Saint-Siège: ne pas oublier les victimes des armes à sous-munitions
Pope
«Il n'y a pas de temps à perdre parce que chaque personne compte, que chaque victime compte»: Mgr Jurkovič a réitéré l'importance de fournir une assistance et de donner la parole aux victimes des armes à sous-munitions.
Augmentation du nombre de victimes civiles
Le prélat a exprimé la préoccupation du Saint-Siège face au recours «aujourd’hui encore» aux bombes à sous-munitions, des armes d’attaques, souvent des obus qui contiennent des projectiles explosifs en leur sein. Ils n’explosent pas toujours en tombant au sol, se transformant en mines antipersonnel qui continuent de menacer les populations locales, longtemps après la fin des conflits.
Au nom du Saint-Siège, Mgr Jurkovič s’est d’ailleurs montré inquiet de l’augmentation du nombre de victimes parmi les civils. Selon Handicap International, 98 % des victimes recensées de ces armes sont des civils et près d’un tiers sont des enfants.
La pandémie de Covid n’aide pas. Elle «exacerbe les difficultés actuelles» selon le prélat. La crise sanitaire aura des conséquences socio-économiques à long terme dans de nombreuses régions, en particulier dans les pays en développement, mais malgré ces obstacles, il est «d'une importance fondamentale que les obligations contractées, notamment en matière d'assistance aux victimes, ne soient pas négligées», estime Mgr Jurkovič.
«Palpons la chair des personnes affectées»
Se référant ensuite à l'encyclique du Pape François , l'Observateur permanent du Saint-Siège à Genève a souligné que «la guerre est toujours un échec de la politique et de l’humanité, une capitulation honteuse, une déroute devant les forces du mal. N’en restons pas aux discussions théoriques, touchons les blessures, palpons la chair des personnes affectées. Retournons contempler les nombreux civils massacrés, considérés comme des “dommages collatéraux”(…) Prêtons attention à la vérité de ces victimes de la violence, regardons la réalité avec leurs yeux et écoutons leurs récits le cœur ouvert. Nous pourrons ainsi reconnaître l’abîme de mal qui se trouve au cœur de la guerre, et nous ne serons pas perturbés d’être traités de naïfs pour avoir fait le choix de la paix» (261).
À cet égard, a poursuivi Mgr Jurkovič, «il est important que les États signataires écoutent la voix des victimes, afin de les inclure dans la mise en œuvre de la Convention, dans un véritable esprit de fraternité et de responsabilité», de manière à «s'assurer que leurs besoins sont correctement pris en compte et que leurs droits sont protégés».
Appel aux États à assumer leur responsabilité
L'intervention du prélat s'est conclue sur l'espoir que «les États parties à la Convention assumeront leurs responsabilités pour empêcher que les armes à sous-munitions ne constituent une menace pour la vie et un obstacle au développement intégral des populations qui ont connu et continuent de connaître des conflits».
La force de la Convention, réside «dans l'idée de partenariat et de coopération» entre les États; par conséquent, «en tant que famille de nations, qui vise les mêmes objectifs dans le cadre de cette Convention, le retard et l'échec d'un État signataire est l'échec de tous et le succès d'un État est le succès de tous».
La Convention est pour lui, un instrument valable : «Depuis son entrée en vigueur, elle a permis de faire la différence, surtout pour les victimes et ceux qu'elle a contribué à sauvegarder», a-t-il souligné.
Éducation à la paix
L’Observateur du Saint-Siège voit dans document, la preuve évidente du lien inextricable entre le désarmement et le développement, car il place la personne humaine au centre. Cela montre que «plus nous investissons dans le désarmement, moins nous avons besoin de ressources pour l'aide humanitaire».
«Le désir de sécurité et de stabilité est l'un des plus profonds du cœur humain» et il exige «une réponse adéquate qui dépasse la simple dimension militaire» a affirmé Mgr Jurkovič, plaidant pour plus de prévention et d’éducation à la paix.
La Convention sur les armes à sous-munition, également appelée Traité d’Oslo, a été adoptée en mai 2008 par 107 États lors d’une conférence organisée en Irlande. Elle est entrée en vigueur le 1er août 2010.
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