蜜桃交友

, chapitres 165 à 198

165. L鈥檃mour donne toujours vie. C鈥檈st pourquoi, l鈥檃mour conjugal « ne s'achève pas dans le couple [鈥�]. Ainsi les époux, tandis qu'ils se donnent l'un à l'autre, donnent au-delà d'eux-mêmes un être réel, l'enfant, reflet vivant de leur amour, signe permanent de l'unité conjugale et synthèse vivante et indissociable de leur être de père et de mère ». 

Accueillir une nouvelle vie

166. La famille est le lieu non seulement de la procréation mais aussi celui de l鈥檃ccueil de la vie qui arrive comme don de Dieu. Chaque nouvelle vie « nous permet de découvrir la dimension la plus gratuite de l鈥檃mour, qui ne cesse jamais de nous surprendre. C鈥檈st la beauté d鈥�être aimé avant : les enfants sont aimés avant d鈥檃rriver ». Cela reflète pour nous la primauté de l鈥檃mour de Dieu qui prend toujours l鈥檌nitiative, car les enfants « sont aimés avant d鈥檃voir fait quoi que ce soit pour le mériter ». Cependant, « beaucoup d鈥檈nfants sont dès le début rejetés, abandonnés, dérobés de leur propre enfance et de leur avenir. Certains osent dire, presque pour se justifier, que ce fut une erreur de les mettre au monde. C鈥檈st une honte ! [鈥�] Que faisons-nous des déclarations solennelles des droits de l鈥檋omme et des droits de l鈥檈nfant, si nous punissons ensuite les enfants pour les erreurs des adultes ? ». Si un enfant naît dans des circonstances non désirées, les parents ou d鈥檃utres membres de la famille doivent faire tout leur possible pour l鈥檃ccepter comme un don de Dieu et pour assumer la responsabilité de l鈥檃ccueillir avec sincérité et affection. Car « quand il s鈥檃git des enfants qui viennent au monde, aucun sacrifice des adultes ne sera jugé trop coûteux ou trop grand, pour peu qu鈥檌l évite à un enfant de penser qu鈥檌l est une erreur, qu鈥檌l ne vaut rien et d鈥�être abandonné aux blessures de la vie et à l鈥檃rrogance des hommes ». Le don d鈥檜n nouvel enfant que le Seigneur confie à un papa et à une maman commence par l鈥檃ccueil, continue par la protection tout au long de la vie terrestre et a pour destination finale la joie de la vie éternelle. Un regard serein vers l鈥檜ltime accomplissement de la personne humaine rendra les parents encore plus conscients du précieux don qui leur a été confié : en effet, Dieu leur accorde de choisir le nom par lequel il appellera chacun de ses enfants pour l鈥�éternité.

167. Les familles nombreuses sont une joie pour l鈥�Église. En elles, l鈥檃mour exprime sa généreuse fécondité. Ceci n鈥檌mplique pas d鈥檕ublier la saine mise en garde de saint Jean-Paul II, lorsqu鈥檌l expliquait que la paternité responsable n鈥檈st pas une « procréation illimitée ou un manque de conscience de ce qui est engagé dans l'éducation des enfants, mais plutôt la possibilité donnée aux couples d'user de leur liberté inviolable de manière sage et responsable, en prenant en compte les réalités sociales et démographiques aussi bien que leur propre situation et leurs désirs légitimes ». 

L鈥檃mour dans l鈥檃ttente de la grossesse

168. La grossesse est une étape difficile, mais aussi un temps merveilleux. La mère collabore avec Dieu pour que se produise le miracle d鈥檜ne nouvelle vie. La maternité surgit d鈥檜ne « potentialité particulière de l鈥檕rganisme féminin qui, grâce à sa nature créatrice caractéristique, sert à la conception et à la génération de l鈥�être humain ». Chaque femme participe au mystère de la création qui se renouvelle dans la procréation humaine. Comme dit le psaume : « C'est toi qui m'as tissé au ventre de ma mère » (139, 13). Tout enfant qui est formé dans le sein de sa mère est un projet éternel de Dieu le Père et de son amour éternel : « Avant même de te modeler au ventre maternel, je t'ai connu ; avant même que tu sois sorti du sein, je t'ai consacré » (Jr 1, 5). Tout enfant est dans le c艙ur de Dieu, depuis toujours, et au moment où il est conçu, se réalise l鈥�éternel rêve du Créateur. Pensons à ce que vaut cet embryon dès l鈥檌nstant où il est conçu ! Il faut le regarder de ces yeux d鈥檃mour du Père, qui voit au-delà de toute apparence.

 169. La femme enceinte peut participer à ce projet de Dieu en rêvant de son enfant : « Toutes les mamans et tous les papas ont rêvé de leur enfant pendant neuf mois. [鈥�]. C鈥檈st impossible une famille qui ne rêve pas. Quand la capacité de rêver se perd dans une famille, les enfants ne grandissent pas, l鈥檃mour ne grandit pas, la vie s鈥檃ffaiblit et s鈥�éteint ». Pour une famille chrétienne, le baptême fait nécessairement partie de ce rêve. Les parents le préparent par leur prière, confiant leur enfant à Jésus avant sa naissance même.

170. Grâce aux progrès scientifiques, aujourd鈥檋ui on peut savoir d鈥檃vance la couleur des cheveux de l鈥檈nfant et de quelles maladies il pourra souffrir à l鈥檃venir, car toutes les caractéristiques somatiques de cette personne sont inscrites dans son code génétique depuis son état d鈥檈mbryon. Mais seul le Père qui l鈥檃 créé le connaît en plénitude. Lui seul connaît ce qui est le plus précieux, ce qui est le plus important, car il sait qui est cet enfant, quelle est son identité la plus profonde. La mère qui le porte en son sein a besoin de demander à Dieu d鈥�être éclairée pour connaître en profondeur son enfant et pour l鈥檃ttendre tel qu鈥檌l est. Certains parents sentent que leur enfant n鈥檃rrive pas au meilleur moment. Il leur faut demander au Seigneur de les guérir et de les fortifier pour qu鈥檌ls acceptent pleinement cet enfant, afin qu鈥檌ls puissent l鈥檃ttendre de tout c艙ur. C鈥檈st important que cet enfant se sente attendu. Il n鈥檈st pas un complément ou une solution à une préoccupation personnelle. C鈥檈st un être humain, d鈥檜ne valeur immense, et il ne peut être utilisé à des fins personnelles. Donc, peu importe si cette nouvelle vie te servira ou non, si elle a des caractéristiques qui te plaisent ou non, s鈥檌l répond ou non à tes projets et à tes rêves. Car « les enfants sont un don. Chacun d鈥檈ntre eux est unique et irremplaçable [鈥�]. On aime un enfant parce qu鈥檌l est un enfant : non pas parce qu鈥檌l est beau, ou parce qu鈥檌l est comme-ci ou comme ça ; non, parce que c鈥檈st un enfant ! Non pas parce qu鈥檌l pense comme moi, ou qu鈥檌l incarne mes désirs. Un enfant est un enfant ». L鈥檃mour des parents est un instrument de l鈥檃mour de Dieu le Père qui attend avec tendresse la naissance de tout enfant, l鈥檃ccepte sans conditions et l鈥檃ccueille gratuitement.

171. À toute femme enceinte, je voudrais demander affectueusement : protège ta joie, que rien ne t鈥檈nlève la joie intérieure de la maternité. Cet enfant mérite ta joie. Ne permets pas que les peurs, les préoccupations, les commentaires d鈥檃utrui ou les problèmes éteignent cette joie d鈥�être un instrument de Dieu pour apporter une nouvelle vie au monde. Occupe-toi de ce qu鈥檌l y a à faire ou à préparer, mais sans obsession, et loue comme Marie : « Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu'il a jeté les yeux sur l'abaissement de sa servante » (Lc 1, 46-48). Vis cet enthousiasme serein au milieu de tes soucis, et demande au Seigneur de protéger ta joie pour que tu puisses la transmettre à ton enfant.

Amour de père et de mère

172. « Dès qu鈥檌ls naissent, les enfants commencent à recevoir en don, avec la nourriture et les soins, la confirmation des qualités spirituelles de l鈥檃mour. Les actes de l鈥檃mour passent à travers le don du nom personnel, la transmission du langage, les intentions des regards, les illuminations des sourires. Ils apprennent ainsi que la beauté du lien entre les êtres humains vise notre âme, recherche notre liberté, accepte la diversité de l鈥檃utre, le reconnaît et le respecte comme interlocuteur [鈥�] et cela est l鈥檃mour, qui apporte une étincelle de celui de Dieu ! ». Tout enfant a le droit de recevoir l鈥檃mour d鈥檜ne mère et d鈥檜n père, tous deux nécessaires pour sa maturation intégrale et harmonieuse. Comme l鈥檕nt dit les Evêques d鈥橝ustralie, tous deux « contribuent, chacun d鈥檜ne manière différente, à l鈥�éducation d鈥檜n enfant. Respecter la dignité d鈥檜n enfant signifie affirmer son besoin ainsi que son droit naturel à une mère et à un père ». Il ne s鈥檃git pas seulement de l鈥檃mour d鈥檜n père et d鈥檜ne mère séparément, mais aussi de l鈥檃mour entre eux, perçu comme source de sa propre existence, comme un nid protecteur et comme fondement de la famille. Autrement, l鈥檈nfant semble être réduit à une possession capricieuse. Tous deux, homme et femme, père et mère, sont « les coopérateurs de l鈥檃mour du Dieu Créateur et comme ses interprètes ». Ils montrent à leurs enfants le visage maternel et le visage paternel du Seigneur. En outre, ensemble, ils enseignent la valeur de la réciprocité, de la rencontre entre des personnes différentes, où chacun apporte sa propre identité et sait aussi recevoir de l鈥檃utre. Si pour quelque raison inévitable l鈥檜n des deux manque, il est important de chercher une manière de le compenser, en vue de favoriser la maturation adéquate de l鈥檈nfant.

173. Le sentiment d鈥�être orphelin qui anime aujourd鈥檋ui beaucoup d鈥檈nfants et de jeunes est plus profond que nous ne l鈥檌maginons. Aujourd鈥檋ui, nous admettons comme très légitime, voire désirable, que les femmes veuillent étudier, travailler, développer leurs capacités et avoir des objectifs personnels. Mais en même temps, nous ne pouvons ignorer le besoin qu鈥檕nt les enfants d鈥檜ne présence maternelle, spécialement au cours des premiers mois de la vie. La réalité est que « la femme se trouve devant l鈥檋omme comme mère, sujet de la nouvelle vie humaine qui a été conçue, qui se développe en elle et qui d鈥檈lle naît au monde ». L鈥檃ffaiblissement de la présence maternelle avec ses qualités féminines est un risque grave pour notre monde. J鈥檃pprécie le féminisme lorsqu鈥檌l ne prétend pas à l鈥檜niformité ni à la négation de la maternité. Car la grandeur de la femme implique tous les droits qui émanent de son inaliénable dignité humaine, mais aussi de son génie féminin, indispensable à la société. Ses capacités spécifiquement féminines 鈥� en particulier la maternité 鈥� lui accordent aussi des devoirs, parce que le fait qu鈥檈lle est femme implique également une mission singulière dans ce monde, que la société doit protéger et préserver pour le bien de tous.

174. En réalité, « les mères sont l鈥檃ntidote le plus fort à la diffusion de l鈥檌ndividualisme égoïste [鈥�]. Ce sont elles qui témoignent de la beauté de la vie ». Sans doute, « une société sans mères serait une société inhumaine, parce que les mères savent témoigner toujours, même dans les pires moments, de la tendresse, du dévouement, de la force morale. Les mères transmettent souvent également le sens le plus profond de la pratique religieuse : [par] les premières prières, [par] les premiers gestes de dévotion qu鈥檜n enfant apprend [鈥�]. Sans les mères, non seulement il n鈥檡 aurait pas de nouveaux fidèles, mais la foi perdrait une bonne partie de sa chaleur simple et profonde. [鈥�]. Très chères mamans, merci, merci pour ce que vous êtes dans la famille et pour ce que vous donnez à l鈥�Église et au monde ».

175. La mère, qui protège l鈥檈nfant avec affection et compassion, l鈥檃ide à éveiller la confiance, à expérimenter que le monde est un lieu bon qui le reçoit, et cela permet de développer une auto-estime qui favorise la capacité d鈥檌ntimité et l鈥檈mpathie. La figure paternelle, d鈥檃utre part, aide à percevoir les limites de la réalité, et se caractérise plus par l鈥檕rientation, par la sortie vers le monde plus vaste et comportant des défis, par l鈥檌nvitation à l鈥檈ffort et à la lutte. Un père avec une claire et heureuse identité masculine, qui en retour, dans sa façon de traiter la femme, unit affection et modération, est aussi nécessaire que les soins maternels. Il y a des rôles et des tâches flexibles, qui s鈥檃daptent aux circonstances concrètes de chaque famille, mais la présence claire et bien définie des deux figures, féminine et masculine, crée l鈥檃tmosphère la plus propice pour la maturation de l鈥檈nfant.

176. On dit que notre société est une 鈥樷�榮ociété sans pères鈥欌��. Dans la culture occidentale, la figure du père serait symboliquement absente, écartée, aurait disparu. Même la virilité semblerait remise en question. Il s鈥檈st produit une confusion compréhensible, car « dans un premier temps, cela a été perçu comme une libération : libération du père autoritaire, du père comme représentant de la loi qui s鈥檌mpose de l鈥檈xtérieur, du père comme censeur du bonheur de ses enfants et obstacle à l鈥�émancipation et à l鈥檃utonomie des jeunes. Parfois, dans certains foyers régnait autrefois l鈥檃utoritarisme, dans certains cas même l鈥檃bus ». Mais « comme c鈥檈st souvent le cas, on est passé d鈥檜n extrême à l鈥檃utre. Le problème de nos jours ne semble plus tant être la présence envahissante des pères que leur absence, leur disparition. Les pères sont parfois si concentrés sur eux-mêmes et sur leur propre travail et parfois sur leur propre réalisation individuelle qu鈥檌ls en oublient même la famille. Et ils laissent les enfants et les jeunes seuls ». La présence paternelle, et par conséquent son autorité, est affectée aussi par le temps toujours plus important qu鈥檕n consacre aux moyens de communication et à la technologie du divertissement. En outre, aujourd鈥檋ui, l鈥檃utorité est objet de soupçon et les adultes sont cruellement remis en cause. Ils abandonnent eux-mêmes les certitudes et pour cela ne donnent pas d鈥檕rientations sûres et bien fondées à leurs enfants. Il n鈥檈st pas sain que les rôles soient permutés entre parents et enfants, ce qui porte préjudice au processus normal de maturation que les enfants ont besoin de suivre et leur refuse un amour capable de les orienter qui les aide à mûrir.

177. Dieu place le père dans la famille pour que, par les caractéristiques précieuses de sa masculinité, « il soit proche de son épouse, pour tout partager, les joies et les douleurs, les fatigues et les espérances. Et qu鈥檌l soit proche de ses enfants dans leur croissance : lorsqu鈥檌ls jouent et lorsqu鈥檌ls s鈥檃ppliquent, lorsqu鈥檌ls sont insouciants et lorsqu鈥檌ls sont angoissés, lorsqu鈥檌ls s鈥檈xpriment et lorsqu鈥檌ls sont taciturnes, lorsqu鈥檌ls osent et lorsqu鈥檌ls ont peur, lorsqu鈥檌ls commettent un faux pas et lorsqu鈥檌ls retrouvent leur chemin ; un père présent, toujours. Dire présent n鈥檈st pas la même chose que dire contrôleur ! Parce que les pères qui contrôlent trop anéantissent leurs enfants ». Certains parents se sentent inutiles ou superflus, mais la vérité est que « les enfants ont besoin de trouver un père qui les attende lorsqu鈥檌ls reviennent de leurs erreurs. Ils feront tout pour ne pas l鈥檃dmettre, pour ne pas le faire voir, mais ils en ont besoin ». Il n鈥檈st pas bon que les enfants soient sans parents et qu鈥檃insi ils cessent prématurément d鈥�être enfants.

Fécondité plus grande

178. De nombreux couples ne peuvent pas avoir d鈥檈nfants. Nous savons combien de souffrance cela comporte. D鈥檃utre part, nous sommes également conscients que « le mariage [鈥�] n鈥檈st pas institué en vue de la seule procréation. [鈥�]. C鈥檈st pourquoi, même si, contrairement au v艙u souvent très vif des époux, il n鈥檡 a pas d鈥檈nfant, le mariage, comme communauté et communion de toute la vie, demeure, et il garde sa valeur et son indissolubilité ». En outre « la maternité n鈥檈st pas une réalité exclusivement biologique, mais elle s鈥檈xprime de diverses manières ».

179. L鈥檃doption est une voie pour réaliser la maternité et la paternité d鈥檜ne manière très généreuse, et je voudrais encourager ceux qui ne peuvent avoir d鈥檈nfants à faire preuve de générosité et à ouvrir leur amour matrimonial en vue de recevoir ceux qui sont privés d鈥檜n milieu familial approprié. Ils ne regretteront jamais d鈥檃voir été généreux. Adopter est l鈥檃cte d鈥檃mour consistant à faire cadeau d鈥檜ne famille à qui n鈥檈n a pas. Il est important d鈥檌nsister pour que la législation puisse faciliter les procédures d鈥檃doption, surtout dans les cas d鈥檈nfants non désirés, en vue de prévenir l鈥檃vortement ou l鈥檃bandon. Ceux qui assument le défi d鈥檃dopter et qui accueillent une personne de manière inconditionnelle et gratuite deviennent des médiations de cet amour de Dieu qui dit : « Même si les femmes oubliaient [les fils de leurs entrailles], moi, je ne t'oublierai pas » (Is 49, 15).

180. « Le choix de l鈥檃doption et du placement exprime une fécondité particulière de l鈥檈xpérience conjugale, au-delà des cas où elle est douloureusement marquée par la stérilité. [鈥�]. Face aux situations où l鈥檈nfant est voulu à tout prix, comme un droit à une réalisation personnelle, l鈥檃doption et le placement correctement compris manifestent un aspect important du caractère parental et du caractère filial, dans la mesure où ils aident à reconnaître que les enfants, naturels ou adoptifs ou confiés, sont des êtres autres que soi et qu鈥檌l faut les accueillir, les aimer, en prendre soin et pas seulement les mettre au monde. L鈥檌ntérêt supérieur de l鈥檈nfant devrait toujours inspirer les décisions sur l鈥檃doption et le placement ». D鈥檃utre part, « le trafic d鈥檈nfants entre pays et continents doit être empêché par des interventions législatives opportunes et par des contrôles des États ».

