? l¡¯Unesco, le Saint-Si¨¨ge d¨¦fend la dimension cultuelle de Notre-Dame de Paris
«Que la cathédrale Notre-Dame puisse redevenir, grâce aux travaux de reconstruction et à la mobilisation de tous, ce bel écrin au c?ur de la cité, signe de la foi de ceux qui l¡¯ont édifié, église-mère de votre diocèse, patrimoine architectural et spirituel de Paris, de la France et de l¡¯humanité». Les mots du Pape François au lendemain de l¡¯incendie ont été rappelés par Mgr Francesco Follo.
Le représentant du Saint-Siège près de l¡¯Unesco qui a affirmé sans détour, avec une évidence bien naturelle, que l¡¯état actuel de la cathédrale, ses travaux de restauration et de reconstruction prévus mettaient en évidence le caractère central de sa dimension cultuelle.
La manifestation d'une transcendance
Ainsi il appuie les propos de Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, quelques jours après l'incendie: «L¡¯autre chose qui unit la cathédrale et la personne humaine, c¡¯est l¡¯onction qu¡¯elles peuvent recevoir pour manifester une transcendance, une présence divine qui leur confère un caractère sacr顱.[1]
La restauration et la reconstruction de la cathédrale - mais aussi de tous les Biens d'Intérêt Religieux protégés par l'UNESCO - implique «de reconstituer l'origine d'une ?uvre», retrouvant «le fait générateur qui en a créé la signifiance», a ajouté Mgr Follo, citant le théologien italien, Romano Guardini (1885-1968), un des protagonistes du Mouvement liturgique (courant réformateur de l¡¯Église apparu courant XIXème siècle).
Le culte et les structures
«Il est crucial de sauvegarder cette signifiance», a-t-il insisté, soulignant l¡¯interdépendance et la connexion de la vie religieuse avec le culte et les structures qui la garde.
«Les éléments qui seront reconstruits doivent répondre à la finalité pour laquelle le bâtiment fut érigé. En effet, la forme conserve et transmet sa Beauté seulement si elle adhère à sa finalité, de manière à conserver la lisibilité de son identité», a-t-il argumenté inspiré par la philosophie de Jacques Maritain, selon laquelle «le Beau est une fulguration d¡¯intelligence sur une matière intelligemment disposée, une entité matérielle disposée de telle sorte que la «beauté immatérielle» soit intelligible par sa forme».
Pour la communauté des chrétiens qui veulent revenir vivre à la cathédrale, il est nécessaire de redonner non seulement un bien culturel, mais aussi un lieu où il soit possible de faire une expérience de sa signifiance et de la même foi que celle de ceux qui l¡¯ont édifié, a abondé en ce sens l¡¯observateur permanent du Saint-Siège.
La dimension religieuse, condition de la valorisation
Dans ce contexte, le souhait du Saint-Siège est que la cathédrale Notre-Dame de Paris soit rendue aux croyants, aux non-croyants et aux générations futures, conformément au principe selon lequel «la sauvegarde du patrimoine culturel, y compris sa fondamentale dimension religieuse, est une condition incontournable de sa valorisation.»
Trois mois après l¡¯incendie, les travaux se poursuivent au sein de la cathédrale. À ce jour, «la fondation Notre-Dame» et «le fonds Notre-Dame» ont recueilli des dons évalués à 38 millions d'euros, soit 10% de la totalité des sommes données, a indiqué Mgr Aupetit le 8 juillet sur l¡¯antenne de la radio RTL.
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