Le Credo de Nic¨¦e, trait d¡¯union entre tous les chr¨¦tiens, assure le Pape
Delphine Allaire ¨C Cité du Vatican
Le Pape de 88 ans face à de jeunes prêtres et des moines représentant la riche mosaïque de l¡¯orthodoxie orientale. Après la célébration des Secondes vêpres en la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs et l¡¯audience à une délégation ?cuménique finlandaise en janvier, le Pape a de nouveau saisi l¡¯opportunité d¡¯aborder la pleine unité à l¡¯occasion de cette année de commémorations du premier concile ?cuménique de l¡¯Église. 300 évêques de toutes les provinces de l¡¯Empire romain rejoignaient la ville de Bithynie en 325, peu avant le baptême de Constantin, où ils définirent les fondements du christianisme.
Dix-sept siècles et quelques divisions plus tard, le Successeur de Pierre se dit prêt à retrouver la grâce de l¡¯unité, en commençant par le sommet de l¡¯année liturgique qu¡¯est la célébration de Pâques, à une date commune, comme la Providence le pourvoit en cette année 2025.
Le symbole de Nicée, un sens théologique et ecclésiologique
Ce matin, dans un salon de la Maison Sainte-Marthe, devant les prêtres et les moines orthodoxes venus des Églises arménienne, copte, éthiopienne, érythréenne, malankare et syriaque auxquels il a remis un discours, le Successeur de Pierre a détaillé les trois sens du terme «symbole» au centre du Credo, symbole de Nicée-Constantinople. Un premier sens théologique émane du Credo, car, avance François, l'ensemble des principales vérités de la foi chrétienne s¡¯y complètent et s'harmonisent entre elles. «Le Credo de Nicée, qui expose succinctement le mystère de notre salut, est indéniable et inégalé», assure le Souverain pontife.
Le terme symbole revêt aussi une signification ecclésiologique, car au-delà des vérités, il unit les croyants. Dans l'Antiquité, le mot grec symbolon désignait la moitié d'un carreau cassé en deux pour être présenté en signe de reconnaissance. «Le symbole est donc un signe de reconnaissance et de communion entre les croyants», remarque le Pape, détaillant l¡¯importance fondamentale de posséder la foi comme «un symbole», car cela signifierait qu¡¯elle ne peut trouver sa pleine unité qu'avec les autres. «Nous croyons», est-il écrit au pluriel dans cette prière fondatrice.
Les chrétiens divisés sont pareils à des morceaux en quête d'unité
Approfondissant l¡¯image du symbole dans son acception grecque originelle, le Pape considère que les chrétiens encore divisés sont comparables à «des morceaux» qui doivent trouver l'unité dans la confession de la foi unique. «Nous portons le Symbole de notre foi comme un trésor dans un pot d'argile», écrivait saint Paul aux Corinthiens, aujourd¡¯hui convoqué par François. Le sens spirituel du Credo a ensuite été rappelé aux prêtres et moines orthodoxes d¡¯Orient comme prière de louange qui nous unit à Dieu. «L'union avec Dieu passe nécessairement par l'unité entre nous, chrétiens, qui proclamons la même foi. Si le diable divise, le Credo unit! Comme ce serait beau si, chaque fois que nous proclamons le Credo, nous nous sentions unis avec les chrétiens de toutes les traditions!», s¡¯est exclamé le Pape, proposant à l¡¯assemblée de proclamer en ch?ur le Credo de Nicée. Chacun dans sa propre langue.
Une visite d'études sous l¡¯égide de la Commission mixte internationale
En visite d¡¯études dans la Ville éternelle depuis une semaine, le groupe, guidé par le père Hiacynthe Destivelle du dicastère pour la Promotion de l¡¯unité des chrétiens, a arpenté les lieux saints romains sublimés à l¡¯occasion du Jubilé.
Sous l¡¯égide de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l'Église catholique et les Églises orthodoxes orientales, il s¡¯agit de la cinquième visite de ce type organisée à Rome. Des séjours d¡¯études similaires ont été conduites par le catholicossat arménien d'Etchmiadzin et l'Église syrienne orthodoxe de Malankara. Le Pape s¡¯est dit très reconnaissant de cet «échange de dons», permettant l¡¯alliance du dialogue de la charité avec celui de la vérité. Deux figures romaines les accompagnaient: l'archevêque orthodoxe arménien Khajag Barsamian, représentant à Rome de l¡¯Église apostolique arménienne, et l'évêque copte orthodoxe de Turin et Rome, Barnabas El-Soryani.
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