181. Il convient aussi de rappeler que la procréation ou l鈥檃doption ne sont pas les seules manières de vivre la fécondité de l鈥檃mour. Même la famille qui a de nombreux enfants est appelée à laisser ses empreintes dans la société où elle est insérée, afin de développer d鈥檃utres formes de fécondité qui sont comme la prolongation de l鈥檃mour qui l鈥檃nime. Les familles chrétiennes ne doivent pas oublier que « la foi ne nous retire pas du monde, mais elle nous y insère davantage [鈥�]. Chacun de nous, en effet, joue un rôle spécial dans la préparation de la venue du Royaume de Dieu ». La famille ne doit pas se considérer comme un enclos appelé à se protéger de la société. Elle ne reste pas à attendre, mais sort d鈥檈lle-même dans une recherche solidaire. Ainsi, elle devient un lien d鈥檌ntégration de la personne à la société et un trait d鈥檜nion entre ce qui est public et ce qui est privé. Les couples ont besoin d鈥檃voir une vision claire et une conscience convaincue de leurs devoirs sociaux. Lorsque c鈥檈st le cas, l鈥檃ffection qui les unit ne diminue pas, mais en est illuminée, comme l鈥檈xpriment ces vers :

鈥淭es mains sont ma caresse
mes accords quotidiens
je t鈥檃ime parce que tes mains
travaillent pour la justice.

Si je t鈥檃ime c鈥檈st parce tu es
mon amour mon complice et tout
et dans la rue, bras dessus bras dessous
nous sommes bien plus que deux鈥�.

182. Aucune famille ne peut être féconde si elle se conçoit comme trop différente ou 鈥樷�榮éparée鈥欌��. Pour éviter ce risque, souvenons-nous que la famille de Jésus, pleine de grâce et de sagesse, n鈥�était pas vue comme une famille 鈥樷�榖izarre鈥欌��, comme un foyer étrange et éloigné du peuple. C鈥檈st pour cela même que les gens avaient du mal à reconnaître la sagesse de Jésus et ils disaient : « D'où cela lui vient-il ? [鈥�] Celui-là n'est-il pas le charpentier, le fils de Marie » (Mc 6, 2-3). « Celui-là n鈥檈st-il pas le fils du charpentier ? » (Mt 13, 55). Cela confirme que c鈥�était une famille simple, proche de tous, normalement intégrée aux gens. Jésus n鈥檃 pas grandi non plus dans une relation fermée et absorbante avec Marie et Joseph, mais il se déplaçait volontiers dans la famille élargie incluant parents et amis. Cela explique que, retournant de Jérusalem, ses parents aient accepté que l鈥檈nfant de douze ans se perde dans la caravane un jour entier, écoutant les récits et partageant les préoccupations de tout le monde : « Le croyant dans la caravane, ils firent une journée de chemin » (Lc 2, 44). Toutefois, il arrive parfois que certaines familles chrétiennes, par leur langage, par leur manière de dire les choses, par leur attitude, par la répétition constante de deux ou trois thèmes, soient vues comme lointaines, comme séparées de la société, et que même leurs proches se sentent méprisés ou jugés par elles.

183. Un mariage qui expérimente la force de l鈥檃mour sait que cet amour est appelé à guérir les blessures des personnes abandonnées, à instaurer la culture de la rencontre, à lutter pour la justice. Dieu a confié à la famille le projet de rendre le monde 鈥樷�榙omestique鈥欌��, pour que tous puissent sentir chaque homme comme frère : « Un regard attentif à la vie quotidienne des hommes et des femmes d鈥檃ujourd鈥檋ui montre immédiatement le besoin qui existe partout d鈥檜ne bonne dose d鈥檈sprit familial [鈥�]. Non seulement l鈥檕rganisation de la vie commune se heurte toujours plus à une bureaucratie totalement étrangère aux liens humains fondamentaux, mais les comportements sociaux et politiques révèlent même souvent des signes de dégradation ». En revanche, les familles ouvertes et solidaires accordent une place aux pauvres, sont capables de nouer amitié avec ceux qui connaissent une situation pire que la leur. Si réellement l鈥�Évangile est important pour elles, elles ne peuvent oublier ce que dit Jésus : « Ce que vous avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25, 40). En définitive, elles vivent ce qu鈥檃vec tant d鈥�éloquence l鈥�Évangile nous demande dans ce texte : « Lorsque tu donnes un déjeuner ou un dîner, ne convie ni tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins, de peur qu'eux aussi ne t'invitent à leur tour et qu'on ne te rende la pareille. Mais lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu alors » (Lc 14, 12-14) ! Heureux seras-tu ! Voilà le secret d鈥檜ne famille heureuse.

184. Par le témoignage, et aussi par la parole, les familles parlent de Jésus aux autres, transmettent la foi, éveillent le désir de Dieu et montrent la beauté de l鈥�Évangile ainsi que le style de vie qu鈥檌l nous propose. Ainsi, les couples chrétiens peignent le gris de l鈥檈space public, le remplissant de la couleur de la fraternité, de la sensibilité sociale, de la défense de ceux qui sont fragiles, de la foi lumineuse, de l鈥檈spérance active. Leur fécondité s鈥�élargit et se traduit par mille manières de rendre présent l鈥檃mour de Dieu dans la société.

