ÃÛÌÒ½»ÓÑ

Pope

C’est une vénérable de l’Hexagone que François a salué lors de sa première audience générale du mois de novembre, depuis une place Saint-Pierre sous un soleil d’automne.

Née le 24 octobre 1904 à Mussidan, en Dordogne dans le sud-ouest de la France, Madeleine Delbrêl est la fille unique d’un chef de gare autodidacte cultivé et d’une mère issue d'une famille bourgeoise. A Paris, intégrée dans un milieu intellectuel et athée, elle s’initie à la peinture, la littérature et la poésie et écrit, dans un poème, à l’âge de 17 ans : «Dieu est mort, vive la mort».

Dès de la début de sa catéchèse, : «Quand nous avons connu la parole de Dieu, nous n'avons pas le droit de ne pas la recevoir; quand nous l'avons reçue, nous n'avons pas le droit de ne pas la laisser s'incarner en nous; quand elle s'est incarnée en nous, nous n'avons pas le droit de la garder pour nous : dès lors, nous appartenons à ceux qui l'attendent».

La joie de la foi 

C’est à 20 ans, alors que le garçon qu’elle aime entre chez les Dominicains, qu’elle s’interroge sur sa propre vocation et découvre le Christ. Son engagement au sein du scoutisme et la découverte des pauvres l'orientent vers un projet de vie commune. Elle s’installe avec deux amies dans une banlieue ouvrière, à Ivry-sur-Seine, un fief communiste, y exerce en tant qu’assistante sociale et fonde les équipes laïques avec l'abbé Lorenzo. «La joie de la foi l'a conduite à mûrir un choix de vie entièrement donnée à Dieu, au cÅ“ur de l'Église et au cÅ“ur du monde, partageant simplement en fraternité la vie des gens de la rue», a commenté le Pape François.

Madeleine Delbrêl. Crédit: les Amis de Madeleine Delbrêl

Son «cÅ“ur toujours en éveil. Madeleine se laisse interpeller par le cri des pauvres», a-t-il poursuivi. Car la poétesse, a continué le Saint-Père, comprenait que «le Dieu vivant de l'Évangile devait brûler en nous jusqu'à ce que nous ayons porté son nom à ceux qui ne l'ont pas encore trouvé».

Vivre la foi en mouvement

A la santé fragile, Madeleine Delbrêl est morte à 60 ans en 1964 à Ivry-sur-Seine, non sans laisser un enseignement sur lequel est revenu François: «en évangélisant, nous sommes évangélisés, nous sommes transformés par la Parole que nous annonçons.»

«Que Madeleine Delbrêl nous apprenne à vivre cette foi " en mouvement ", disons, cette foi féconde qui fait de tout acte de foi un acte de charité dans l'annonce de l'Évangile. Je vous remercie.», a improvisé le Souverain pontife, avant de conclure avec un avertissement: «soit nous sommes missionnaires, soit nous sommes démissionnaires».  

Appels

Lors de son salut aux pèlerins italiens, comme à son habitude depuis le 24 février 2022 et le début de la guerre en Ukraine, François a invité à ne pas oublier «l’Ukraine tourmentée», mais également les peuples palestiniens et israéliens, «La guerre est toujours une défaite: ne l'oublions pas» a-t-il une nouvelle fois lancé.