François: «L'Église apprend la gratitude de la Vierge Marie»
Olivier Bonnel-Cité du Vatican
C'est devant 6500 fidèles environ que le Pape François a présidé la dernière cérémonie de l'année dans la basilique Saint-Pierre, dimanche après-midi, celle des Première Vêpres de Marie Très Sainte Mère de Dieu (La solennité de Marie est célébrée le 1er janvier, ndlr) ainsi que le traditionnel Te Deum afin de rendre grâce pour l'année écoulée. Dès le début de son homélie, le Souverain pontife a expliqué que la foi nous permet de vivre «d'une manière différente de la mentalité du monde». Elle se manifeste en effet selon lui à travers deux expressions: gratitude et espérance.
L'état d'esprit en ce dernier jour de l'année est quelque chose de quasi universel, a rappelé François, «Tout le monde remercie, tout le monde espère, que l'on soit croyant ou non», mais en réalité, a t-il mis en garde dès le début de son homélie, la gratitude et l'espérance peuvent devenir "mondaines", «il leur manque la dimension essentielle qu'est la relation avec l'Autre et avec les autres, avec Dieu et avec nos frères».
Louange, surprise, gratitude
«En revanche, dans cette liturgie, on respire une toute autre atmosphère, a t-il poursuivi : celle de la louange, de la surprise, de la gratitude». Ce n'est pas à cause de la majesté de la basilique ou de ses ornements, des chants ou des lumières que viennent ces sentiments mais à cause du Mystère que l'antienne du premier psaume exprimait ainsi : "Merveilleux échange ! Le Créateur a pris une âme et un corps, il est né d'une vierge ; [...] il nous donne sa divinité".
Le Pape a invité les fidèles à penser «à ce qu’a dû être la gratitude dans le cÅ“ur de Marie lorsqu'elle a regardé Jésus nouveau-né». «C'est une expérience que seule une mère peut faire, et qui pourtant, chez elle, chez la Mère de Dieu, a une profondeur unique, incomparable. Marie sait, elle seule avec Joseph, d'où vient cet enfant. Pourtant, il est là, il respire, il pleure, il a besoin de manger, d'être couvert, d'être protégé. Le Mystère laisse place à la gratitude, qui émerge dans la contemplation du don, dans la gratuité, alors qu'elle suffoque dans l'angoisse de l'avoir et du paraître».
En préparation au Jubilé
Le chrétien, à l'image de la Vierge Marie «est un pèlerin de l'espérance» a encore expliqué François, rappelant que le thème choisi pour le grand Jubilé de 2025 était "Pèlerins de l'espérance". Le Saint-Père a développé une longue réflexion sur la façon dont ce jubilé doit être vécu dans la Ville éternelle et le sens de cette année sainte à venir: Ainsi, outre l'aspect organisationnel de cet événement, le Jubilé est avant tout un «témoignage de la communauté ecclésiale et civile ; un témoignage qui, plus que dans les événements, consiste dans le style de vie, dans la qualité éthique et spirituelle de la vie en commun» a t-il expliqué.
François a ainsi demandé si chacun travaillait pour que Rome «soit un signe d'espérance pour ceux qui l’habitent et pour ceux qui la visitent?», mentionnant notamment l'importance de l’accessibilité de la ville «aux personnes âgées ou à celles qui souffrent d'un handicap moteur».
Une année de prière
«Un pèlerinage, surtout s'il est exigeant, demande une bonne préparation, a encore dit le Pape, expliquant que l'année 2024, précédant le Jubilé serait justement consacrée à la prière. «Et quel meilleur maître pourrions-nous avoir que notre Sainte Mère ?» a t-il demandé, invitant les fidèles à «apprendre d'elle à vivre chaque jour, chaque moment, chaque occupation avec notre regard intérieur tourné vers Jésus. Tout cela avec gratitude et espérance».
A l'issue de la cérémonie, le Pape s'est rendu place Saint-Pierre pour se recueillir devant la crèche de Greccio alors que la fanfare de la Garde Suisse pontificale jouait des hymnes de Noël.
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