Discerner le corps

185. Dans cette ligne, il convient de prendre très au sérieux un texte biblique qu鈥檕n a l鈥檋abitude d鈥檌nterpréter hors de son contexte, ou d鈥檜ne manière très générale ; ainsi on peut négliger son sens plus immédiat et direct, qui est de toute évidence sociale. Il s鈥檃git de 1 Co 11, 17-34, où saint Paul affronte une situation honteuse de la communauté. Dans ce milieu, certaines personnes aisées tendaient à discriminer les pauvres, et cela se produisait même lors de l鈥檃gape qui accompagnait la célébration de l鈥橢ucharistie. Tandis que les riches savouraient leurs nourritures, les pauvres regardaient et souffraient de faim : « L鈥檜n a faim, tandis que l'autre est ivre. Vous n'avez donc pas de maisons pour manger et boire ? Ou bien méprisez-vous l鈥�Église de Dieu, et voulez-vous faire honte à ceux qui n'ont rien ? » (vv. 21-22).

186. L鈥橢ucharistie exige l鈥檌ntégration dans un unique corps ecclésial. Celui qui s鈥檃pproche du Corps et du Sang du Christ ne peut pas en même temps offenser ce même Corps en causant des divisions et des discriminations scandaleuses parmi ses membres. Il s鈥檃git en effet de 鈥樷�榙iscerner鈥欌�� le Corps du Seigneur, de le reconnaître avec foi et charité soit dans ses signes  sacramentaux, soit dans la communauté ; autrement, on mange et on boit sa propre condamnation (cf. v. 29). Ce texte biblique est un sérieux avertissement aux familles qui s鈥檈nferment dans leur confort et s鈥檌solent, mais plus particulièrement aux familles qui demeurent indifférentes à la souffrance des familles pauvres et se trouvant le plus dans le besoin. La célébration eucharistique devient ainsi un appel constant à chacun à « s鈥檈xaminer lui-même » (v. 28), en vue d鈥檕uvrir le cercle de sa famille à une plus grande communion avec les marginalisés de la société et donc de recevoir vraiment le Sacrement de l鈥檃mour eucharistique qui fait de nous un seul corps. Il ne faut pas oublier que « 鈥樷�榣a mystique鈥欌�� du Sacrement a un caractère social ». Lorsque ceux qui communient refusent de s鈥檈ngager pour les pauvres et les souffrants ou approuvent différentes formes de division, de mépris et d鈥檌njustice, l鈥橢ucharistie est reçue de façon indigne. En revanche, les familles qui se nourrissent de l鈥橢ucharistie dans une disposition appropriée, renforcent leur désir de fraternité, leur sens social et leur engagement en faveur des personnes dans le besoin.

La vie dans la famille élargie

187. Le petit noyau familial ne devrait pas s鈥檌soler de la famille élargie, incluant les parents, les oncles, les cousins, ainsi que les voisins. Dans cette grande famille, il peut y avoir des personnes qui ont besoin d鈥檃ide, ou au moins de compagnie et de gestes d鈥檃ffection ; ou bien il peut y avoir de grandes souffrances qui appellent une consolation. L鈥檌ndividualisme de ces temps conduit parfois à s鈥檈nfermer dans un petit nid de sécurité et à sentir les autres comme un danger gênant. Toutefois, cet isolement n鈥檕ffre pas plus de paix et de bonheur, mais plutôt ferme le c艙ur de la famille et la prive de l鈥檃mpleur de l鈥檈xistence. 

Être enfants

188. En premier lieu, parlons des parents eux-mêmes. Jésus rappelait aux pharisiens que l鈥檃bandon des parents est contre la Loi de Dieu (cf. Mc 7, 8-13). Il ne fait du bien à personne de perdre la conscience d鈥�être enfant. Dans chaque personne « même si quelqu鈥檜n devient adulte, ou âgé, même s鈥檌l devient parent, s鈥檌l occupe un poste à responsabilité, au fond l鈥檌dentité de l鈥檈nfant demeure. Nous sommes tous des enfants. Et cela nous renvoie toujours au fait que nous ne nous sommes pas donné la vie nous-mêmes mais nous l鈥檃vons reçue. Le grand don de la vie est le premier cadeau que nous avons reçu ».

189. Voilà pourquoi « le quatrième commandement demande aux enfants [鈥�] d鈥檋onorer le père et la mère (cf. Ex 20, 12). Ce commandement vient juste après ceux qui concernent Dieu lui-même. Il contient en effet quelque chose de sacré, quelque chose de divin, quelque chose qui se trouve à la racine de tout autre genre de respect entre les hommes. Et dans la formulation biblique du quatrième commandement, on ajoute : 鈥樷�榓fin de jouir d鈥檜ne longue vie dans le pays que l鈥橢ternel ton Dieu te donne鈥欌��. Le lien vertueux entre les générations est une garantie [d鈥檃venir], et c鈥檈st une garantie d鈥檜ne histoire vraiment humaine. Une société d鈥檈nfants qui n鈥檋onorent pas leurs parents est une société sans honneur [鈥�]. C鈥檈st une société destinée à se remplir de jeunes arides et avides ». 

