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Le Pape a reçu les participants au colloque promu par le dicastère pour le Dialogue interreligieux, le 4 avril 2024, au Palais apostolique. Le Pape a reçu les participants au colloque promu par le dicastère pour le Dialogue interreligieux, le 4 avril 2024, au Palais apostolique.   (VATICAN MEDIA Divisione Foto)

Le Pape déplore le retour de la rhétorique belliqueuse au détriment de la paix

Devant les participants au premier colloque associant le dicastère pour le Dialogue interreligieux et le congrès des religions mondiales qui a lieu tous les trois ans au Kazakhstan, le Pape François a dénoncé «les rhétoriques belliqueuses de nouveau à la mode», et promu «une saine laïcité» entre l'État et les religions, jeudi 4 avril au Vatican.

Delphine Allaire – Cité du Vatican

C’est l’un des fruits du voyage apostolique au Kazakhstan en septembre 2022. Le premier colloque associant le dicastère pour le Dialogue interreligieux au congrès des responsables des religions traditionnelles et mondiales, au sénat kazakh et au centre Noursoultan Nazarbayev, a lieu ces jours-ci.

Après avoir reçu en audience privée le président du Sénat, MauIen Ashimbayev, le Pape a accueilli les autorités kazakhes et les participants au colloque ce jeudi en salle des Pontifes du Palais apostolique. Devant l’assemblée composite, François a loué l’existence du congrès des dirigeants de religions comme «une initiative méritoire qui correspond bien à la vocation du Kazakhstan d'être un pays de rencontre», saluant «une plateforme unique et éprouvée de dialogue non seulement entre les chefs religieux, mais aussi avec le monde de la politique, de la culture et des médias».

  

Le rôle essentiel des religions au bien commun

Selon le Souverain pontife, le vaste pays d’Asie centrale peut contribuer «à cultiver l'harmonie entre les religions, les ethnies et les cultures», grâce à trois aspects de sa réalité: le respect de la diversité, l'attachement à la "Maison commune" et la promotion de la paix.

Concernant le respect de la diversité, «élément indispensable de la démocratie -qui doit être constamment promu»-, le Pape a estimé que le fait que l'État soit «laïc» contribue à créer l'harmonie. «Il s'agit bien sûr d'une saine laïcité, qui ne mélange pas religion et politique, mais les distingue pour le bien de l'une et de l'autre, et qui reconnaît en même temps le rôle essentiel des religions dans la société, au service du bien commun», a-t-il précisé. L’évêque de Rome a ajouté que la paix et l'harmonie sociale sont favorisées dans le modèle kazakh par un traitement juste et équitable des différentes composantes ethniques, y compris religieuses et culturelles. «Cela s'applique à l'emploi, à l'accès aux fonctions publiques et à la participation à la vie politique et sociale du pays, afin que personne ne se sente discriminé ou favorisé en raison de son identité spécifique.»

Transmettre un patrimoine et non une dette écologique

Le Pape s’est ensuite arrêté sur la nécessité d’un engagement pour la sauvegarde de la Création. Les membres du colloque ont choisi comme thème de travail: «Notre maison commune: un don divin à aimer et à soigner», sur la base, entre autres, de Laudato si’, de Laudate deum et d’un texte du président de la République kazakhe «Concept de développement 2023-2033».

François a rappelé combien le respect de la Création est «une conséquence inaliénable de l'amour pour le Créateur, pour les frères et sÅ“urs avec lesquels nous partageons la vie sur la planète, et surtout pour les générations futures, auxquelles nous sommes appelés à transmettre un héritage à chérir, et non une dette écologique à payer».

«La rhétorique belliqueuse est à la mode»

Enfin, le Pape a évoqué la promotion de la paix. «Aujourd'hui, trop de voix, trop de voix, parlent de guerre: la rhétorique belliqueuse est malheureusement revenue à la mode. C'est une mauvaise chose», a-t-il déploré, constatant que «pendant que des mots de haine sont répandus, des gens meurent dans la brutalité des conflits». «Il faut au contraire parler de paix, rêver de paix, donner de la créativité et du concret aux attentes de paix, qui sont les vraies attentes des peuples et des personnes. Ne ménagez pas vos efforts dans ce sens, en dialoguant avec tous», les a exhortés le Successeur de Pierre, encourageant à voir dans l’autre «non pas une menace», mais «un don et un interlocuteur précieux pour une croissance réciproque». 

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04 avril 2024, 10:29