Une note pour vivre l¡¯art de la rencontre avec les autochtones
C¡¯est en s¡¯appuyant sur un extrait de l¡¯encyclique Fratelli tutti que le préfet du dicastère pour la culture et l¡¯éduction commente la note commune sur la ¡°doctrine de la découverte¡°: «il est facile aujourd¡¯hui de céder à la tentation de tourner la page en disant que beaucoup de temps est passé et qu¡¯il faut regarder en avant. Non, pour l¡¯amour de Dieu ! On ne progresse jamais sans mémoire, on n¡¯évolue pas sans une mémoire complète et lumineuse». (Fratelli Tutti, 249).
La mémoire est donc pour le cardinal José Tolentino le point de départ de toute démarche de réconciliation, pour reconnaitre «une association déplorable» avec la doctrine de la découverte, invoquée «par différentes puissances coloniales contre les peuples autochtones dans plusieurs parties du monde pour justifier l'expropriation de leur histoire, la sous-évaluation et l'élimination de leurs cultures».
La doctrine de la découverte répudiée
Le cardinal Tolentino souligne que les bulles pontificales sur lesquelles les puissances coloniales ont appuyé leurs revendications «ne reflétaient pas de manière adéquate l'égalité de dignité et de droit des peuples autochtones». Elles ont par ailleurs été «manipulées» pour justifier «des actes immoraux» perpétrés contre les autochtones. Il précise que «la doctrine de la découverte ne faisait pas partie de l'enseignement de l'Église catholique, et elle est répudiée dans cette note». Le préfet du dicastère pour la culture et l¡¯éducation invite cependant, à la lumière de ces événements, à «rester toujours plus vigilant» pour défendre la dignité de tous les peuples, et à «grandir dans la connaissance et l'appréciation de leurs cultures».
Citant l¡¯encyclique Laudato sì de François, il fait sienne l¡¯invitation à «accorder une attention spéciale aux communautés aborigènes et à leurs traditions culturelles», car «la terre n¡¯est pas pour ces communautés un bien économique, mais un don de Dieu et des ancêtres qui y reposent, un espace sacré avec lequel elles ont besoin d¡¯interagir pour soutenir leur identité et leurs valeurs».
L'art de la rencontre
Le cardinal Tolentino situe la note commune des dicastères pour la culture et l¡¯éducation et pour le Service du développement humain intégral, dans «l'architecture de la réconciliation», un processus dans lequel les gens s'engagent à s'écouter, à se parler et à grandir dans la compréhension mutuelle. «En ce sens, dit-il, les idées qui sous-tendent cette Note sont elles-mêmes le fruit d'un dialogue renouvelé entre l'Église et les peuples autochtones». En écoutant les peuples autochtones, l'Église apprend à comprendre leurs souffrances, passées et présentes, et ses propres lacunes. «Nous devons vivre l'art de la rencontre», conclut Mgr Tolentino.
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