190. Mais la médaille a une autre face : « L鈥檋omme quittera son père et sa mère » (Gn 2, 24), dit la Parole de Dieu. Parfois, cela ne se réalise pas, et le mariage n鈥檈st pas assumé jusqu鈥檃u bout parce qu鈥檕n n鈥檃 pas fait cette renonciation et ce don de soi. Les parents ne doivent pas être abandonnés ni négligés, mais pour s鈥檜nir dans le mariage, il faut les quitter, en sorte que le nouveau foyer soit la demeure, la protection, la plate-forme et le projet, et qu鈥檌l soit possible de devenir vraiment 鈥樷�榰ne seule chair鈥欌�� (Ibid.). Dans certains couples, il arrive que beaucoup de choses soient cachées au conjoint, dont on parle, en revanche, avec ses propres parents, à telle enseigne que les opinions de ces derniers acquièrent plus d鈥檌mportance que les sentiments et les opinions du conjoint. Il n鈥檈st pas facile de supporter longtemps cette situation, et c鈥檈st possible uniquement de manière provisoire, pendant que se créent les conditions pour grandir dans la confiance et dans la communication. Le mariage met au défi de trouver une nouvelle manière d鈥�être enfant.

Les personnes âgées

191. « Ne me rejette pas au temps de ma vieillesse, quand décline ma vigueur, ne m'abandonne pas » (Ps 71, 9). C鈥檈st le cri de la personne âgée, qui craint l鈥檕ubli et le mépris. Ainsi, tout comme Dieu nous invite à être ses instruments pour écouter la supplication des pauvres, de la même manière, il s鈥檃ttend à ce que nous écoutions le cri des personnes âgées. Cela interpelle les familles et les communautés, car « l鈥�Église ne peut pas et ne veut pas se conformer à une mentalité d鈥檌ntolérance, et encore moins d鈥檌ndifférence et de mépris à l鈥�égard de la vieillesse. Nous devons réveiller le sentiment collectif de gratitude, d鈥檃ppréciation, d鈥檋ospitalité, qui ait pour effet que la personne âgée se sente une partie vivante de sa communauté. Les personnes âgées sont des hommes et des femmes, des pères et des mères qui sont passés avant nous sur notre même route, dans notre même maison, dans notre bataille quotidienne pour une vie digne ».  Par conséquent, « comme je voudrais une Église qui défie la culture du rebut par la joie débordante d鈥檜ne nouvelle étreinte entre les jeunes et les personnes âgées ! ».

192. Saint Jean-Paul II nous a invités à prêter attention à la place de la personne âgée dans la famille, car il y a des cultures qui « à la suite d鈥檜n développement industriel et urbain désordonné, ont conduit et continuent à conduire les personnes âgées à des formes inacceptables de marginalité ». Les personnes âgées aident à percevoir « la continuité des générations », avec « le charisme de servir de pont ». Bien des fois, ce sont les grands-parents qui assurent la transmission des grandes valeurs à leurs petits-enfants, et « beaucoup peuvent constater que c鈥檈st précisément à leurs grands-parents qu鈥檌ls doivent leur initiation à la vie chrétienne ». Leurs paroles, leurs caresses ou leur seule présence aident les enfants à reconnaître que l鈥檋istoire ne commencent pas avec eux, qu鈥檌ls sont les héritiers d鈥檜n long chemin et qu鈥檌l est nécessaire de respecter l鈥檃rrière-plan qui nous précède. Ceux qui rompent les liens avec l鈥檋istoire auront des difficultés à construire des relations stables et à reconnaître qu鈥檌ls ne sont pas les maîtres de la réalité. Donc, « l鈥檃ttention à l鈥�égard des personnes âgées fait la différence d鈥檜ne civilisation. Porte-t-on de l鈥檃ttention aux personnes âgées dans une civilisation ? Y a-t-il de la place pour la personne âgée ? Cette civilisation ira de l鈥檃vant si elle sait respecter la sagesse [鈥�] des personnes âgées ».

