Le Pape au Premier ministre japonais: posséder l'arme ²Ô³Ü³¦±ôé²¹¾±°ù±ð est inconcevable
Ce mercredi matin 4 mai avant l'audience générale, le Pape François a rencontré le Premier ministre japonais Fumio Kishida, en tournée européenne ces jours-ci. «La rencontre d’une durée d’environ 25 minutes a porté sur les armes nucléaires et sur le fait que leur utilisation et leur possession sont inconcevables», a déclaré aux journalistes le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni.
La question a également été abordée lors d’entretiens ultérieurs à la Secrétairerie d'État. Le dirigeant japonais a rencontré le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'État, et Mgr Paul Richard Gallagher, Secrétaire pour les relations avec les États. L'accent a été mis sur la guerre en Ukraine, soulignant l'urgence du dialogue et de la paix, et espérant un monde sans armes nucléaires. Le contexte plus général du 80e anniversaire des relations diplomatiques bilatérales entre le Japon et le Saint-Siège, marqué par la contribution de l'Église catholique dans de nombreux secteurs de la société japonaise, était également à l'ordre du jour.
Les appels du Pape: il n'y a pas de paix construite sur les armes
À plusieurs reprises, le Pape, suivant les traces de ses prédécesseurs, a indiqué la voie du désarmement et répété combien la possession même d'armes nucléaires est «immorale», combien elle représente une «menace». Il l'avait dit le 10 novembre 2017 en s'adressant aux participants du Symposium international sur le désarmement: «L'existence même des armes nucléaires, a-t-il remarqué à cette occasion, est fonctionnelle à une logique de la peur qui concerne non seulement les parties en conflit, mais l'ensemble de l'espèce humaine. Les relations internationales ne peuvent être dominées par la force militaire, par l'intimidation réciproque, par l'ostentation des arsenaux de guerre». «Les armes de destruction massive, en particulier les armes atomiques, a ajouté le Saint-Père, ne peuvent constituer la base d'une coexistence pacifique entre les membres de la famille humaine, qui doit au contraire s'inspirer d'une éthique de la solidarité».
Discours au Mémorial de la paix d'Hiroshima
Deux ans plus tard, lors de son voyage apostolique au Japon, lors de son discours au Mémorial de la paix à Hiroshima, le 24 novembre 2019, il a rappelé le «crime» de l'utilisation de l'énergie atomique à des fins de guerre «non seulement contre l'homme et sa dignité, mais contre toute possibilité d'avenir dans notre maison commune». «L'utilisation de l'énergie atomique à des fins de guerre est immorale, tout comme la possession d'armes atomiques est immorale». Face au scénario de mort que l'énergie nucléaire a laissé au Japon et s'adressant aux survivants des terribles explosions d'Hiroshima et de Nagasaki en août 1945, François a répété que si nous voulons vraiment construire une société plus juste et plus sûre, nous devons laisser tomber les armes de nos mains: «Les nouvelles générations seront juges de notre défaite si nous avons parlé de paix mais ne l'avons pas réalisée par nos actions parmi les peuples de la terre. Comment pouvons-nous parler de paix tout en construisant de nouvelles et formidables armes de guerre? Comment pouvons-nous parler de paix alors que nous justifions certaines actions illégitimes par des discriminations et des discours de haine?».
Une menace pour l'existence et l'espérance de l'homme
Le Pape avait également évoqué ce sujet à l'occasion du 75e anniversaire du bombardement, le 6 août 2020, puis le 9 janvier 2021 en rencontrant le Corps diplomatique, il avait réitéré «l'horreur que nous, êtres humains, sommes capables de nous infliger à nous-mêmes», exprimant l'espérance que la conscience humaine devienne toujours plus forte face à toute volonté de domination et de destruction, en particulier celle provoquée par des dispositifs au potentiel destructeur aussi élevé. Ils entretiennent non seulement un climat de peur, de méfiance et d'hostilité, mais détruisent également l'espérance.
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