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Mgr Ayuso et le cardinal Tauran lors de la visite en Arabie Saoudite, en avril 2018. Mgr Ayuso et le cardinal Tauran lors de la visite en Arabie Saoudite, en avril 2018. 

Le cardinal Ayuso rend hommage au cardinal Tauran

L’actuel président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux a rendu hommage à son prédécesseur lors d’un colloque organisé ce jeudi 16 janvier 2020 à l’université du Sacré-Cœur, à Milan.

La figure du cardinal Jean-Louis Tauran, décédé en juillet 2018, demeure très vive dans les mémoires, d’autant plus que le dialogue interreligieux s’est imposé comme un axe de plus en plus central dans le pontificat du Pape François, notamment à travers le Document sur la fraternité humaine signé à Abou Dhabi en février 2019, et qui est en partie le fruit des efforts inlassables menés par le cardinal français afin de créer des ponts avec les institutions musulmanes.

Le cardinal Miguel Ayuso Guixot, qui a pris en 2019 la tête du dicastère pour le dialogue interreligieux, a longtemps travaillé en tandem avec le cardinal Tauran en tant que secrétaire de ce dicastère, d’abord de 2012 à 2016 comme simple prêtre (il est missionnaire combonien), puis de 2016 à 2018 avec le titre d’évêque.

Un sens diplomatique utile pour établir la confiance

Dans son intervention à Milan, il a délivré trois caractéristiques du type de dialogue interreligieux selon le cardinal Tauran : «Identité, altérité et sincérité». Il a expliqué que le cardinal, qui avait exercé auparavant le mandat de Secrétaire pour les Relations avec les États, avait gardé le sens de la «fine diplomatie» qu’il avait su construire aussi dès ses jeunes années, durant la guerre civile libanaise qu’il avait vécu, étant alors un jeune prêtre en service à la nonciature apostolique de Beyrouth.

«Collaborateur précieux et estimé de tous les évêques de Rome qu’il a servi, le cardinal Tauran a profondément marqué la vie de l’Église universelle», a expliqué le cardinal Ayuso en citant les mots du Pape François lors du décès du cardinal français. Il a aussi évoqué les hommages reçus alors de la part des responsables d’autres religions, comme le Grand-Imam d’Al-Azhar qui l’avait alors défini comme «un religieux qui a donné une grande contribution à la promotion de la culture de la compréhension réciproque».

Un dialogue vécu dans la fidélité à l’Évangile

Le président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux a aussi évoqué le dernier voyage accompli par le cardinal Tauran en Arabie Saoudite en avril 2018, qu’il considère comme le «testament spirituel» de son prédécesseur. «J’ai devant les yeux l’image du cardinal: fragile dans le corps mais fort dans la foi, dans le témoignage et dans le désir de dialoguer. Me reviennent à l’esprit les morts de saint Paul dans la seconde Lettre aux Corinthiens: “Ma puissance se manifeste pleinement dans la faiblesse…” De fait, sa présence en Arabie Saoudite a été grandement appréciée. Un voyage un peu spécial, dans le berceau de l’islam, que le cardinal Tauran a fortement désiré accomplir: il était en effet depuis toujours convaincu que les bonnes relations entre chrétiens et musulmans pouvaient donner une contribution irremplaçable à la paix dans le monde, en soutenant que la vraie menace n’est pas l’affrontement des civilisations, à laquelle il ne croyait pas, mais plutôt l’affrontement des ignorances et des radicalismes».

Il a rappelé sa ferme conviction que «les religions ne sont pas le problème mais font partie de la solution: nous sommes donc “condamnés” au dialogue interreligieux».

«Le dialogue interreligieux ne peut pas se comprendre si on ne l’insère pas dans le long chemin des relations interreligieuses de l’Église catholique. Un chemin que le cardinal Tauran a fait avancer avec beaucoup de disponibilité et d’intelligence, et dans la fidélité aux exigences de vérité et de charité de l’Évangile», a conclu le cardinal Ayuso.

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16 janvier 2020, 18:15