193. L鈥檃bsence de mémoire historique est un sérieux défaut de notre société. Il s鈥檃git de la mentalité immature du 鈥樷�榗鈥檈st du passé鈥欌��. Connaître et pouvoir prendre position face aux événements passés est l鈥檜nique possibilité de construire un avenir qui ait un sens. On ne peut éduquer sans mémoire. : « Rappelez-vous ces premiers jours » (Hb 10, 32). Les récits des personnes âgées font beaucoup de bien aux enfants et aux jeunes, car ils les relient à l鈥檋istoire vécue aussi bien de la famille que du quartier et du pays. Une famille qui ne respecte pas et ne s鈥檕ccupe pas des grands-parents, qui sont sa mémoire vivante, est une famille désintégrée ; mais une famille qui se souvient est une famille qui a de l鈥檃venir. Par conséquent, « une civilisation où il n鈥檡 a pas de place pour les personnes âgées, ou qui les met au rebut parce qu鈥檈lles créent des problèmes, est une société qui porte en elle le virus de la mort », car elle « arrache ses propres racines ». Le phénomène des orphelins contemporains, en termes de discontinuité, de déracinement et d鈥檈ffondrement des certitudes qui donnent forme à la vie, nous place devant le défi de faire de nos familles un lieu où les enfants peuvent s鈥檈nraciner dans le sol d鈥檜ne histoire collective.

Être frères

194. La relation entre les frères s鈥檃pprofondit avec le temps, et « le lien de fraternité qui se forme en famille entre les enfants, s鈥檌l a lieu dans un climat d鈥�éducation à l鈥檕uverture aux autres, est la grande école de liberté et de paix. En famille, entre frères, on apprend la cohabitation humaine [鈥�]. Peut-être n鈥檈n sommes-nous pas toujours conscients, mais c鈥檈st précisément la famille qui introduit la fraternité dans le monde ! A partir de cette première expérience de fraternité, nourrie par les liens d鈥檃ffection et par l鈥�éducation familiale, le style de la fraternité rayonne comme une promesse sur toute la société ».

195. Grandir entre frères offre la belle expérience de nous protéger mutuellement, d鈥檃ider et d鈥�être aidés. C鈥檈st pourquoi « la fraternité en famille resplendit de manière particulière quand nous voyons l鈥檃ttention, la patience, l鈥檃ffection dont sont entourés le petit frère ou la petite s艙ur plus faible, malade, ou porteur de handicap ». Il faut reconnaître qu鈥�« avoir un frère, une s艙ur qui t鈥檃ime est une expérience forte, inégalable, irremplaçable », mais il faut patiemment enseigner aux enfants à se traiter comme frères. Cet apprentissage, parfois pénible, est une véritable école de la société. Dans certains pays, il existe une forte tendance à avoir un seul enfant, ce qui fait que l鈥檈xpérience d鈥檃voir un frère commence à être peu commune. Dans les cas où on n鈥檃 pas pu avoir plus d鈥檜n enfant, il faudra trouver la manière d鈥�éviter que l鈥檈nfant ne grandisse seul ou isolé.

Un grand c艙ur

196. Outre le petit cercle que forment les époux et leurs enfants, il y a la famille élargie qui ne peut être ignorée. Car « l'amour entre l'homme et la femme dans le mariage et en conséquence, de façon plus large, l'amour entre les membres de la même famille - entre parents et enfants, entre frères et s艙urs, entre les proches et toute la parenté - sont animés et soutenus par un dynamisme intérieur incessant, qui entraîne la famille vers une communion toujours plus profonde et plus intense, fondement et principe de la communauté conjugale et familiale ». Les amis et les familles amies en font partie également, y compris les communautés de familles qui se soutiennent mutuellement dans leurs difficultés, dans leur engagement social et dans leur foi.

197. Cette grande famille devrait inclure avec beaucoup d鈥檃mour les mères adolescentes, les enfants sans pères, les femmes seules qui doivent assurer l鈥�éducation de leurs enfants, les personnes porteuses de divers handicaps qui ont besoin de beaucoup d鈥檃ffection et de proximité, les jeunes qui luttent contre l鈥檃ddiction, les célibataires, les personnes séparées de leurs conjoints ou les personnes veuves qui souffrent de solitude, les personnes âgées ainsi que les malades qui ne reçoivent pas le soutien de leurs enfants, et « même les plus brisés dans les conduites de leur vie » en font partie. Cette famille élargie peut aussi aider à compenser les fragilités des parents, ou détecter et dénoncer à temps les situations possibles de violence ou même d鈥檃bus subies par les enfants, en leur offrant un amour sain et une protection familiale lorsque les parents ne peuvent l鈥檃ssurer.

198. Enfin, on ne peut oublier que dans cette grande famille, il y a aussi le beau-père, la belle-mère et tous les parents du conjoint. Une délicatesse propre à l鈥檃mour consiste à éviter de les voir comme des concurrents, comme des êtres dangereux, comme des envahisseurs. L鈥檜nion conjugale exige de respecter leurs traditions et leurs coutumes, d鈥檈ssayer de comprendre leur langage, de s鈥檃bstenir de critiques, de prendre soin d鈥檈ux et de les porter d鈥檜ne certaine manière dans le c艙ur, même lorsqu鈥檌l faut préserver l鈥檃utonomie légitime et l鈥檌ntimité du couple. Ces attitudes sont également une manière exquise d鈥檈xprimer au conjoint la générosité du don de soi plein d鈥檃mour.