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Assemblée du synode des éêܱ en 2019 Assemblée du synode des éêܱ en 2019 

Le Synode, histoire et visages d'une institution

L'évolution de l'assemblée épiscopale, de l'idée initiale de Paul VI il y a 60 ans à la nouvelle conception de François, jusqu'à la prochaine assemblée d'octobre.

Giacomo Costa sj – Cité du Vatican

Le Synode des évêques est né en 1965 à l'initiative de Paul VI qui, dans le Motu proprio Apostolica sollicitudo, le définit comme «un conseil permanent d'évêques pour l'Église universelle». Il met ainsi en œuvre une demande formulée par le Concile qui arrivait presque à son terme, en particulier lors du débat sur la collégialité. Dès cette époque, Paul VI était conscient que le Synode évoluerait au fil du temps. En effet, dans le Motu proprio, il écrivait: «Comme toute institution humaine, elle se perfectionnera avec le temps».

L'évolution du Synode est allée de pair avec la réception progressive du Concile, en particulier la vision ecclésiologique dans laquelle s'enracine la relation entre le peuple de Dieu, le collège des évêques et l'évêque de Rome. Le Pape François a exprimé cette dimension synodale constitutive de l'Église à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'institution du Synode en 2015: «Une Église synodale est une Église de l'écoute, [...] une écoute réciproque dans laquelle chacun a quelque chose à apprendre. Peuple fidèle, collège des évêques et évêque de Rome: l'un à l'écoute de l'autre ; et tous à l'écoute de l'Esprit Saint».

"Pour une Église synodale", 2021-2024

En 2018, la constitution apostolique Episcopalis communio va dans le sens du perfectionnement du Synode: d'un événement ponctuel - une assemblée d'évêques consacrée à traiter une question - elle le transforme en un processus articulé en différentes étapes, auquel toute l'Église et toute personne dans l'Église est invitée à participer. C'est sur cette base renouvelée qu’a été conçu le processus du Synode qui s’étale sur trois années, de 2021 à 2024, intitulé “Pour une Église synodale. Communion, participation, mission”. Ceci explique son articulation, beaucoup plus complexe que celle des synodes précédents.

Tout d'abord, la constitution a prévu une longue phase de consultation et d'écoute du Peuple de Dieu dans toutes les Églises du monde, qui s'est déroulée en plusieurs étapes: initiée au niveau local (paroissial puis diocésain), elle s'est poursuivie au niveau des conférences épiscopales nationales et s'est achevée au niveau continental. Dans ce processus, l'écoute est devenue une occasion de rencontre et de dialogue, à l'intérieur de chaque Église locale et entre elles, en particulier celles qui appartiennent à la même région, ainsi qu'au niveau de l'Église universelle, grâce également aux stimulations du document préparatoire et du document de travail pour l'étape continentale préparés par le Secrétariat général du Synode. Le document de travail plus spécifiquement, a été rédigé sur la base des éléments recueillis à partir de l'écoute du peuple de Dieu.

La dynamique ecclésiale au niveau continental, sur laquelle ce Synode met fortement l'accent, trouve également son inspiration dans le Concile, en particulier dans le décret Ad gentes, qui affirme au n° 22 : «Il faut donc souhaiter, – bien plus, il convient tout à fait –, que les conférences épiscopales, dans le cadre de chaque grand territoire socioculturel, s’unissent de telle manière qu’elles puissent, en plein accord et en mettant en commun leurs avis, poursuivre ce propos d’adaptation».

Trois quarts du Synode composé d'évêques

La phase de discernement, tâche qui incombe en premier lieu aux pasteurs, accentue également son caractère processuel, grâce au fait que la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques se déroulera en deux sessions, espacées dans le temps, pour les études approfondies appropriées et surtout pour interpeler une seconde fois le Peuple de Dieu. La plus grande articulation du processus ne peut manquer de se refléter dans la composition de l'Assemblée synodale. Elle conserve son caractère épiscopal fondamental, puisque les trois quarts de ses membres sont des évêques. À eux s'ajoutent des prêtres et des diacres, des religieux et des religieuses, des laïcs et des laïques, choisis parmi les plus intensément engagés dans les différentes étapes du processus synodal. Leur tâche consiste précisément à apporter à l'assemblée, chargée du discernement, le témoignage et la mémoire de la richesse de ce processus.

 

(Le père jésuite Giacomo Costa est consultant auprès du Secrétariat général du Synode)

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28 septembre 2023, 08:49