Au Vatican, les ¨¦v¨ºques de France affinent leur approche contre les abus
Jean Charles Putzolu ¨C Cité du Vatican
Les évêques de France ont achevé vendredi 7 juillet au Vatican une troisième et dernière session de travail sur la gestion des abus sexuels dans l¡¯Église. Les deux sessions précédentes s¡¯étaient déroulées en février et en mai. Souhaitées par les évêques, elles ont permis d¡¯alterner des travaux en petits groupes consacrés à l¡¯étude de cas pratiques, et des rencontres au sein des dicastères pour les évêques et pour la Doctrine de la foi. Ainsi, les questions soulevées en groupe ont pu être soumises aux responsables de la Curie Romaine.
Pour Mgr Thibault Verny, archevêque de Chambéry, président du Conseil de prévention et de lutte contre la pédophilie de la Conférence épiscopale, «la démarche de l'Église de France est de venir en visiteur auprès de la Curie romaine pour relire les pratiques à la lumière des indications des documents issus de la Curie».
Au cours de leurs rencontres, les évêques ont pu soulever leurs questions autour de deux principaux documents: le «» avec les membres du dicastère pour la Doctrine de la Foi, et le Motu Proprio du Pape François «» avec les représentants du Dicastère pour les Évêques.
Des études de cas menées entre évêques
«Nous avons privilégié des groupes à taille limitée pour permettre des discussions entre les évêques d'abord, et avoir une approche dynamique lors des rencontres dans les dicastères», explique Mgr Thibault Verny. «Nous avons eu des études de cas en petits groupes. Ils ont été discutés entre évêques, et nous avons pu faire remonter les questions, les interrogations que cela soulevait». L¡¯archevêque de Chambéry note avec satisfaction que ces travaux de groupe, autour de dossiers concrets mais anonymisés, ont permis de «confronter les expériences». Par ailleurs, les rencontres directes avec les officiaux des différents dicastères facilitent les échanges: «il y a une insistance de la part des dicastères qui nous disent qu¡¯ils sont au service des évêques, et que nous ne devons pas hésiter à les contacter pour poser nos questions», poursuit Mgr Verny, se disant sensible à «la disponibilité de la Curie et à l'importance des relations personnelles».
Une dynamique destinée à être poursuivie
Au terme des trois sessions qui ont intéressé la quasi-totalité des évêques de France, Mgr Verny n¡¯envisage pas de «refermer la porte». «Tout ce travail entrepris depuis plusieurs années par la Conférence des évêques est une dynamique qui est enclenchée. Nous sommes tournés vers l'avenir et sans aucun doute, nous sommes à l'écoute de ce qu'il faut encore améliorer ou préciser. C'est certain que nous continuerons cette dynamique pour pouvoir consolider les pratiques, les affiner et poursuivre cet accompagnement en lien avec les dicastères».
Au sein de la Conférence épiscopale de France, le travail de lutte contre les abus progresse, note Mgr Verny, par ailleurs membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs. «Ce que révèle la présence des évêques à Rome, c'est qu'il y a une vraie prise de conscience collective et individuelle des évêques dans leur diocèse pour agir», dit-il, ajoutant le constater personnellement au cours des sessions de formation proposées aux responsables des cellules d'écoute au niveau national. «Il y a vraiment une volonté résolue des évêques pour avancer et pour faire en sorte que l'Église soit une maison toujours plus sûre, et pour restaurer la confiance», conclut-il.
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