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La douleur et la honte du Pape face aux abus sexuels en Bolivie

Le Saint-Père a envoyé une lettre au président de la Bolivie, Luis Arce, en réponse à une lettre du président dans laquelle il exprimait sa préoccupation concernant les cas d'abus sexuels dans le pays. Dans ce texte, rendu public jeudi 15 juin par le chef de l'État, le Souverain pontife fait part de sa totale disponibilité à travailler avec le gouvernement bolivien pour lutter contre les abus.

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Le Pape François a lu la lettre que lui a adressée le 22 mai le président de Bolivie, Luis Arce. Dans cette lettre, le Président lui fait part de sa préoccupation, de son indignation et de son rejet des «événements déplorables qui ont affecté et continuent d'affecter les personnes victimes d'abus sexuels de la part de membres de l'Église». Le Saint-Père est reconnaissant de la clarté et de la déférence du chef d'État dans une lettre datée du 31 mai et publiée par Alberto Arce sur son compte Twitter le jeudi 15 juin.

Dans son message, l'évêque de Rome exprime sa douleur, sa honte et sa consternation. Il est ému et choqué à l'idée des «actions néfastes de ces prêtres». Les ministres de l'Église, dit-il, doivent être les «gardiens» et les «garants du bien et de l'avenir des jeunes générations, et exceller dans la diffusion des attitudes et des sentiments qui ont caractérisé la présence de Jésus parmi les hommes».

François ajoute que «cette question demeure l'un des plus grands défis de l'Église en notre temps». En ce sens, il exprime son «ferme désir de répondre par la promesse de l'entière disponibilité de l'Église à collaborer avec le gouvernement de votre pays».

L'un des plus grands scandales de pédophilie commis par des prêtres catholiques

Les propos du Saint-Père s'inscrivent dans un contexte douloureux pour la Bolivie. Le 30 avril, le journal intime d'un prêtre décédé a été rendu public: il a avoué avoir fait du mal à «beaucoup de gens» et a mentionné jusqu'à 85 victimes. Après la publication de cette affaire, les procureurs départementaux ont reçu 12 autres plaintes, selon la Conférence épiscopale bolivienne (CEB).

Le 24 mai, les évêques de la nation sud-américaine ont annoncé la création d'une commission nationale d'écoute et d'une commission nationale d'enquête pour déterminer les responsabilités et rendre visible ce qui s'est passé dans les affaires de pédophilie. En même temps, ils se sont engagés à travailler à la prévention et à fournir aux familles la certitude que les enfants et les jeunes seront en sécurité dans les milieux ecclésiastiques.

Ils ont également publié un communiqué sur la visite de Mgr Jordi Bertomeu Farnós, fonctionnaire du Dicastère pour la Doctrine de la Foi et spécialiste des questions d'abus sexuels, qui a été lu par le secrétaire général de la Conférence épiscopale bolivienne, CEB, Mgr Giovani Arana, qui était accompagné de María Beysabel Espinoza, responsable de la Pastorale de la Famille. L'objectif de la visite était d'analyser la culture de la prévention des abus et de faire le point sur le travail accompli jusqu'à présent, en recherchant une pastorale attentive aux plus vulnérables.

Dans la note, les évêques s'adressent aux victimes, à leurs familles et à la communauté ecclésiale, reconnaissant qu'au lieu de recevoir la protection et l'attention qu'ils méritaient, «ils ont trouvé une Église sourde à leur souffrance». Les prélats ont souligné que la Conférence épiscopale a travaillé sur la prévention et sur les actions visant à punir les crimes commis, en recherchant la justice qui manque tant aux victimes d'abus.

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18 juin 2023, 15:21