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Le Pape demande aux forces armées de toujours protéger la vie humaine

Lors de son homĂ©lie au cours de la messe ce dimanche 9 fĂ©vrier, le Pape François a invitĂ© les forces armĂ©es Ă  toujours travailler pour un monde plus fraternel et plus humain. Depuis la place Saint-Pierre, il a appelĂ© les militaires, les policiers et les agents de sĂ©curitĂ© rassemblĂ©s Ă  Rome pour leur ÂáłÜ˛úľ±±ôĂ©, Ă  toujours ĂŞtre vigilants contre la tentation de cultiver un esprit de guerre.

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

Une foule d’uniformes coloraient la place Saint-Pierre de Rome ce dimanche 9 février, alors que le Jubilé des forces armées était clôturé par une messe présidée par le Pape François. Plus de 25 000 pèlerins se sont réunis pour ce deuxième événement thématique de l’Année Sainte, après le jubilé du monde de la communication fin janvier. François a salué les militaires et autorités présents, et les a remerciés pour leur «grande mission» dans la lutte contre toutes les formes de violence qui risquent de troubler la paix sociale, leur service lors des catastrophes naturelles et la protection qu'ils assurent envers les plus fragiles.  

Le regard de compassion du Christ

L’Évangile choisi par l’Église pour le cinquième dimanche du temps ordinaire est celui de la pêche miraculeuse. L’évangéliste Luc raconte comment Jésus, après avoir enseigné les foules, demande aux pêcheurs qui l’accompagnent de jeter leurs filets, et parmi eux se trouve Simon qui deviendra saint Pierre. Ils ont tenté en vain de prendre du poisson toute la nuit. Obéissent à la parole du Christ, ils ont de nouveau jeté le filet. La pêche est alors tellement abondante qu’ils décident de suivre le Christ. En s’appuyant sur ce récit, le Saint-Père relève trois attitudes du Christ: «il vit, il monta, il s’assit».   

D’abord, Jésus voit. Alors que la foule l’entoure, assoiffée par ses paroles de sagesse, Jésus porte son «regard plein de compassion» sur les pêcheurs et repère «leur déception», étants revenus bredouilles de leur pêche nocturne. Il comprend leur «sentiment d’avoir le cĹ“ur vide comme ces filets qu’ils ont maintenant dans leurs mains». Comme il fait souvent, François a rappelé les trois attitudes de Dieu qui sont «la proximité, la compassion, la tendresse».

Avec le Christ, l’espoir perdu revient

Ensuite, Jésus agit et monte dans la barque. Il ne se laisse pas enfermer «dans la plainte et l’amertume» mais au contraire, «Il prend l’initiative, va à la rencontre de Simon», remarque François. Ce faisant, il prend la place de l’échec qui habite le cĹ“ur de Pierre.

Enfin, Jésus s’assoit, tel un maître qui enseigne. Mais Jésus fait plus qu’enseigner, il annonce la Bonne Nouvelle et fait «faire sentir qu’il y a encore une espérance même quand tout semble perdu». Et c’est alors que le miracle se produit, «que la vie recommence, que l’enthousiasme perdu revient».

Être du côté des plus faibles

Laissant ensuite un cérémoniaire finir de lire son homélie, en raison de «difficultés à respirer», le Pape a donné ces trois attitudes de Jésus comme modèles aux forces de sécurité. D’abord voir, en gardant «un regard attentif, qui sait saisir les menaces contre le bien commun, les dangers qui pèsent sur la vie des citoyens, les risques environnementaux, sociaux et politiques».

Puis, monter dans la barque, en s’engageant dans leur «mission au service du bien, de la liberté et de la justice», comme le rappellent leur uniforme, leur courage et leur serment. Enfin, s’asseoir, en restant toujours «du côté du droit et des plus faibles».

“Votre présence nous apprend que le bien peut gagner malgré tout, elle nous apprend que la justice, la loyauté et la passion civique sont encore des valeurs nécessaires aujourd’hui, elle nous apprend que nous pouvons créer un monde plus humain, plus juste et plus fraternel, malgré les forces contraires du mal.”

De nombreux militaires et gendarmes rassemblés sur la place Saint-Pierre.
De nombreux militaires et gendarmes rassemblés sur la place Saint-Pierre.

Toujours défendre la vie

Le Souverain pontife a ensuite évoqué le rôle important des aumôniers, symbole de la «présence du Christ» et soutien moral et spirituel. Ils ne servent plus à «bénir des actions de guerre perverses», comme cela a pu être le cas dans l’histoire relève François, mais aident les militaires dans leurs missions en apportant «la lumière de l’Évangile».

En concluant, François a remercié les militaires et gendarmes, qui offrent la protection à leurs pays respectifs, en «prenant des risques personnels». Mais il les a incité à toujours garder le but de leurs actions: la protection de toute vie humaine.

“Je vous demande, s’il vous plaît, d’être vigilants: vigilants face à la tentation de cultiver un esprit de guerre; vigilants pour ne pas être séduits par le mythe de la force et par le bruit des armes; vigilants pour ne pas être contaminés par le poison de la propagande de la haine qui divise le monde en amis à défendre et en ennemis à combattre.”

L’attitude de chaque membre des forces armées doit être de se rappeler que tous les hommes sont frères, car fils d’un seul Père, a terminé le Pape, demandant aux fidèles présents d’être «des témoins courageux de l’amour de Dieu».


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09 février 2025, 11:14