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Le cardinal Pietro Parolin et les confimands dans la co-cathédrale de Pristina Le cardinal Pietro Parolin et les confimands dans la co-cathédrale de Pristina

Au Kosovo, le cardinal Parolin salue la vitalité de la communauté catholique

Du 8 au 10 juin dernier, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, s’est rendu au Kosovo, à la rencontre de la communauté catholique du diocèse de Prizren-Pristina. Sur cette terre multiconfessionnelle, où le christianisme est implanté depuis le premier siècle, cette visite fut un «moment de grâce particulier», comme en témoigne un prélat du diocèse.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Cette visite pastorale du cardinal Parolin répondait à l’invitation de Mgr Dodë Gjergji, évêque de Prizren-Pristina, et voulait manifester la sollicitude du Saint-Siège envers la communauté catholique du Kosovo. Le premier temps marquant fut la messe de la solennité de la Pentecôte, célébrée dans la capitale Pristina, en la nouvelle église co-cathédrale sainte Teresa de Calcutta – les parents de cette dernière sont nés en territoire kosovar, et la religieuse albanaise est chère au cœur des catholiques du pays.  

Un encouragement à bâtir l’unité, malgré les blessures passées

Au cours de la cérémonie qu’il présidait, le cardinal Parolin a administré à 42 jeunes le sacrement de la confirmation. Dans son homélie, il a assuré que le Pape François est «spirituellement proche du peuple kosovar, et en particulier, de la communauté catholique de cette terre, qui, y compris dans les moments les plus difficiles et parfois tourmentés de son histoire, n’a jamais perdu la conscience de faire partie, aussi petite fût-elle, de la grande Église universelle». Le secrétaire d’État du Saint-Siège a fait part de sa joie de «constater la fraîcheur de l’enthousiasme avec lequel cette communauté catholique vit sa foi dans le Christ et s’en fait le témoin convaincu et courageux, forte aussi de sa tradition historique». Il a ainsi rappelé que le christianisme avait commencé à s’enraciner dans la région dès le premier siècle, mentionnant au passage les premiers martyrs chrétiens de la ville voisine d’Ulpiana, Floro et Lauro, ayant vécu à l’époque du règne de l’empereur Hadrien (117-138). Le diocèse de Prizren-Pristina fut quant à lui fondé au Ve siècle.

Aux jeunes confirmands, le cardinal Parolin a souhaité que l’Esprit-Saint les aide à partager leur «riche héritage spirituel, y compris avec ceux qui appartiennent à d’autres confessions religieuses, afin de grandir dans la connaissance réciproque et de faire éclore de nouvelles énergies de fraternité et de paix». Il les a incités à être des «constructeurs d’unité dans la diversité». «Même si la paix dans cette région est une réalité désormais stable, les blessures de la tragédie qui s’y est déroulée vers la fin du vingtième siècle ne sont pas encore complètement guéries et soulignent l’exigence profonde de pardon et de réconciliation qu'une âme chrétienne ne peut pas ne pas entendre», a-t-il poursuivi, en référence à la guerre du Kosovo achevée il y a vingt ans, le 10 juin 1999.

Maintenir vivante la foi chrétienne

L’après-midi, le cardinal Parolin s’est rendu à Prizren, au sud du pays, afin de procéder à la re-consécration de la cathédrale dédiée à la Bienheureuse Vierge Marie Auxiliatrice, au terme d’importants travaux de restauration. Une célébration à laquelle était présent Teodosije, évêque de l’éparchie de Raška et Prizren (circonscription de l’Église orthodoxe serbe). Le représentant de la communauté islamique locale, l’imam Trnava, est quant à lui venu à la réception qui s’en est suivi.

Dans son homélie, le cardinal Parolin a redit &ܴ;’aٳٱԳپDz&ܴ; du Saint-Siège envers la communauté chrétienne locale, saluant sa «contribution précieuse à la croissance morale et spirituelle du peuple kosovar». «C’est une communauté dynamique, a-t-il poursuivi, insérée depuis des siècles dans un contexte multi-religieux et multiculturel, en une terre qui est un carrefour de cultures et de peuples, qui a été capable de maintenir vivantes les valeurs de la foi et de la vie chrétienne y compris à des époques particulièrement difficiles, quand la liberté religieuse était de fait interdite». Il a souligné que le rite de consécration permettait de «faire mémoire de la foi héritée de vos pères, de l’évidence de leur sacrifice et de leur confiante prière». Et dans le même temps, il confie aux générations actuelles et futures «le grand devoir d’édifier, au moyen de l’action de l’Esprit-Saint, une communauté de croyants toujours plus vivante et vitale, devenant elle-même “temple du Dieu vivant” (2 Cor, 6,16)».

Dernier jour de visite

Le lendemain, 10 juin, le secrétaire d’État du Saint-Siège a rencontré les autorités civiles à Pristina. Concernant les vingt ans de la fin de la guerre du Kosovo, le cardinal Parolin a assuré que le Pape et le Saint-Siège suivent le processus de démocratisation de la région et continuent d’apporter leur contribution à la réconciliation. Puis le prélat a terminé sa visite pastorale par un temps de partage avec les prêtres, religieux, catéchistes et collaborateurs paroissiaux du diocèse de Prizren-Pristina. Mgr Lush Gjergji, vicaire général émérite du diocèse, a assuré à nos confrères de la rédaction italienne que le Pape François «est suivi ici [au Kosovo, ndlr] avec attention non seulement par les chrétiens mais par tous, pour son courage spirituel et pour son choix de la simplicité et de la pauvreté son regard dirigé d’abord vers les pays qui sont en périphéries, comme le nôtre». Il a également estimé que cette visite du cardinal Parolin «a été pour nous un moment de grâce particulier, en la fête de Pentecôte, un don de Dieu, mais aussi du Pape François et de l’Église universelle, qui se montre solidaire avec notre petit troupeau et cherche à nous renforcer dans la foi et dans l’engagement pour la société».

 

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11 juin 2019, 12:45