Synodalité: «Il ne faut pas avoir peur», selon Mgr Roger Anoumou
Innocent Adovi et Françoise Namien - Cité du Vatican
«N'ayons pas peur; Dieu est avec nous. L’Église n'ira jamais à la dérive». Ainsi Mgr Coffi Roger Anoumou, évêque de Lokossa au Bénin, appelle à la sérénité au sortir de l’assemblée synodale sur la synodalité.
Dieu n’abandonnera jamais son Église
Face aux nombreuses inquiétudes suscités par ce rassemblement, il s’est voulu rassurant estimant que «Dieu n'abandonnera jamais son Église» et ajoutant: «C'est vrai lors des débats, surtout pendant les interventions libres, il y a des échos de certaines réalités qu'on entendait». Dans ces propos, il apparaît que certaines Églises notamment africaines ont pris une vive conscience de la nécessité de veiller. Par exemple, l'évêque explique: «Nous, en Afrique, avons quand même la foi, nous avons notre anthropologie qui respecte le mariage et qui respecte l'union entre un homme et une femme, fondement de la famille que nous ne pouvons pas brader. Nous ne pouvons pas biaiser cela avec notre foi». En dehors de l’invitation à la confiance, il revient sur les trois points essentiels du rapport de synthèse de ce synode.
Le ministère de l’évêque
Le premier sujet regarde le ministère de l’évêque comme un service du peuple de Dieu. «Le pouvoir de l'évêque est un pouvoir de service. Ce n'est pas un pouvoir pour écraser qui que ce soit». Avec l’aide de ses premiers collaborateurs que sont les prêtres, «l'évêque est là pour servir comme un père qui est au service de la famille». Par rapport aux abus, les participants au synode ont fait «remarquer qu'un père qui doit dénoncer ou bien amener à la justice son fils qui est fautif en termes d'abus, c'est un peu difficile». Mais sur ce sujet comme tant d’autres, la réflexion se poursuit.
Tous baptisés, tous missionnaires !
Le second point est celui de la mission. «Tous baptisés, tous missionnaires». En partant toujours du Christ, qui est la référence, «il y a un travail de coresponsabilité». Autrement dit, d’une part, «nous n'allons pas en notre nom évangéliser le monde, mais bien au nom du Christ». D’autre part, il est erroné de penser que la mission échoit seulement aux évêques et aux prêtres. C’est l’affaire de tous. Sur ce sujet, Mgr Anoumou remarque que le synode a salué la bravoure et le rôle déterminant des catéchistes. Ils sont les pionniers et les piliers de tant de communautés et vont souvent là où prêtres et évêques ne réussissent pas à aller. A leur instar, tous les laïcs sont invités à prendre leur part de la mission en servant de relais dans le monde.
L’engagement des chrétiens dans la politique
Le dernier thème que relève l’évêque est l'engagement des croyants en politique au service du bien commun. Il déclare que «le monde tel qu'il est aujourd'hui a besoin de témoins. Donc les chrétiens ne peuvent pas rester les bras croisés pour penser que la politique n'est pas leur affaire». Le synode invite les chrétiens à s’engager dans le milieu politique mais «comme des gens qui veulent servir le bien commun, des personnes qui font la différence, qui apportent la lumière du Saint Esprit dans ce milieu qui a aussi besoin d'être évangélisé». D’autres questions importantes ont été abordées à savoir l’attention aux pauvres, aux migrants et différents thèmes liés à la vie de l’Église en général.
En attendant octobre 2024, vulgarisation et écoute
En diffusant le rapport de synthèse, les participants au synode ont voulu se mettre de nouveau à «l'écoute des commentaires, des réactions qui émaneront du peuple de Dieu». Tout cela sera répercuté à la seconde session du synode prévue pour octobre 2024. Dans cette optique, les représentants de l’Afrique projettent déjà de se rencontrer à Addis Abeba en Éthiopie, juste après Pâques, pour commencer à faire le point. En attendant, l’urgence est à la vulgarisation du rapport. Mgr Anoumou a insisté sur le fait qu’il «faudra vraiment faire connaître ce rapport, Å“uvrer à sa large diffusion à travers les médias, les ondes, à travers aussi les rencontres dans les paroisses, dans les petits groupes. Il faut que le message aille partout. C'est un rapport qui doit parvenir à tous». En tant que délégué au synode, telle est la principale mission à laquelle il se sent appelé et compte s’atteler en rentrant dans son pays.
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