfants peuvent-ils rester?». Ces personnes, commente le cardinal, «vivent avec l'espoir que cette guerre doit cesser et  incarnent l'Évangile dans lequel Jésus nous invite à mettre Dieu en premier et ensuite notre prochain».

L'aide de la Jordanie, une bénédiction

Le cardinal polonais tient à saluer l'aide reçue la veille grâce au roi Abdallah II de Jordanie qui a envoyé, par hélicoptère, des médicaments et de l'aide pour la population de Gaza: «Tant de pays n'ont rien fait, mais le roi d'un petit pays a réussi à le faire».

Procession dans la vieille ville de Bethléem, le 24 décembre 2023.

La nouvelle de l'arrivée des médicaments est arrivée dans la soirée du 24 décembre alors que le cardinal dînait avec le patriarche latin, Pierbattista Pizzaballa, des membres de la communauté franciscaine locale, des autorités palestiniennes et des collaborateurs du Sanctuaire qui, immédiatement après, ont participé à une procession nocturne du siège du Patriarcat à la basilique et à la Grotte de la Nativité, «Une procession désordonnée, les gens sont sortis de leurs maisons et de leurs magasins pour saluer le patriarche qui est venu au nom de Jésus. Il était difficile de se déplacer, on aurait dit Porta Portese (un marché populaire romain, nldr)», commente l鈥檃umônier apostolique.

Comprendre comment aider

Le cardinal polonais profite de ces moments de convivialité pour mettre en place l'aide du Dicastère pour le service de la charité qu'il dirige: «Nous devons comprendre comment nous pouvons nous déplacer pour aider ces gens, organiser quelque chose au niveau international pour les soutenir. Cela donne déjà de l'espoir pour Noël».

Konrad Krajewski a également parlé d'espoir dans sa salutation à la fin de la messe de Noël célébrée en arabe, ce lundi 25 décembre à 10 heures, par Mgr Pizzaballa, «Tout était plein, il y avait donc au moins 2 000 personnes, tout le peuple de Bethléem. Ici, environ 150 000 personnes ont perdu leur emploi parce que Bethléem est encerclée, les gens ne peuvent pas sortir et, par conséquent, ceux qui travaillaient à l'extérieur ont perdu leur emploi. Malgré cela, ils sont venus célébrer la naissance de Jésus et l'espoir que tout cela prendra fin. Il y avait beaucoup de jeunes, bien habillés, des femmes avec une touche de blanc, des hommes en costume-cravate. Cela en disait déjà long: quelle grande fête nous célébrons! Et puis les chants, avec des voix très fortes, semblaient s'élever vers le ciel et le Seigneur.»

Immédiatement après la messe, raconte l'aumônier, «nous sommes sortis avec le patriarche de la basilique et nous avons salué tous les gens qui étaient venus célébrer la naissance de Jésus. Ils étaient 2 000 ! J'ai salué toutes ces personnes au nom du Saint-Père». Toujours à cette occasion, de nombreuses personnes ont «remercié le Pape lorsque je leur ai transmis ses salutations. On a applaudi le Pape François qui ne les a jamais abandonnés, qui se fait toujours proche, qui souffre comme eux».