´¡²Ô²µÃ©±ô³Ü²õ: nous avons besoin d’une Église qui ne traite personne d’«impur»
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
En commençant son Angélus de ce dimanche 30 juin, le Pape François est revenu sur les «deux miracles qui semblent s’entrecroiser» dans l’Évangile de ce 13e dimanche du Temps Ordinaire. D’abord, la fille de Jaïre, l’un des chefs de la synagogue, qui est gravement malade. Puis sur le chemin de la maison de Jaïre, une femme atteinte de ménorragie depuis une douzaine d’années.
La femme touche le manteau du Christ et il s’arrête pour la guérir. De même, alors que la fille de Jaïre est déjà décédée quand Jésus arrive, «Jésus ne s'arrête pas, il entre dans la maison, va dans la chambre de la jeune fille, la prend par la main et la soulève, la ramenant à la vie», souligne le Pape.
Dieu ne sépare pas les purs et les impurs
Dans sa réflexion avant la prière de l’Angélus, François fait remarquer que ces deux guérisons se produisent par un contact physique, à travers le manteau ou la main de la petite fille. Pour le Saint-Père, ce contact est important car ces deux femmes «sont considérées comme impures et il ne peut donc y avoir de contact physique avec elles». La réaction de Jésus est à l’opposé de ce que les contemporain attendent: «Jésus se laisse toucher et n'a pas peur de toucher».
Dans cette société de l'époque, fortement imprégnée par la culture et la religion juive, la distinction entre pur et impur est centrale. En effet, pour les juifs, la source de l’impureté étant la mort, toutes les personnes en contact avec un cadavre, les femmes pendant la période menstruelle, les malades atteintes de lèpre… sont considérés comme impurs.
Pour François, avant la guérison physique, Jésus «remet en question une fausse conception religieuse, selon laquelle Dieu sépare les purs d'un côté et les impurs de l'autre». Le Saint-Père poursuit: «Dieu ne fait pas cette séparation, car nous sommes tous ses enfants, et l'impureté ne vient pas de la nourriture, de la maladie ou même de la mort, mais d'un cÅ“ur impur».
Dieu ne discrimine personne
L’Évangile de ce dimanche 30 juin affirme la proximité de Dieu, selon François, dans toutes les situations humaines.
Le Saint-Père a alors demandé aux fidèles réunis place Saint-Pierre de retenir l’image que Jésus donne dans cet épisode du Nouveau Testament: «Dieu est celui qui te prend par la main et te relève, celui qui se laisse toucher par ta douleur et te touche pour te guérir et te redonner la vie». «Il ne discrimine personne parce qu'il aime tout le monde», a-t-il ajouté.
Une Église qui n’exclue personne
Depuis la fenêtre du Palais apostolique, le Souverain pontife a interpellé les membres de l’Église: «Entrons-nous en relation avec nos frères et sÅ“urs, en leur tendant la main pour qu'ils se relèvent, ou gardons-nous nos distances et étiquetons-nous les gens selon nos goûts et nos préférences?».
En concluant, François a rappelé que «nous avons besoin d'une Église et d'une société qui n'excluent personne, qui ne traitent personne d'"impur"», exactement à l’image de Jésus dans l’Évangile.
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