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Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU 

Agir contre le réchauffement climatique pour préserver la paix

Vendredi 25 janvier à la tribune de l’ONU, Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège, a participé au débat sur le thème: «Faire face aux impacts des catastrophes liées au climat sur la paix et la sécurité internationales». Il a montré que des réponses immédiates devaient être apportées, puisque divers pays de la planète connaissent déjà les conséquences dramatiques des catastrophes naturelles.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Chaque année, avec une fréquence croissante, plusieurs pays du monde sont frappés par des phénomènes climatiques extrêmes. Ce fut le cas pour l’Inde en août 2018, où des inondations au Kerala ont entrainé la mort de nombreuses personnes et forcé des milliers d’autres à se déplacer. Des déplacements de population qui ne sont pas sans conséquences sur la stabilité d’une région ou d’un pays tout entier.

Le changement climatique et l’extrême pauvreté, deux réalités liées

Dans son discours, Mgr Bernardito Auza cite également le bassin du Lac Tchad, qui fournit de l’eau à des millions d’Africains. Les «conflits régionaux en cours et la menace et l’expansion extrémiste» provoquent des déplacements de populations qui accentuent la pression sur les ressources hydriques et halieutiques du lac. Cette situation montre aussi que «les plus pauvres paient le prix le plus fort», selon les mots de l’observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU. Les habitants des «pays les plus pauvres ont cinq fois plus de probabilité de se déplacer en raison d’un climat extrême que leurs homologues des pays plus riches», a-t-il souligné. «Cette corrélation entre l’extrême pauvreté et les effets du changement climatique et des catastrophes liées au climat, y compris les impacts qu’une telle pauvreté peut avoir sur la susceptibilité des individus aux tactiques de recrutement de groupes armés non-étatiques», a expliqué Mgr Auza, «montre le besoin de travail décent, de formation, d’éducation, de solidarité, de protection sociale et de respect des droits humains fondamentaux, spécialement pour ceux qui sont les plus vulnérables aux extrêmes climatiques».

Choisir sans attendre une conversion écologique

Face à cette urgence, Mgr Auza appelle à une «action immédiate» déclinée en cinq points, ceux-là même qui ont été mis en avant par le rapport spécial d’octobre 2018 du Groupe intergouvernemental d'experts sur le changement climatique (GIEC): «accentuer une gouvernance à plusieurs niveaux,  améliorer les capacités institutionnelles, promouvoir l’innovation technologique, renforcer les instruments politiques et la finance relative au climat, permettre un changement de comportement et de style de vie». Une telle action devrait «non seulement empêcher les conséquences diverses de la hausse des températures sur notre maison commune», mais aussi permettre de dissocier préoccupations sécuritaires et «catastrophes climatiques évitables».

Toutes ces décisions font partie de la «conversion écologique» à laquelle le Pape François appelle sans relâche la communauté internationale, États et citoyens, comme l’a souligné Mgr Auza en conclusion de son intervention.

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26 janvier 2019, 15:38