Le Pape salue «l'école de vie» que représente le métier de pêcheur
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Quelques jours après la journée mondiale de la pêche, le Pape a rappelé à ses hôtes combien cette activité était profondément liée à l’histoire de l’Église, le Christ l’ayant confiée à Pierre, pécheur en Galilée. «Néanmoins, elle connaît aujourd'hui de nombreuses difficultés» a reconnu le Saint-Père, qui a souhaité développer plusieurs réflexions.
François a d'abord invité à regarder le comportement des pêcheurs dans l’Évangile, comme «la persévérance dans le labeur», rappelant le passage dans saint Luc où ils reviennent avec ce constat: «nous avons peiné toute la nuit et nous n'avons rien pris».
Votre labeur est «un travail difficile, qui exige des sacrifices et de la ténacité, face aux défis habituels et aux nouveaux problèmes urgents, tels que le difficile changement de génération, les coûts qui continuent d'augmenter, la bureaucratie étouffante et la concurrence déloyale des grandes multinationales» a relevé le Pape.
La pêche, une école de vie
Ces défis sont au contraire une opportunité pour le Souverain pontife, celle de découvrir le sens de l’unité: «pour jeter les filets, il faut travailler ensemble, en équipage, ou mieux, en communauté où, malgré la diversité des rôles, la réussite du travail de chacun dépend de la contribution de tous» a-t-il noté.
Pour François, la pêche devient ainsi «une école de vie», au point que Jésus l'utilise comme symbole pour indiquer la vocation des apôtres: «Venez à ma suite, je vous ferai pêcheurs d'hommes».
Le Pape a ensuite évoqué le thème du colloque auxquels ont participé ces pêcheurs, centré sur les systèmes de santé en Europe. «Votre mission est aussi une mission qui coûte des efforts et qui nécessite de savoir travailler ensemble, en équipe» a-t-il expliqué, souhaitant mettre l’accent sur deux aspects: le premier est l’attention portée à ceux qui sont soignés, mais également ceux qui soignent. «Il est important de ne pas oublier que vous, travailleurs de la santé, êtes des personnes qui ont tout autant besoin de soutien que les frères et sÅ“urs dont vous vous occupez» a ainsi rappelé l’évêque de Rome. François a invité les soignants à ne pas se négliger «mais plutôt à prendre soin les uns des autres».
Ne pas oublier la compassion pour les plus petits
Le deuxième aspect est la compassion pour les plus petits. Personne, en effet «n'est autosuffisant au point de ne pas avoir besoin de soins. il s'ensuit que personne ne peut être marginalisé au point de ne pas pouvoir être soigné» a souligné le Pape. Et de rappeler que la «grande histoire de sensibilité» des systèmes de santé, en particulier à l'égard des «laissés-pour-compte ».
«Pensons à l'Å“uvre de tant de saints religieux qui, pendant des siècles, ont fondé des hospices pour les malades et les pèlerins; ou à des figures telles que saint Jean de Dieu, saint Joseph Moscati, sainte Teresa de Calcutta: tous étaient de véritables "cliniciens"», a relevé François, c'est-à-dire des hommes et des femmes penchés sur le lit de ceux qui souffrent, comme l'étymologie du terme l'indique».
Le Pape a ainsi invité ces soignants à «animer de l'intérieur les systèmes de santé, afin que personne ne soit abandonné».
«Tel est le chemin: être unis dans la solitude pour que personne ne soit seul dans la peine» a encore souligné le Souverain pontife. François a conclu son discours en souhaitant rappeler l’importance de la cellule familiale pour ces deux professions que sont les pécheurs et les soignants: «Veillez à vos relations familiales: elles sont un "médicament", tant pour les personnes en bonne santé que pour les malades. L'isolement et l'individualisme, en effet, ouvrent la porte à la perte d'espoir, ce qui rend l'âme, et souvent le corps, malades».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici