Le Pape adresse une lettre aux catholiques du Vietnam
Jean-Charles Putzolu – Cité du Vatican
Deux mois après la signature d’un accord entre le Saint-Siège et le Vietnam sur le statut de résident dorénavant accordé au représentant apostolique, le Pape François explique dans une lettre aux catholiques du pays, évêques religieux et laïcs, le sens de cet accord. Il exprime «l’espoir que le représentant pontifical soit un pont pour faire avancer les relations bilatérales». Le 27 juillet dernier, le Souverain pontife recevait Vo Van Thuong, président de la république socialiste du Vietnam, et parallèlement le Vatican annonçait la signature de l’accord en vertu duquel le représentant apostolique jusqu’ici résident à Singapour, s’installerait désormais à Hanoi.
La rencontre avec le chef de l’État, poursuit le Pape, «revêt une importance particulière dans le processus de consolidation des relations entre le Saint-Siège et le Vietnam», et souligne au passage les progrès réalisés au fil des ans, grâce notamment aux travaux du groupe de travail mixte Vietnam-Saint-Siège. «Nous avons pu avancer ensemble et nous pourrons continuer à le faire, en reconnaissant les convergences et en respectant les différences. Nous avons pu marcher ensemble, nous écouter et nous comprendre», écrit l’évêque de Rome, qui relève notamment que les différences n’ont pas empêché «de chercher ensemble la meilleure voie à suivre pour le bien du peuple vietnamien et de l'Église».
Bons chrétiens et bons citoyens
Le rôle des chrétiens, écrit encore François aux fidèles du Vietnam, est de «mettre en Å“uvre l’Évangile au cÅ“ur de la nation», et d’accompagner celle-ci «dans ses efforts en vue d'un développement social et économique équilibré», en qualité de «bons chrétiens et bons citoyens». Le successeur de Pierre salue en ce sens des «conditions favorables à l’exercice de la liberté religieuse», qui permettront de promouvoir le dialogue et susciter l’espérance dans le pays.
Rappelant de son prédécesseur, Benoît XVI, aux évêques vietnamiens, en 2009, François souligne que l’Église «n’a absolument pas l'intention de se substituer aux gouvernants». Elle souhaite «seulement pouvoir prendre une juste part, dans un esprit de dialogue et de coopération respectueuse, à la vie de la nation, au service de tout le peuple».
Écouter le cri des pauvres
Enfin, le Successeur de Pierre évoque une facette essentielle de la vie du chrétien: l’attention permanente aux plus vulnérables. «L'aspect spécifique dont nous avons encore plus besoin aujourd'hui est le caractère concret de la charité», écrit-il. Les chrétiens sont appelés, en tout lieu et en toute circonstance, à «écouter le cri des pauvres». Cet esprit, fait remarquer le Pape, a toujours animé la communauté catholique vietnamienne. Cela s’est vu durant la pandémie de Covid-19, remarque-t-il. Les évêques ont été un ferment dans la société. Grâce à leur action en faveur du progrès de toute la société, les fidèles se sont montrés «responsables» et «crédibles». François emboîte le pas de la conférence épiscopale vietnamienne qui, dans sa lettre pastorale pour l’année en cours, a insisté sur les actes de charité et la nécessité de l’écoute sincère, «même envers ceux qui ne partagent pas la même foi». Cette thématique de l’écoute est centrale à la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques sur l'avenir de l'Église.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici