Gaza: le Pape déplore le sang sur «les terres bénies du Proche-Orient»
Delphine Allaire – Cité du Vatican
La fin du mois sacré de l’islam, «moment de joie, qui nous pousse à lever les yeux vers le ciel et à adorer le Seigneur», contraste cette année avec la guerre ravageant le Proche-Orient, a regretté François, invoquant la figure abrahamique commune aux trois religions monothéistes.
«Dieu est paix et veut la paix. Celui qui croit en Lui ne peut que répudier la guerre, qui ne résout pas, mais augmente les conflits. La guerre, je ne me lasse pas de le répéter, est toujours et uniquement une défaite: c'est un chemin sans but; elle n'ouvre pas de perspectives, mais éteint l'espérance», a souligné le Pape, confiant «être bouleversé» par la guerre en Palestine et en Israël.
«Les vents mortels de la course aux armements»
«Cessez immédiatement le feu dans la bande de Gaza, où se produit une catastrophe humanitaire; que l'aide arrive à la population palestinienne qui souffre tant; que les otages enlevés en octobre soient libérés! Et je pense à la Syrie martyrisée, au Liban, à tout le Proche-Orient: ne laissons pas s'attiser les flammes de la rancÅ“ur, poussées par les vents mortels de la course aux armements!», a-t-il insisté.
Et François de penser aux familles, aux jeunes, aux travailleurs, aux personnes âgées, aux enfants, «certain que dans le cÅ“ur des gens ordinaires, il y a un grand désir de paix»; et que, «face à l'expansion de la violence, alors que les larmes coulent de leurs yeux, un seul mot sort de leur bouche: "assez". Assez! -Moi aussi, je le répète- à ceux qui ont la grave responsabilité de gouverner les nations: assez, stop!», s’est indigné le successeur de Pierre, demandant «de penser à tous les enfants comme à ses propres enfants».
Les enfants ont besoin d'écoles, pas de tombes
«Regardons tous l'avenir avec les yeux des enfants. Ils ne demandent pas qui est l'ennemi à détruire, mais qui sont les amis avec lesquels ils peuvent jouer; ils ont besoin de maisons, de parcs et d'écoles, pas de tombes et de fosses!», a-t-il déclaré, assurant que «les graines d’espérance ne germeront dans des déserts de haine que si nous savons grandir ensemble, côte à côte; si nous savons respecter les croyances des autres; si nous savons reconnaître le droit de chaque peuple à exister et le droit de chaque peuple à avoir un État; si nous savons vivre en paix sans diaboliser qui que ce soit».
«Je crois et j'espère en cela, et avec moi les chrétiens qui, au milieu de nombreuses difficultés, vivent au Proche-Orient: je les embrasse et les encourage, en demandant qu'ils aient toujours et partout le droit et la possibilité de professer librement leur foi, qui parle de paix et de fraternité», a conclu le Pape dans son message. Fin 2022, 182 000 chrétiens vivaient dans l'État hébreu, selon le bureau national des statistiques israélien. En 2017, la Palestine comptait 47 000 chrétiens essentiellement en Cisjordanie, selon le bureau central des statistiques palestinien.
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