À l'Onu, le Saint-Siège défend un monde sans armes ²Ô³Ü³¦±ôé²¹¾±°ù±ðs
Marie Duhamel – Cité du Vatican
«Nous ne devons jamais nous résigner à l’idée que les armes nucléaires sont là pour rester. Nous ne devons pas donner du crédit à l’idée que les menaces contemporaines à la paix internationale et la sécurité rendent impossible le désarmement nucléaire. Le monde n’est pas plus sûr grâce à la présence ces armes, il en est plus dangereux». Selon Mgr Paul Richard Gallagher, la paix et la stabilité internationale ne peuvent se fonder sur une destruction mutuelle garantie ou sur la menace d’une totale annihilation. Une politique qui s’appuie sur la possession d’armes nucléaires est ainsi en contradiction à l’esprit et l’objectif des Nations Unies, précise le prélat.
Des traités fondamentaux pour un monde sans nucléaire
Plusieurs instruments ont été mis en Å“uvre pour obtenir un monde sans nucléaire. Le 20 septembre 2017, le Saint-Siège a été un des premiers à signer et ratifier le Traité sur l’Interdiction des armes nucléaires. 61 États l’ont signé, 14 d’entre eux ratifié. Ce traité est le fruit de nombreux efforts d’États et d’autres parties prenantes qui ont taché de faire comprendre «les impacts catastrophique» «prévisibles et effrayants» des armes nucléaires. En effet, «l’élimination des armes nucléaires n’est pas seulement une question sécuritaire, mais également un impératif moral, humanitaire et environnemental».
Autre instrument pour une planète sans nucléaire : le traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Le Saint-Siège exhorte les États à faire du CTBT une réalité. Mgr Gallagher répète qu’il s’agit d’une étape fondamentale pour stopper le développement d’armes encore plus létales. Il est, poursuit-il, de la responsabilité de chacun de continuer à persuader les pays non-signataires de ce texte.
Ces deux traités complètent un troisième texte clé : le Traité de Non-prolifération des armes nucléaires (NPT) que le Saint-Siège a ratifié dès le début afin d’encourager les Etats qui sont détenteurs de telles armes de les abolir, d’encourager ceux qui n’en possèdent pas à ne pas les acquérir, d’encourager enfin la coopération internationale sur la base d’une utilisation pacifique du matériel nucléaire.
Une confiance mutuelle nécessaire et pourtant érodée
Ces traités ne pourront entrer en vigueur que s’il existe une confiance réciproque. «Les traités de désarmement sont plus que de simples obligations légales, ce sont des engagements moraux basés sur la bonne foi des États et dans la confiance que les citoyens placent en leurs gouvernements» explique Mgr Gallagher. En l’absence de la bonne foi des signataires, la confiance est brisée, la prolifération en sera le corolaire logique. Or la confiance a été «sérieusement érodée» par l’absence de progrès dans le processus de désarmement et la décision de certains états de développer malgré tout leur capacité d’armement nucléaire, déplore le représentant du Saint-Siège. Il estime ainsi qu’il est d’une grande urgence de continuer à restaurer et renforcer la confiance entre les Etats. «Ce n’est qu’avec une telle confiance qu’une paix véritable et durable entre les nations sera établie. La confiance peut nous ramener au chemin d’un dialogue et de négociations significatives pour obtenir un monde sans armes nucléaires.»
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici