蜜桃交友

Fabrice Bagendeker, SJ – Cité du Vatican

C’est la veille de la Sainte-Agnès, patronne de la chasteté, des vierges, des guides, des Enfants de Marie Immaculée mais aussi, et l’occasion en est marquée, du plus ancien séminaire de Rome, l'Almum Collegium Capranicense: «une communauté de jeunes et d'adultes, animés par la foi en Jésus-Christ et par le désir de répondre à son appel». Séminaristes, diacres et prêtres, venant «de trente-neuf diocèses différents: vingt-six italiens, quatorze non-italiens, y compris une éparchie de l'Église syro-malabare». Et que dire, sinon que «cette variété d'origines et d'affiliations reflète quelque chose du visage unique et multiple du peuple saint et fidèle de Dieu», comme a dit le Pape lui-même dans son mot de bienvenue.

Mûrir la liberté fidèle et responsable exigée de ceux qui sont chargés d'un ministère dans l'Église

Le Saint-Père a initié son adresse en confirmant la validité des nouveaux statuts de cette institution ecclésiastique d’ordre pontificale, approuvés «il y a six ans, le 14 janvier 2019». «Je confirme leur validité et je vous exhorte à suivre les lignes directrices qu'ils offrent, en vous permettant de mûrir la liberté fidèle et responsable exigée de ceux qui sont chargés d'un ministère dans l'Église», a déclaré François, rappelant aux étudiants séminaristes le but de leur présence dans la ville éternelle. «Vos évêques vous ont envoyés à Rome pour vous préparer au ministère ordonné ou pour parfaire votre formation dans les premières années», leur a dit le Saint Père.

Almo: qui donne et maintient en vie

«Almo»: «qui nourrit » ou «qui donne la vie et maintient en vie». François a rappelé aux étudiants du «Vénérable collège capranicien» la signification de ce titre conféré au collège après le sacre de Rome en 1527, «en reconnaissance de l'oblation des séminaristes pour la défense du pape et pour leur bravoure à défendre la porte du Saint-Esprit (Porta Santo Spirito)». «Dans un contexte comme le vôtre, on peut ‘‘bien se nourrir’’ si l'on ne se perd pas, si l'on ne ‘‘s'égare pas’’», leur a dit le Pape. À ce titre, le Pontife romain a évoqué un vers de la Comédie de Dante Alighieri. « Il s'agit de celui dans lequel l'âme de saint Thomas d'Aquin désigne l'Ordre des Prêcheurs comme un milieu ‘‘u' ben s'impingua se non si vaglio’’ (Paradiso X, 96)». «Où l'on est bien nourri -littéralement ‘‘engraissé’’- si l'on ne tourne pas en rond», disait le Pape.

«On peut bien se nourrir si l’on ne se perd pas»! «Quand finit-on par ‘‘divaguer’’?» Le Pape n’a pas laissé de suspens.  «Quand on néglige les relations fondamentales, la ‘‘proximité’’ que j'ai eu maintes fois l'occasion de rappeler en m'adressant à des séminaristes et à des ministres ordonnés: proximité avec Dieu; proximité avec son peuple; proximité avec l'évêque; proximité avec le presbyterium», a répondu le Vicaire du Christ.

La synodalité, un chemin de renouveau spirituel 

Le Pape est aussi revenu sur le document final du synode sur la synodalité évoquant le numéro 28 «où il est dit que ‘la synodalité est un chemin de renouveau spirituel et de réforme structurelle pour rendre l'Église plus participative et missionnaire, c'est-à-dire pour la rendre plus capable de marcher avec chaque homme et chaque femme, en rayonnant la lumière du Christ». Selon le Successeur de Pierre, cette nouvelle «façon d’être Eglise» est le style qui convient pour «prendre soin de la mission à laquelle Jésus appelle l'Église aujourd'hui, dans des temps complexes mais toujours rejoints par la miséricorde divine». Ainsi a-t-il invité les ecclésiastiques à se «sentir partie prenante de ce parcours et à le promouvoir dès maintenant», dans leurs lieux d’études et dans tous les «lieux où vous êtes présents pour l'expérience pastorale envisagée par le parcours de formation».

Apporter le même soin au «voisinage» qu’à la liturgie  

Pour finir, l’évêque de Rome a évoqué les différents services liturgiques et pastoraux  rendus par le Collège de la Capranica, les en remerciant. C’est notamment «le service liturgique de certaines célébrations dans la basilique papale Sainte-Marie-Majeure» et «de temps en temps à Saint-Pierre». Tout en les en remerciant, François a en même temps demandé aux ecclésiastes «d'apporter le même soin au ‘‘voisinage’’». «Il n'y a pas de liturgie chrétienne si les gestes que nous posons ne sont pas accompagnés d'une vie de foi, d'espérance et de charité», a affirmé le Saint Père.

Évidemment, à côté du service de l’autel, le Collegio Capricana accomplit des services «d'assistance aux personnes dans le besoin qui savent qu'elles peuvent trouver en vous un soutien qui les aide à affronter avec moins de fatigue le fardeau de la vie». Le Pape l’a rappelé, affirmant que c’était «un petit mais précieux service» d’expression concrète de la charité. «Que ce service vous aide aussi à ne pas ‘‘flancher’’, comme cela arrive quand on perd le contact avec ceux qui se trouvent dans des situations de marginalité et de difficulté», leur a souhaité François.