Mus¨¦es du Vatican: un tableau de L¨¦onard de Vinci pr¨ºt¨¦ ¨¤ la France
Claire Riobé ¨C Cité du Vatican
«Saint-Jérome», l¡¯une des ?uvres les plus énigmatiques de Léonard de Vinci, a quitté les collections pontificales pour la France. Depuis ce vendredi 10 juin, le tableau est exposé pour 100 jours au Clos-Lucé, à Amboise, lieu où le célèbre peintre est décédé en 1519. L'oeuvre rejoint ainsi une collection de dix-sept tableaux de l'auteur, déjà exposés dans le chateau de la vallée de la Loire.
Ce prêt exceptionnel des Musées du Vatican intervient trois ans après l¡¯exposition sur la Place Saint-Pierre des ?uvres de De Vinci, à l¡¯occasion du 500e anniversaire de sa mort, en 2019. L'exposition-événement au Clos-Lucé est organisé conjointement par la directrice des musées du Vatican, Barbara Jatta, et le chef du département des arts, Guido Cornini.
À travers des essais et des enquêtes scientifiques, tous deux ont travaillé à retracer l'inachèvement du chef-d'?uvre, son mode d'exécution singulier et son histoire mouvementée. «Le Saint Jérôme, dans le désert de Léonard, est certainement un chef-d¡¯?uvre absolu», considère ainsi Barbara Jatta, «mais aussi une ?uvre qui exalte la spiritualité d¡¯un grand homme et docteur de l¡¯Église».
Une oeuvre inachevée
Le tableau, encore à l¡¯état d¡¯ébauche en certains endroits, est l¡¯une des oeuvres les plus énigmatiques de l¡¯architecte, sculpteur et ingénieur toscan. Peint aux environs de 1480-1490, il fournit de précieux renseignements sur les techniques utilisées par Léonard De Vinci lors de la création de ses ?uvres, explique François Saint-Bris, directeur du Clos Lucé. «On y voit toute l'étendue de la technique picturale de De Vinci : le dessin, la peinture au pinceau, l'esquisse, les pigments, la peinture à l'essuyé, mais aussi la peinture au doigt. Il y a une empreinte digitale qui est très nettement marquée et ça aussi, c'est très émouvant». «Saint-Jérome» participe ainsi à renforcer le voile de fascination qui enveloppe, depuis des siècles, la figure de Léonard De Vinci.
Redécouverte au XIXe siècle
Le commanditaire de «Saint-Jérome» tout comme son destinataire, restent aujourd¡¯hui inconnus. La plus ancienne mention du tableau remonte au début du XIXe siècle, lorsqu'il est mentionné, avec attribution à Léonard, dans le testament de la peintre suisse Angelica Kauffmann. Après la mort cette dernière, on en perdit à nouveau la trace, jusqu'à ce qu'il soit retrouvé par hasard et acheté par l'oncle de Napoléon, le cardinal Joseph Fesch.
Selon la tradition, le cardinal aurait retrouvé l¡¯?uvre divisée en deux parties : celle inférieure dans l'atelier d'un brocanteur romain et celle supérieure, où apparait la tête du saint, chez son cordonnier. Au-delà du récit fictif, le panneau a en fait été coupé en cinq morceaux. À la mort du cardinal, il a été mis aux enchères et vendu plusieurs fois. Il a été identifié, puis acheté par le Pape Pie IX en 1956, pour la pinacothèque du Vatican.
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