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Le cardinal Pietro Parolin à la Grégorienne pour une conférence sur le pape Jean-Paul Ier. Le cardinal Pietro Parolin à la Grégorienne pour une conférence sur le pape Jean-Paul Ier.  

Éduquer pour éviter la violence contre les femmes

En marge d'une conférence sur le pape Jean-Paul Ier à l'Université pontificale grégorienne, le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin a répondu aux questions des journalistes sur l'actualité. Il est entre autres revenu vendredi 24 novembre sur la violence contre les femmes, le rôle du Գ-è pour les solutions internationales à la crise climatique, la guerre à nouveau, et «l'équidistance» du Pape qui n'est rien d'autre que la proximité avec la douleur de chacun.

Salvatore Cernuzio – Cité du Vatican

Lors de cette troisième journée consécutive, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, s'est entretenu avec des journalistes abordant des sujets d'actualité, tout en apportant des éclaircissements et des pistes de réflexion.

L'éducation pour lutter contre la violence à l'égard des femmes

À l'Université pontificale grégorienne, au cours de la conférence sur le pape Jean-Paul Ier organisée par la Fondation vaticane Jean-Paul Ier dont il est le président, le cardinal Pietro Parolin a répondu à une question sur le drame du féminicide. Un thème d'une actualité brûlante après le meurtre brutal de la jeune italienne Giulia Cecchettin, qui sera au centre de la manifestation contre la violence envers les femmes, samedi 25 novembre, journée dédiée précisément à ce thème, au Cirque Maxime de Rome.

Le secrétaire d’État du Saint-Siège a fait écho aux paroles du Pape qui, lors d'une audience avec les fédérations de médias catholiques, a exhorté les jeunes à «cultiver des relations saines». «Nous devons insister sur l'éducation», a-t-il déclaré. «Quand le Pape parle d'éducation, il parle d'éduquer surtout les nouvelles générations à dépasser une mentalité qui peut éventuellement conduire à ces actes tragiques, vraiment tragiques, et à établir une culture du respect». Il y a un réel besoin - a souligné le cardinal - d'un grand travail de synergie de la part de tous les organismes éducatifs, en particulier ceux qui vont dans la même direction et n'envoient pas de messages contradictoires, dans le sens d'un renforcement des valeurs à la base de la coexistence civile et aussi du rapport entre les sexes.

Là où il y a des gens qui souffrent, le Pape est là

Interrogé ensuite sur la question des critiques formulées le 23 novembre par les rabbins italiens à l'encontre du Saint-Père et de certains de ses propos concernant le conflit au Proche-Orient, le cardinal est revenu sur ce point: «Il ne s'agit pas d'une équidistance, mais d'un partage de la douleur de tous. "J'insiste sur ce point: c'est un point de vue humain, humanitaire, le Pape est présent et proche de tous ceux qui souffrent. Cela ne veut pas dire ne pas reconnaître qu'il y a des diversités, des distinctions, mais cela veut dire que lorsque les gens souffrent, le Pape est là», a-t-il précisé.

Le pardon pour "briser le cycle" de la violence

Dans un contexte où diverses formes de violence semblent prévaloir, le cardinal Pietro Parolin, a exhorté «à cultiver toute une série de vertus qui nous permettent de répondre pacifiquement à ces provocations». En premier lieu, le pardon: «Sans pardon, on ne peut pas avancer, seule la loi de la vengeance s'applique. Et le cycle ne se referme jamais. Je comprends que le pardon n'est pas facile, nous en faisons l'expérience nous-mêmes», a-t-il admis, «mais si l'on a le courage, si l'on a le courage de briser ce cycle, quelque chose de nouveau se produira vraiment dans le monde».

L'autorité est un service

Rappelant les paroles d'Alessandro Manzoni citées par le pape Jean-Paul Ier dans son ouvrage “Illustrissimi”, le cardinal a réitéré que «toute autorité est un service envers autrui, car sinon elle devient un exercice despotique du pouvoir, donc si quelqu'un est placé au-dessus des autres parce qu'il occupe des postes de responsabilité, il doit vivre cela non par intérêt personnel, non pas pour obtenir des résultats personnels de diverses natures, mais en se mettant vraiment au service des autres». C'est ce que réaffirme la doctrine sociale de l'Église: «La politique est un service au bien commun. Et cela vaut pour les prêtres, pour les évêques, et aussi pour le Pape», a précisé le secrétaire d'État.

Le Pape à la Cop28

Pour terminer, le cardinal Parolin a répondu aux questions sur les futurs voyages du Pape. Il a affirmé «ne pas être au courant qu'il y a des projets de visite» dans la bande de Gaza; s'il a reçu une invitation, «ce sera lui, le Pape, qui considérera, réfléchira et décidera de ce qu'il faut faire, mais je ne crois pas qu'il s'agisse d'une initiative qui vienne de lui». En revanche, le cardinal Parolin a tenu à souligner que le voyage imminent du Souverain pontife à Dubaï pour la Cop28 constituera une nouvelle contribution à l'engagement du Saint-Siège en faveur d'un traitement «sérieux et approfondi» de la question du climat.

«Depuis Laudato Si', le Saint-Siège a déployé de grands efforts pour sensibiliser le public au problème et aux solutions à y apporter», a-t-il rappelé. «Le Saint-Siège n'offre pas de solutions techniques, ce n'est pas sa tâche, il n'a pas les moyens, mais il peut être une conscience morale sur cette question et sur beaucoup d'autres pour la communauté internationale et insister pour qu'il y ait une attention et que des solutions soient recherchées au niveau international

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25 novembre 2023, 11:35