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Deborah Castellano Lubov et Marie Duhamel – Cité du Vatican

«Restez toujours fidèles à vos convictions.... même si vous êtes tentés de vivre une foi tiède parce que les autres vous tourmentent, restez fidèles à votre identité et restez forts comme les martyrs chrétiens qui ont été persécutés», a affirmé François en dialogue avec des étudiants universitaires asiatiques pour cette troisième rencontre organisée pour répondre à l’appel du Pape à plus de synodalité. Le premier échange «Nord/Sud» remonte à février 2022, le deuxième en novembre de la même année impliquant les étudiants du continent africain.

Ce jeudi, des étudiants de l'université Ateneo de Manila (Manille, Philippines), de l'Australian Catholic University (Brisbane, Australie), de l'université catholique Fu Jen (Taïpei, Taïwan), de l'université Sogang (Séoul, Corée du Sud), de l'université Sophia (Tokyo, Japon) et de l'Universitas Sanata Dharma (Yogyakarta, Indonésie) ont pris part à la rencontre, ainsi que des étudiants de Singapour, du Timor oriental et de Papouasie-Nouvelle-Guinée, pays que le Saint-Père doit visiter lors de son voyage apostolique en Asie et en Océanie en septembre.

Arrivé avec un peu de retard en ligne – une confusion dans son agenda- le Pape s’est vu présenter les différents groupes d’étudiants qui lui ont fait part de leurs interrogations. François y a répondu.

Face à la moquerie, rester le cÅ“ur connecté à la prière

Face à ces jeunes Asiatiques parfois moqués ou contestés en raison de leur foi, le Pape reconnait qu'il peut être difficile pour les chrétiens, en particulier les plus jeunes, de participer et d'appartenir à la société. «Depuis le début de l’histoire, les chrétiens ont été persécutés». Leur phénomène n’est pas nouveau, note-t-il, tout en proposant des pistes pour avancer.

«Bien qu'il puisse être tentant d'avoir un christianisme dilué et tiède», il ne faut pas s’y résoudre, a lancé François. Au contraire, «nous devons être solides et vivre une sorte de martyre, dans ce sens». «Soyez toujours fermement convaincus de vos propres convictions», leur propose le Pape. Il leur demande de &±ô²¹±ç³Ü´Ç;²õ’a³¦³¦°ù´Ç³¦³ó±ð°ù à leur foi et de garder leur cÅ“ur connecté à la prière». Ce faisant, assure-t-il, il leur sera plus facile d’endurer et leur permettra de s'engager de manière toujours plus efficace avec les autres. Le Pape met d’ailleurs en garde contre l'isolement qui, selon lui, peut conduire à de mauvaises habitudes et à des problèmes.

Savoir se faire aider

Le Saint-Père a parlé de l’importance du sentiment d'appartenance à la société et de la façon dont cette appartenance renforce notre confiance en nous-mêmes et en notre propre dignité humaine. «Cela, a-t-il noté, nous protègent de la vulnérabilité, car les jeunes d'aujourd'hui sont très vulnérables. Nous devons toujours défendre ce sentiment d'appartenance afin d'éviter la vulnérabilité». Le Pape a demandé aux jeunes d’identifier ce qui les rendait vulnérables et de ne pas hésiter à demander de l’aide à autrui.

Non à l'exclusion

Le Pape a également appelé les étudiants à faire preuve de proximité et d'amour envers les autres, et à ne jamais exclure. «Concentrez-vous sur votre propre identité», a-t-il déclaré. Rappelant les paroles d'un étudiant qui avait parlé du genre en mentionnant également le taux élevé de VIH aux Philippines, le Pape a déclaré qu’il fallait veiller à ce que «les soins de santé soient préparés en vue de traiter et d’aider toutes les personnes, sans exclusion».

Pour le Pape, une véritable éducation chrétienne engage et coordonne «nos cÅ“urs, nos esprits et nos mains».

Le Pape a également évoqué la santé mentale, la discrimination et l'identité, dénonçant les stigmates qui rabaissent la dignité humaine. François a appelé à témoigner dans un esprit d’unité, à toujours coopérer les uns avec les autres et à rester unis.

La grandeur des femmes ne doit jamais être oubliée

Le Souverain pontife a souligné combien il déplore que les femmes soient parfois considérées comme des citoyens de seconde zone. «La grandeur des femmes ne doit pas être oubliée. Les femmes sont meilleures que les hommes en termes de perspicacité et de capacité à construire des communautés», a-t-il déclaré, tout en saluant les qualités et les compétences particulières des femmes.

Construire l’harmonie

Enfin, le Pape a appelé les jeunes à Å“uvrer pour la paix et à rejeter la guerre, en ayant à l’esprit les tragédies du passé. «Dans un monde désespéré et sans espoir, nous devons faire appel à nos valeurs», a-t-il expliqué. François a opposé la «maladie de l’idéologie», à la promotion du dialogue avec les autres cultures, et de l’harmonie, qui est toujours à construire.

Le Pape François a conclu en remerciant les étudiants pour leurs réflexions, leur disant qu'elles l'aidaient à les comprendre, surtout au moment où il se prépare à se rendre dans leur région au début du mois de septembre. Il a conclu en offrant sa bénédiction.