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Xavier Sartre – Cité du Vatican

«Il s’agit d’un geste de grande espérance qui concrétise une des intentions de cette année jubilaire»: c’est ainsi que le Pape François a qualifié l’annonce faite mardi 14 janvier par le gouvernement cubain de la libération prochaine de 553 détenus.

Pour le Saint-Père, cette annonce ne doit pas être une fin en soi. «Je souhaite que dans les prochains mois on continue à prendre, dans diverses régions du monde, des initiatives de ce genre qui inspirent confiance dans le cheminement des personnes et des peuples», a-t-il déclaré.

Spes non confundit

Le Souverain pontife avait été prévenu de cette initiative au début du mois de janvier par une lettre des autorités cubaines qui expliquaient l’avoir prise «dans l’esprit du Jubilé ordinaire de 2025». François, dans sa bulle d’indiction du Jubilé, Spes non confundit, a demandé «des signes tangibles d’espérance» pour les détenus, autrement dit des «formes d’amnistie ou de remise de peine» ou des «parcours de réinsertion dans la communauté».

La médiation de l’Église

Cette décision annoncée directement par le président cubain Díaz-Canal, intervient dans un contexte de détente avec les États-Unis qui ont pour leur part annoncé le retrait de Cuba de leur liste noire des États soutenant le terrorisme. La Maison Blanche, en rendant publique la nouvelle, a souligné le rôle joué par l’Église catholique dans cette évolution des rapports difficiles qu’entretiennent Washington et La Havane depuis des décennies. D’ailleurs, la mesure américaine est présentée comme ayant pour but de «renforcer le dialogue en cours entre le gouvernement cubain et l’Église catholique».

Entre mercredi et jeudi, les autorités cubaines ont libéré 127 détenus sur les 553 qui devraient l’être. Parmi eux, José Daniel Ferrer, 54 ans, un opposant historique, incarcéré le 11 juillet 2021 lorsqu’il avait tenté de se joindre aux manifestations antigouvernementales, les plus importantes depuis l’instauration du régime castriste en 1959.