À l’ONU, Mgr Auza rappelle les dangers de l'idéologie du genre
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Alors qu’il y a quelques années «il y avait une claire compréhension de ce que signifiait être une femme», ce n’est plus le cas aujourd’hui, a d’abord fait remarquer Mgr Auza lors de son intervention à cette réunion sur le thème “Égalité des sexes et idéologie du genre: protéger les femmes et les filles”.
Mettre fin à la confusion, pour le bien de tous
«Ce consensus s’est malheureusement érodée à cause du récent phénomène de l’identité sexuelle et de l’idéologie du genre», a déploré l’observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU. «Alors qu’avant tout le monde savait ce que signifiait “une femme” à partir de sa nature corporelle, désormais de nombreux partisans de l’idéologie du genre soutiennent que la nature corporelle n’a intrinsèquement rien à voir avec la féminité, au-delà de la manière dont le sexe est “attribué” à la naissance. La féminité, a-t-il expliqué, est plutôt vue comme ce qu’une personne pense d’elle-même, ou la manière dont elle s’exprime, indépendamment de la nature biologique aux niveaux cellulaire, endocrinologique ou reproductif, indépendamment des caractéristiques sexuelles primaires et secondaires, ou d’autres facteurs».
La réponse à la question «qu’est-ce qu’une femme?» doit retrouver son univocité originelle. De cette réponse dépendent des éléments essentiels de la vie de l’humanité: «anthropologie de base, dignité humaine, droits de l’homme, mariage et famille, maternité et paternité, la cause des femmes, des hommes, et plus spécialement des enfants». «La substitution de l’identité ou de l’expression sexuelle au sexe biologique a d’énormes ramifications dans tous ces domaines, et c’est la raison pour laquelle, avec courtoisie et compassion, nous devons poser les questions peut-être inconfortables parce que la réponse compte», a expliqué Mgr Auza aux participants.
Accompagner en refusant toute idéologie
Puis le prélat s’est attaché à rappeler plusieurs prises de paroles du Pape François sur ce sujet, à commencer par celle du . Lors de la conférence de presse à bord de l’avion qui le ramenait d’Azerbaïdjan, le Saint-Père expliquait que «les choses doivent se prendre comme elles viennent. Le péché est le péché. Les tendances ou les déséquilibres hormonaux créent beaucoup de problèmes et nous devons être attentifs à ne pas dire : ‘‘C’est la même chose, faisons la fête’’. Non, cela, non. Mais accueillir chaque cas, l’accompagner, l’étudier, discerner et l’intégrer». Il soutenait aussi que «c’est un problème de morale. C’est un problème. C’est un problème humain. Et il faut le résoudre comme on peut, toujours avec la miséricorde de Dieu, avec la vérité, […] mais toujours comme cela, toujours le cœur ouvert».
Dans son exhortation apostolique (56), a rappelé Mgr Auza, le Pape François s’est aussi inquiété à propos de l’idéologie du genre qui «nie la différence et la réciprocité naturelle entre un homme et une femme. Elle laisse envisager une société sans différence de sexe et sape la base anthropologique de la famille. Cette idéologie induit des projets éducatifs et des orientations législatives qui encouragent une identité personnelle et une intimité affective radicalement coupées de la diversité biologique entre masculin et féminin. L’identité humaine est laissée à une option individualiste, qui peut même évoluer dans le temps».
«Une chose est de comprendre la fragilité humaine ou la complexité de la vie, autre chose est d’accepter des idéologies qui prétendent diviser les deux aspects inséparables de la réalité», poursuivait le Souverain Pontife, avant de lancer cet appel: «Ne tombons pas dans le péché de prétendre nous substituer au Créateur. Nous sommes des créatures, nous ne sommes pas tout-puissants. La création nous précède et doit être reçue comme un don. En même temps, nous sommes appelés à sauvegarder notre humanité, et cela signifie avant tout l’accepter et la respecter comme elle a été créée».
«L’annulation de la différence est le problème, pas la solution»
Le , le Pape rappelait que «les différences entre homme et femme ne vont pas dans le sens de l’opposition ou de la subordination, mais dans celui de la communion et de la génération, toujours à «l’image et ressemblance» de Dieu». Un peu plus tôt, lors de l’audience générale du consacrée à la famille, François se demandait «si ce que l’on appelle la théorie du gender n’est pas également l’expression d’une frustration et d’une résignation, qui vise à effacer la différence sexuelle parce qu’elle ne sait plus s’y confronter. Oui, nous risquons de faire un pas en arrière. L’annulation de la différence, en effet, est le problème, pas la solution», affirmait-il.
L’idéologie du genre préoccupe particulièrement le Saint-Père, comme l’a redit Mgr Auza à la fin de son intervention, en mentionnant ses propos tenus le à Cracovie, devant les évêques polonais: «En Europe, en Amérique, en Amérique Latine, en Afrique, dans certains pays d’Asie, il y a de véritables colonisations idéologiques. Et l’une d’entre elles – je le dis clairement avec ‘‘nom et prénom’’ – c’est le gender! Aujourd’hui, à l’école, aux enfants – aux enfants - on enseigne ceci: que chacun peut choisir son sexe. Et pourquoi enseigne-t-on cela? Parce que les livres sont ceux des personnes et des institutions qui te donnent l’argent. Ce sont les colonisations idéologiques, soutenues aussi par des pays très influents. Et ça, c’est terrible!», déplorait alors le Pape.
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