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Veille du Synode: le Pape invite l’Église à reconnaître ses erreurs et à guérir les blessures

Après deux jours de retraite spirituelle au Vatican, une célébration pénitentielle a eu lieu mardi soir 1er octobre en la basilique Saint-Pierre. Présidée par le Pape, elle s’est déroulée la veille de l’ouverture de la seconde session du synode des éêܱ «pour une Église plus synodale». Dans une démarche de pardon, le Successeur de Pierre a exhorté l'Église à guérir les relations malades, les blessures causées par ses éés et à reconnaitre les erreurs commises.

Delphine Allaire – Cité du Vatican

«Nous sommes ici des mendiants de la miséricorde du Père», a d’emblée introduit François, l’air grave, citant la prière du Siracide. Dans sa réflexion délivrée au terme de la veillée pénitentielle, après trois témoignages poignants et sept demandes de pardon de cardinaux, le Souverain pontife argentin a prôné réconciliation, concorde et rétablissement de la confiance face au péché.  

En effet, «l'Église est toujours l'Église des pauvres en esprit et des pécheurs qui cherchent le pardon, et pas seulement des justes et des saints, mais des justes et des saints qui se reconnaissent pauvres et pécheurs», a rappelé l’évêque de Rome, justifiant son souhait d’écrire les demandes de pardon lues par les cardinaux des cinq continents «parce qu'il est nécessaire d'appeler nos grands péchés par leur nom».

«Tout est lié dans le bien, tout est aussi lié dans le mal»

«Le péché est toujours une blessure dans les relations», a assuré François devant 2 500 personnes rassemblées dans la basilique pétrinienne. Tout comme «personne n'est sauvé seul», il est tout aussi vrai que «le péché d'un seul a des effets sur plusieurs»: de même que tout est lié dans le bien, tout est aussi lié dans le mal.

 

«L'Église, dans son essence de foi et de proclamation, est toujours relationnelle, et ce n'est qu'en guérissant les relations malades que nous pourrons devenir une Église synodale», a indiqué le Souverain pontife, interrogeant la crédibilité du corps ecclésial si celui-ci «ne reconnait pas ses erreurs», ni «ne s’abaisse à guérir les blessures causées par ses péchés».

Guérison commence par confession

En effet, la guérison de la blessure commence par la confession du péché commis, a rappelé François citant la parabole du pharisien et du publicain se rendant au temple pour prier. Le premier attend gloire et récompenses, le second reste en retrait, les yeux baissés, ouvert à la gratuité du salut.

«Combien de fois, dans l'Église, nous sommes-nous comportés de la sorte?», a interpellé le Pape pensant au pharisien, dont l’ego ne laisse de place «à rien ni personne, pas même à Dieu». «Combien de fois avons-nous pris nous-mêmes toute la place, avec nos paroles, nos jugements, nos titres, notre croyance que nous n'avons que des mérites?»

Ce mardi soir à Saint-Pierre de Rome, c’est à l’image du publicain que le Pape et les pères synodaux choisissent de se présenter: «les yeux baissés et honteux de nos péchés». «Comme lui, nous prenons du recul, libérant l'espace occupé par la vanité, l'hypocrisie et l'orgueil», a précisé le Successeur de Pierre, se lançant dans une série d’interrogations.

La responsabilité à ne pas arrêter le mal

«Comment pourrions-nous être une Église synodale sans réconciliation? Comment pourrions-nous prétendre marcher ensemble sans recevoir et donner le pardon qui restaure la communion dans le Christ? Comment poursuivre un bonheur payé au prix du malheur de nos frères et sœurs?»

Le Pape exhorte chacun et lui-même à s’interroger sur la responsabilité lorsque nous ne parvenons pas à arrêter le mal par le bien. «Nous ne pouvons pas espérer résoudre les conflits en alimentant une violence de plus en plus odieuse, nous racheter en causant de la douleur, nous sauver par la mort d'autrui.»

À la veille de l'ouverture de l'Assemblée synodale, la confession est l'occasion de rétablir la confiance dans l'Église et de commencer à guérir les blessures qui ne cessent de saigner, a-t-il estimé. La mémoire liturgique de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, patronne des missions, ce 1er octobre devrait y contribuer amplement, elle qui fut mue par la confiance dans la victoire contre le mal.

“Comment pourrions-nous être une Église synodale sans réconciliation?”

La prière du Synode

Pour conclure en prière et en silence, le Pape a entonné la prière Adsumus par laquelle la célébration du Synode sera introduite mercredi 2 octobre: «Nous sommes ici accablés par l'humanité de notre péché. Nous ne voudrions pas que ce fardeau ralentisse la marche du Royaume de Dieu dans l'histoire. Nous avons fait notre part, même si nous avons commis des erreurs. Nous continuons la mission autant que nous le pouvons, mais maintenant nous nous tournons vers vous, les jeunes, qui attendez notre témoignage, en vous demandant pardon à vous aussi si nous n'avons pas été des témoins crédibles».

Célébration pénitentielle présidée par François

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01 octobre 2024, 18:30