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Le cardinal Miguel Angel Ayuso Guixot, président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux. Le cardinal Miguel Angel Ayuso Guixot, président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux. 

Cardinal Ayuso: l’encyclique est un instrument pour «transformer notre monde»

Dans son encyclique sur la fraternité et l’amitié sociale, publiée ce 4 octobre 2020, le Pape exhorte les différentes religions à apporter une «contribution précieuse» à la construction de la fraternité. Un thème développé par le cardinal Miguel Angel Ayuso Guixot, président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux.

Hélène Destombes - Cité du Vatican

Le Pape François consacre, dans son encyclique, la totalité d’un chapitre aux “Religions au service de la fraternité dans le monde”. Il encourage les croyants à «trouver des espaces où discuter et agir ensemble pour le bien commun et la promotion des plus pauvres». Le texte, qui rappelle que le terrorisme n’est pas dû à la religion mais à des interprétations erronées des textes religieux, invite à s’engager ensemble sur «un chemin de paix».

Le cardinal Miguel Angel Ayuso Guixot a été particulièrement sensible à cette longue réflexion proposée par le Saint-Père, au huitième et dernier chapitre de son encyclique. Il souligne l’importance du dialogue interreligieux pour bâtir des sociétés plus inclusives. Le président du conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux invite les croyants, «tout en restant enracinés dans leur tradition» à s’ouvrir à l’autre afin de vaincre, ensemble, toutes les difficultés.

Entretien avec le cardinal Miguel Angel Ayuso Guixot

Cette encyclique a été publiée à un moment très opportun car nous assistons chaque jour à de nombreuses divisions, à tous les niveaux, au sein de nos sociétés. Par conséquent, ce texte, qui fait appel à la fraternité et à l’amitié sociale, est un bel instrument au service des croyants mais aussi de toute l’humanité afin que nous puissions ensemble vaincre, dans un esprit porteur d’espérance, toutes les difficultés auxquelles nous sommes confrontés, en particulier durant cette période de pandémie de coronavirus.  

Le huitième chapitre de cette encyclique est entièrement consacré aux religions qui sont appelées à être au service de la fraternité. Dans quelle mesure les croyants, qui apparaissent parfois divisés, peuvent-ils contribuer à bâtir des sociétés plus fraternelles?

En tant que leaders religieux, nous avons la responsabilité particulière d’encourager nos différentes communautés à emprunter le chemin de la fraternité. Tout en restant enracinés dans notre tradition et en conservant notre identité, nous avons cette responsabilité (en tant que croyants) de nous ouvrir à l’autre afin, qu’à partir d’échanges sincères, nous puissions, tous ensemble, transformer notre monde.

Nous assistons actuellement au cœur de nos sociétés à de nombreux mouvements de repli. Quel est à cet égard le principal message du Saint-Père?

Nos sociétés sont aujourd’hui de plus en plus fermées, divisées à cause de positions liées au populisme, à cette tendance qui consiste à ne penser qu’à sa propre identité, en refusant les autres visions de notre réalité. Dans cette encyclique, le Pape François propose de nombreux conseils et points de repère afin que nos sociétés soient plus ouvertes et attentives à chaque individu, car nous sommes tous membres de la même famille humaine.

 

Le Pape nous livre t-il en quelque sorte une feuille de route, en exhortant à un changement de paradigme?

Oui, et aujourd’hui dans le contexte de pandémie, nous sommes, plus encore, appelés à repenser nos modes de fonctionnement. Nous avons face à nous, en tant qu’humanité, un nouveau paradigme qui doit passer par la fraternité et l’amitié sociale.  

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05 octobre 2020, 15:08