Fran?ois: le patrimoine culturel chr¨¦tien, entre protection et nouveaux d¨¦fis
Claire Riobé - Cité du Vatican
Le Congrès sur le charisme et la créativité, organisé ces 4 et 5 mai à Rome, souhaite mettre en lumière la gestion du patrimoine culturel des communautés de vie consacrée. Fruit d'une collaboration entre deux Dicastères de la Curie romaine, la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique et le Conseil pontifical de la culture, il est également co-organisé par différentes universités chrétiennes italiennes.
Depuis quelques années, la Congrégation pour les personnes consacrées a faire part de sa volonté de guider les différents instituts dans la gestion de leurs biens ecclésiastiques, au service de la mission de l'Église. Cette supervision a donné lieu à une série de conférences et de documents d'une grande profondeur doctrinale et de conseils pratiques, afin de promouvoir une conscience plus mûre de la gestion de ces biens.
Un enjeu cher au pontificat de François
La gestion du patrimoine de éclesial est un enjeu cher au pontificat actuel, a tenu à rappeler le Pape François, dans son message aux participants : «Dès le début de mon pontificat, j'ai attiré l'attention sur la gestion des biens temporels de l'Église, dans la conviction que "de même que l'économe fidèle et prudent a la tâche de prendre soin avec soin de ce qui lui a été confié, de même l'Église est consciente de sa responsabilité de protéger et de gérer avec soin ses propres biens».
Les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, en effet, «ont été et continuent d'être des promoteurs de l'art et de la culture au service de la foi». Nombre d'entre-eux ont aujourd'hui le rôle de gardiens d'une partie significative du patrimoine culturel de l'Église et de l'humanité: archives, livres, ?uvres artistiques et liturgiques, bâtiments eux-mêmes. A trel point qu'est possible «de développer un discours presque "théologique" sur le patrimoine culturel, considérant qu'il joue un rôle dans la liturgie sacrée, l'évangélisation et l'exercice de la charité», remarque le Saint-Père.
Vers une gestion transparente des biens
Soulignant la nécessité d'identifier, en premier lieu, «les éléments spécifiques de compréhension de ces biens, afin d'en définir les caractéristiques historiques, spirituelles, théologiques, ecclésiologiques et juridiques», François invite les instituts à promouvoir le catalogage des biens dans leur totalité. Ce catalogage est nécessaire, «pour des raisons de service à la culture, de transparence de gestion et de prudence, compte tenu des milliers de dangers naturels et humains auxquels sont exposés ces fragiles trésors».
Il est également important, a demandé François, «d'aborder les questions liées à la gestion des biens culturels, tant du point de vue de leur durabilité économique que de la contribution qu'ils peuvent apporter à l'évangélisation et à l'approfondissement de la foi».
Le démantèlement du patrimoine, un nouveau défi
Enfin, le Souverain pontife a invité les instituts religieux à mettre l'accent sur la réutilisation de leurs biens immobiliers désaffectés. Ce défi est «une nécessité», face à la diminution rapide du nombre de communautés de vie consacrée, participant au démantèlement du patrimoine chrétien.
Le besoin croissant de lieux pour accueillir les religieux âgés ou malades, et l'accélération des réglementations immobilières, en Europe notamment, doit également pousser les couvents, monastères ou abbayes à s'adapter et réinvestir leur patrimoine immobilier. «Le problème ne doit pas être abordé par des décisions hâtives ou impromptues, mais dans le cadre d'une vision globale et d'une planification prévoyante, et éventuellement en faisant appel à des compétences professionnelles éprouvées», a conclu François dans son message.
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