Conférence de Marrakech: le Saint-Siège soutient le Pacte mondial sur les migrations
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Plus de 150 pays ont finalement adopté lundi le Pacte Mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Une adoption qui «intervient à un moment critique de l’histoire», a fait remarquer le cardinal Pietro Parolin au cours de sa première intervention, lors du débat général de la Conférence. «Plus que jamais auparavant des personnes sont en déplacement», a-t-il ensuite relevé, avant d’expliquer que les flux migratoires entrainent «des défis significatifs pour les pays d’origine, de transit et de destination».
Une responsabilité partagée
Le cardinal-Secrétaire d’État a montré les prometteuses améliorations de la gouvernance des migrations offertes par ce Pacte Mondial, si bien sûr le contenu en est respecté. Rendre les migrations plus sûres, ordonnées et régulières est en tous cas une «chose à laquelle aucun État ne peut parvenir tout seul», a-t-il affirmé.
Le cardinal Parolin a également rappelé l’engagement du Saint-Père vis-à-vis des migrants, citant quatre verbes-clés résumant l’opinion du Pape : «accueillir, protéger, promouvoir et intégrer». Le Saint-Père soutient une réponse «raisonnable» face aux migrations. Une prudence qui se manifeste d’abord dans l’intégration, vue par le Saint-Siège comme «un processus à deux faces où les migrants devraient respecter les lois locales, la cultures et les coutumes du pays qui les reçoivent, tandis que les pays hôtes devraient respecter les traditions et les cultures des migrants».
Le Pape François, a déclaré le Secrétaire d’État du Saint-Siège, met aussi en avant «le droit prioritaire à vivre dans la dignité et la sécurité dans le pays d’origine». D’où cet appel «aux gouvernements et à la communauté internationale toute entière» à trouver «des solutions durables aux conflits et au sous-développement», pour que la migration soit «un choix et non un acte de désespoir».
Le cardinal Parolin a enfin insisté sur le fait que «les énormes défis que pose la migration sont mieux traités par des processus multilatéraux que par des politiques isolationnistes».
Considérer les racines du phénomène migratoire
Dans sa seconde intervention, le Secrétaire d’État du Saint-Siège est revenu sur deux engagements majeurs contenus dans le Pacte Mondial : celui pour «la paix et le développement» et celui pour &±ô²¹±ç³Ü´Ç;±ô’i²Ô³Ù&±ð²¹³¦³Ü³Ù±ð;²µ°ù²¹³Ù¾±´Ç²Ô&°ù²¹±ç³Ü´Ç;. «Si nous voulons accomplir notre promesse de rendre les migrations volontaires et sûres, ordonnées et régulières», a-t-il expliqué, «nous devons nous attaquer aux causes profondes des flux migratoires». Et ce par une solidarité entre les pays, et non en laissant le pays d’origine porter seul la responsabilité de trouver des solutions.
En ce qui concerne l’intégration, les migrants «doivent être accueillis et traités avec dignité», même s’ils doivent plus tard, et parce que cela bénéficie à leur sécurité, revenir dans leur pays d’origine. Le cardinal Parolin a ensuite soutenu les politiques de regroupement familial, dénoncé les phénomènes de séparation au cours du processus de migration, et demandé la fin des pratiques de détention, en particulier celles de mineurs. Le Secrétaire d’État a défini l’intégration comme «un enrichissement mutuel basé sur un respect mutuel et interpersonnel».
«Comme les migrations, et même les migrations de masse, vont très probablement continuer dans les années à venir», a conclu le cardinal Parolin, il est nécessaire «d’élargir les canaux d’émigration sûrs et réguliers par des politiques responsables et généreuses, inspirées par la solidarité et la co-responsabilité».
«La paix, le développement et l’intégration véritable» demeurent les aspects fondamentaux qui permettront la mise en Å“uvre du Pacte Mondial.
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