Le Pape invite à promouvoir la paix sans se décourager
Myriam Sandouno - Cité du Vatican
Au terme de l'année jubilaire consacrée au centenaire de la proclamation de saint Bernard d'Aoste comme patron des alpinistes, des voyageurs et des habitants des Alpes, ainsi qu'au neuvième centenaire de sa canonisation et au premier millénaire de sa naissance, le Pape a exprimé sa joie de recevoir les délégations du diocèse d'Aoste et de la Congrégation des chanoines du Grand-Saint-Bernard.
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Bernard était un prédicateur capable de toucher les cĹ“urs les plus endurcis, «en les ouvrant au don de la foi et de la conversion», a dit François. L’archidiacre du diocèse d'Aoste a su faire de l'annonce «une expérience intense et joyeuse de l'Esprit», et s'est voué à cette mission avec zèle jusqu'à sa mort en 1081 à Novare, où il prêchait.
Accueillir et prendre soin des autres
Après l’annonce, l’évêque de Rome s’est penché sur l’accueil. L'aventure caritative qui rendra le prédicateur célèbre est cependant liée à une autre mission qui lui a été confiée, a fait comprendre le Saint-Père: celle de prendre soin des pèlerins et voyageurs qui franchissaient les cols alpins près du Mont Blanc qui portent encore aujourd'hui son nom, - et qu'il côtoyait en se rendant en Italie depuis la France et la Suisse et vice-versa, dans le cadre d'un voyage international. «Le voyage était pénible et comportait le risque de se perdre, d'être attaqué et de mourir dans les glaces». Pour prendre soin de ces personnes, Bernard a fondé les deux célèbres hospices, «en rassemblant autour de lui votre communauté de chanoines, qui se consacre encore aujourd'hui à ce service, fidèles à la devise: Hic Christus adoratur et pascitur, "Ici, le Christ est adoré et nourri"».
C’est «un programme de charité intégrale, matérielle et spirituelle qui a pour centre l'Eucharistie et qui, de la prière, passe à l'accueil de tous ceux qui frappent à la porte. Un vrai modèle aussi pour nos jours: accueillir et prendre soin de toute personne qui demande de l'aide, dans son corps et dans son esprit, sans distinctions et sans fermetures».
Saint Bernard l'artisan de la paix
Le protecteur des voyageurs, des alpinistes et des habitants des montagnes fut pacificateur. François, dans son intervention, a évoqué son voyage à Pavie pour tenter de convaincre l'empereur Henri IV de renoncer à son intention de faire la guerre au Pape Grégoire VII. Un déplacement qui lui coûta la vie. Il mourra, en effet, peu après son retour, a raconté le Pape. «Comme nous le savons, sa tentative n'a pas abouti. Mais cela le rend d'autant plus noble à nos yeux, et nous le montre engagé dans une démarche délicate et incertaine, sans aucune garantie de succès», a-t-il ajouté.
Aujourd’hui encore, «nous avons besoin de ce courage», celui de promouvoir la paix sans se décourager, même face à l'échec. S’adressant aux guides de montagne et moniteurs de ski présents lors de cette audience, l’évêque de Rome a fait remarquer deux symboles de la montagne: le piolet et la cordée. En effet, a-t-il expliqué, le piolet de saint Bernard était la Parole de Dieu, avec laquelle il pouvait ébranler même les âmes les plus froides et les plus endurcies; sa cordée était la communauté, avec laquelle il marchait - et aidait les autres à marcher - même sur des chemins risqués, pour atteindre son but.
Pour conclure, François a souhaité à chacun de «parcourir de beaux chemins, à travers les hautes montagnes, mais surtout, à l'intérieur du cĹ“ur».
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