ҽ

Dessin de Benzi Brofman sur un mur de Haifa, pour demander le retour des otages. Dessin de Benzi Brofman sur un mur de Haifa, pour demander le retour des otages. 

Cardinal Parolin: face à l'escalade au Moyen-Orient, il faut penser aux enfants

En marge d'une rencontre dans les salons de la mairie de Rome, le cardinal secrétaire d'État réitère la position du Saint-Siège: «Deux peuples, deux États, seule solution pour un avenir pacifique»; et que des efforts sont en cours en vue d'une éventuelle rencontre entre le Pape et les familles des otages israéliens. Il assure aussi la poursuite de l'action humanitaire du Saint-Siège en faveur de l'Ukraine.

Pope

Deux peuples, deux États. Telle a toujours été et continue d'être la position du Saint-Siège à l'égard d'Israël et de la Palestine, ainsi que «la seule solution viable qui puisse assurer un avenir de paix et de proximité sereine, à travers un dialogue direct entre les deux parties». C'est ce qu'a affirmé le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican, qui a demandé au monde de se tourner avant tout vers les enfants victimes de ce nouveau conflit: «Nous pensons aux enfants qui ont été hapés par le Hamas, mais aussi aux nombreux enfants qui meurent sous les bombes à Gaza. L'appel est surtout pour eux, pour prendre en compte leur innocence, leur avenir».

Le cardinal s'est exprimé vendredi 27 octobre en marge d’une rencontre dédiée au cardinal Achille Silvestrini au Capitole, la mairie de Rome. Interrogé par les journalistes, le secrétaire d'État a réitéré la pleine volonté du Saint-Siège de contribuer à une solution pacifique pour le Moyen-Orient, marqué par les tensions et la violence: «Nous ferons tout ce qui peut être fait, le Pape est très disponible à cet égard», a-t-il affirmé. Devant les micros et les caméras, il relance ensuite l'appel réitéré à plusieurs reprises par le Saint-Père en ces temps de guerre: «L'appel pour que les raisons de la paix l'emportent sur la violence et la guerre», mais «aussi l'appel pour la libération des otages et ensuite pour la crise humanitaire à Gaza». «Ce sont les deux axes sur lesquels se concentre l'action du Saint-Siège», a souligné Pietro Parolin, expliquant qu'à l'heure actuelle, il n'y a «pas beaucoup d'espace» pour une médiation du Saint-Siège. «Il y a cependant la possibilité sur le terrain - avec la présence de l'Église locale, à travers le Patriarcat latin de Jérusalem - qu'il y ait un certain dialogue et un échange de messages. C'est plutôt de ce côté que l'on tente quelque chose».

Le Saint-Siège contraire à l'intervention terrestre

Quant à l'éventuelle invasion terrestre dans la bande de Gaza, le cardinal exprime l'espoir qu'il n'y aura pas d'aggravation de la situation et qu'elle pourra être résolue autrement. «Je crois, ajoute-t-il, que cela est très lié à la question de la libération des otages. Si le problème des otages pouvait être résolu, il serait probablement moins urgent d'entreprendre une action terrestre». Au sujet des otages, le cardinal Parolin - en réponse à la question sur une rencontre du Pape avec les familles des personnes enlevées par le Hamas - explique: «Nous y pensons, nous avons vu qu'ils sont ici et qu'ils ont été reçus au niveau des institutions en Italie, une décision définitive n'a pas encore été prise pour nous, mais je crois que d'ici la fin de la journée, ce sera fait». 

Le cardinal n'a pas fait de déclaration sur l'appel téléphonique d'hier du président turc Erdogān au Pape («Je ne suis pas au courant du contenu»); tandis que sur la conversation téléphonique du 22 octobre entre François et le président américain Joe Biden, il dit: «Nous pensons que les États-Unis peuvent également jouer un rôle important dans cette affaire. Le Pape a répété quelle était la position du Saint-Siège à l'égard de Joe Biden, et il a été écouté parce que le président Biden lui-même - d'après ce que j'ai entendu - est préoccupé par une éventuelle escalade et espère que les choses ne s'aggraveront pas». D'autres contacts avec d'autres dirigeants internationaux ne sont pas exclus: «Nous évaluerons au jour le jour en fonction de l'évolution de la situation».

Ne pas oublier l'Ukraine

Enfin, le cardinal Parolin n'oublie pas l'Ukraine et «la tragédie» de la population qui est en guerre depuis environ deux ans. «Aujourd'hui, l'Ukraine est un peu passée au second plan, mais nous continuons certainement à travailler sur ce sujet également», assure-t-il. «Nous continuons à travailler en particulier sur l'aspect humanitaire. Une réunion des conseillers politiques sur la plate-forme de paix du président Zelensky se tiendra à Malte les 28 et 29 octobre Le nonce y participera. J'ai fait une vidéo hier pour dire que nous continuons à prêter attention à la tragédie de l'Ukraine et à la nécessité d'impliquer tout le monde pour trouver une solution».

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

27 octobre 2023, 10:56