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Des pĂŞcheurs sur une plage de la Bande de Gaza, le 21 novembre 2019. Des pĂŞcheurs sur une plage de la Bande de Gaza, le 21 novembre 2019. 

Le cardinal Turkson appelle Ă  une meilleure protection des pĂŞcheurs

Le 21 novembre 1997, à New Delhi, des travailleurs du secteur de la pêche issus de 33 pays ont créé le Forum mondial des pêcheurs artisans et des travailleurs de la pêche. Le jour de sa création a, depuis lors, été institué Journée mondiale de la pêche. Ce jeudi 21 novembre, le cardinal Peter Turkson a particulièrement insisté sur la protection des conditions de travail des pêcheurs artisans.

Le thème choisi cette année pour la Journée mondiale de la pêche était «Responsabilité sociale dans la filière de la pêche». Mgr Bruno-Marie Duffé, secrétaire du Dicastère pour le développement humain intégral, a prononcé au siège de la FAO le message rédigé par le cardinal Peter Turkson, préfet de ce même dicastère

Le cardinal Turkson a exhorté à aborder ce thème «avec l’approche intégrale présentée par l’encyclique Laudato si’ du Pape François qui insiste sur la nécessité d’une économie intégrale».

Il a ainsi commencé par insister sur la responsabilité sociale des propriétaires qui, dans la manière dont ils gèrent leur entreprise, doivent tenir compte des intérêts de toutes les «catégories de sujets qui contribuent à la vie de l’entreprise: les travailleurs, les clients, les fournisseurs des divers éléments de la production, les communautés humaines qui en dépendent» ainsi que des «liens profonds de leur entreprise avec le territoire ou les territoires où elle opère». Il a ensuite souligné combien cette acceptation des responsabilités faisait défaut dans le secteur de la pêche, notamment en raison de l’immensité des océans qui rend l’activité humaine en mer très difficile à contrôler.

Pêcheur artisan : un métier dangereux

Il a ensuite pointé du doigt les difficultés endurées par les pêcheurs au quotidien, mettant en exergue «les mauvais traitements (…) les conditions de travail précaires, les faux contrats » ainsi que «les cas d’esclavage». Il a rappelé que «la pêche est considérée comme un des métiers les plus dangereux au monde» et que, chaque année, «plus de 32 000 pêcheurs meurent avec des répercussions tragiques pour leurs familles et leurs communautés». Il a alors invité «les Gouvernants, les Organisations internationales et toutes les autorités préposées à prendre leurs responsabilités pour garantir l’application des conventions et des lois qui assurent la protection sociale des pêcheurs et leurs droits».

Le préfet du Dicastère pour le développement humain intégral a aussi dénoncé la mise en péril des océans à cause de «comportements négligents, pilleurs et pollueurs». Citant l’encyclique Laudato si’, il a rappelé que «la pêche illégale, non déclarée et non réglementée» mettait en danger «notre maison commune». Il a donc insisté sur l’importance de l’éducation - notamment celle des membres des forces de l’ordre, des pêcheurs, des investisseurs et des entrepreneurs - afin qu’ils se montrent attentifs au respect de l’environnement.

Les gouvernants et les consommateurs  interpellés

Le message du cardinal s’adressait avant tout à nos gouvernants puisqu’il a conclu en appelant à «créer une synergie entre les diverses autorités gouvernementales et maritimes afin qu’elles veillent de façon responsable à la tutelle des droits de l’homme». Il n’a cependant pas omis de mentionner la responsabilité des consommateurs dont le comportement peut avoir un impact réel sur les choix posés par les entreprises.

Ces deux aspects étaient également présents dans la prière publiée par le Saint-Siège à l’occasion de cette Journée mondiale de la pêche:

«Dieu Père, Créateur et Seigneur de l’univers, nous te rendons grâce pour le don de la mer et des poissons. Bénis les travailleurs du secteur de la pêche, qui collaborent à l’œuvre de ta création et assurent les besoins alimentaires de millions de personnes à travers le monde. (…) Fais que les Gouvernants et les Organisations internationales agissent avec le sens des responsabilités, en garantissant la durabilité sociale, environnementale et économique, ainsi que la légalité de la filière de la pêche. Incite-les à appliquer les conventions et les lois pour la protection sociale des pêcheurs et de leurs droits. Qu’elles mettent fin à la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, ainsi qu’à la traite des personnes. (…) Que les consommateurs soient responsabilisés, car le poids de leurs choix peut conditionner les décisions et les politiques de marché des entreprises et favoriser un milieu de travail plus digne. Fais que les moules, toujours plus fécondes, ne cessent jamais de remplir nos assiettes et nos estomacs».

Cette prière s’achève par une demande instante au Dieu Tout-puissant de sanctifier, faire vivre et bénir le monde de la pêche. 

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22 novembre 2019, 17:20